Critique Ciné : Misanthrope (2023)

Critique Ciné : Misanthrope (2023)

Misanthrope // De Damián Szifron. Avec Shailene Woodley, Bên Mendelsohn et Jovan Adepo.

 

De temps en temps au cinéma nous avons un polar noir et rugueux comme Misanthrope. Damian Szifron (Les Nouveaux Sauvages), réalisateur argentin, revient ici avec un polar sale et glacial alors qu’un sniper vient de faire de multiples victimes lors des feux d’artifices du Nouvel An. De la part du réalisateur, on pouvait attendre une vraie critique de la société dans laquelle nous vivons et il s’attarde alors beaucoup sur les névroses de la société et la façon dont les gens nous indiffères. Cette étude de moeurs passe alors par le parallèle entre Eleanor (notre jeune enquêtrice) et le tueur en série (en lequel elle se retrouve beaucoup). Jusqu’au bout, Misanthrope maîtrise assez bien son rythme avec des scènes de tueries en tout genre et en plein jour. On sent les inspirations du réalisateur rapidement s’inspirer dans Misanthrope (et notamment l’un de mes films préférés de tous les temps : Zodiac de David Fincher). Grâce à cette mise en scène soignée et glaciale, Misanthrope parvient à installer rapidement un climat et une ambiance qui sied particulièrement bien au récit. On est happés par ce polar et les questions que l’on se pose fusent. 

 

Eleanor, une jeune enquêtrice au lourd passé, est appelée sur les lieux d’un crime de masse terrible. La police et le FBI lancent une chasse à l’homme sans précédent, mais face au mode opératoire constamment imprévisible de l’assassin, l’enquête piétine. Eleanor, quant à elle se trouve de plus en plus impliquée dans l'affaire et se rend compte que ses propres démons intérieurs peuvent l’aider à cerner l'esprit de ce tueur si singulier…

 

Au fond, les meurtres en eux-mêmes sont symboliques et sont là pour faire passer un véritable message : celui de la critique de la société actuelle qui ignore les gens et les laisse mourir sans chercher à les aider et/ou les soigner. Misanthrope ne cherche pas non plus à être une fiction où à la fin il y a un ou une vrai.e héros.ines. Grandement aidé par un casting plutôt réussi avec notamment ce duo Shailene Woodley-Ben Mendelsohn inattendu), Misanthrope ne lâche pas son téléspectateur. Il maintient son cap et son rythme suffisamment bien pour que l’on ne s’ennuie jamais. Le titre américain (To catch a killer) est presque un pied de nez au genre en lui-même. Un titre ultra banal alors que notre titre français (Misanthrope) est bien moins paresseux. Cela fait plaisir de voir des films de ce genre là. La dernière aventure du genre dans mes souvenirs date de l’an dernier (Une affaire de détails) et ce n’était pas toujours brillant pour autant. C’est assez étonnant de voir ce réalisateur derrière la caméra de ce polar mais l’on retrouve ce qu’il avait déjà fait avec Les nouveaux sauvages : égratigner les travers comportementaux de chacun. 

 

C’est ici fait à travers le prisme du polar avec un tueur en série mais c’est assez justement malin pour être noté. On a ici tout un tas de clin d’oeil aux gens de nos sociétés riches actuelles : les psychotiques, angoissés, matérialistes, consommateurs à outrance qui montrent leurs moyens et puis ce petit clin d’oeil bien vu à la cerise sanitaire. Misanthrope est donc une assez belle surprise avec tous les bons ingrédients du polar, une inspiration clairement prise à Fincher qui fait le coup d’oeil visuellement et un scénario plutôt malin qui cherche à sortir des sentiers battus et rebattus du genre. 

 

Note : 7/10. En bref, un film dont la star est l’histoire et sa mise en scène. C’est assez original au sein d’un polar en apparence vu et revu. 

Sorti le 26 avril 2023 au cinéma

 

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