11 Septembre 2022
Ténor // De Claude Zidi Jr. Avec Michèle Laroque, Mohammed Belkhir et Guillaume Duhesme.
Ténor s’intègre parfaitement dans ce nombre incalculable de films français sur l’intégralité, la diversité et les talents qui proviennent des banlieues plongés dans des mondes qui sont leur opposé. On avait eu Le Brio (2017) dans le monde de l’éloquence, Haut et Fort (2021) dans le monde du hip hop féminin à Casablanca, etc. L’alliance entre le rap et l’opéra est finalement ce qui tient Ténor. Cela créé un vrai fil conducteur qui donne au film une allure un peu plus originale que l’histoire en trame de fond qui s’avère assez convenue et lisse. Les personnages sont attachants et Antoine (incarné par un ancien talent de The Voice, MB14) s’avère tout de suite être le héros désigné. On a envie de suivre ses aventures, son envie de s’en sortir et aussi de vivre de la musique qui s’avère être sa passion. C’est en découvrant l’opéra qu’il va se découvrir une vraie vocation (de par sa voix notamment). Ténor est parfois un brin surréaliste mais c’est aussi le voeu de cette fable sociale, raconter que tout est possible quand on s’en donne les moyens.
Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.
Michèle Laroque, que j’ai tendance à trouver niaise dans ses propres films, propose ici ne composition en retenue et attachante. Elle permet même de verser une larme à la fin du film, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout. Ténor ajoute à son récit une sorte de militantisme qui n’est ni étouffant ni ennuyeux. C’est même ce qui fait aussi la richesse et la diversité du film. En confrontant deux univers très différent, Ténor parvient malgré tous ses défauts à les assembler. Le reste de l’histoire est très scolaire et académique. La mise en scène est trop molle pour faire honneur au sujet et au cinéma en soi. On est donc plutôt devant un téléfilm de luxe, un genre à part entière du cinéma français. Cela n’enlève en rien au fait que l’on découvre ici le talent de Mohammed Belkhir en tant qu’acteur. Il a du potentiel et s’avère ici plus que convaincant. Ténor est donc un film classique qui ne restera pas dans les mémoires mais qui a le mérite de faire passer un bon moment à ses spectateurs lorsque la musique retentit.
Note : 5/10. En bref, une mise en scène molle et une aventure assez classique et lisse qui est sauvée par son duo d’acteur inattendu et une confrontation des genres musicaux qui se marient plus que bien ensemble.
Sorti le 4 mars 2022 au cinéma - Disponible en VOD et DVD
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog