Critique Ciné : Bottoms (2023)

Critique Ciné : Bottoms (2023)

Bottoms // De Emma Seligman. Avec Rachel Sennott, Dagmara Dominczyk et Ayo Edebiri.

 

Emma Seligman retrouve Rachel Sennott après le très sympathique Shiva Baby (2021). Bottoms c’est l’histoire de Josie et PJ qui sont introduites à nous dans un univers proche des comédies américaines des années 80/90. Elles ont un plan pour convaincre les autres filles de leur lycée afin de coucher avec elles. Personne ne les déteste car elles sont gay mais parce qu’elles sont gays et sans talent. Au début de l’année, une rumeur enfle sur le fait qu’elles auraient passé l’été en détention et commencent à élaborer des histoires toutes plus farfelues les uns que les autres. Le début du film est particulièrement amusant, délivrant des séquences qui sortent des sentiers battus tout en rappelant aux spectateurs ce que l’on a déjà pu adorer dans d’anciennes comédies. C’est drôle et bien troussé mais tout cela ne tient pas forcément ses promesses jusqu’au bout. Elles montent donc un club de self-défense en amont du match le plus violent de l’année. 

 

Deux filles homosexuelles impopulaires de terminale montent un club de self-defense pour séduire les pom-pom girls.

 

Elles ne connaissent rien au self-defense et c’est ça qui rend Bottoms d’autant plus amusant. Au fond, leur club n’est pas vraiment là pour apprendre quoi que ce soit mais bel et bien comme pour les footballeurs qui jouent au football américain : leur but est de coucher avec les pom-pom girls. Comme on le dit souvent : ce sont ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Dans Bottoms il n’y a pas vraiment de sexe car le sexe n’est qu’un fond narratif pour engager des séquences amusantes. On sent que les personnages sont tous plus chauds les uns les autres mais que le sexe n’est pas vraiment la finalité de cette comédie. Et c’est une très bonne chose. L’atmosphère créée dans ce lycée est exagérée, théâtrale et m’a presque donné l’impression à un moment de regarder une (bonne) saison de Glee. Les joueurs portent leurs tenues (crampons inclus) tous les jours à l’école, Jeff est torse nu sur les flyers du match à venir, un cours sur le Traité de Versailles se transforme en bagarre à laquelle personne ne semble prêter attention. Il y a des bombes qui explosent aussi et finalement Bottoms s’amuse de tout ce qu’elle peut faire.

 

C’est assez énergique au début et la dernière demi-heure est tout de suite un peu moins efficace. On sent que la comédie s’essouffle un peu afin de laisser place aux développements narratifs introduits précédemment. Les blagues sont cependant constantes et jamais forcées ce qui permet aux spectateurs de ne jamais voir le temps passer. C’est à mi-chemin entre un dessin animé et une pièce de théâtre scolaire sans le sou. On nous évite des séquences de monologue ennuyeuses pour mieux nous amuser et à la fin les personnages ne sont pas forcément bien développés. Mais les gags sont là et permettent finalement de passer un agréable moment. Difficile de reprocher à une (bonne) comédie de préférer le rire à la profondeur des personnages. Surtout quand les rires sont là et permettent d’oublier la vacuité du reste. La scène de bataille finale est assez folle, donnant l’impression d’avoir été transportés dans un épisode de Teen Wolf. C’est un délire et ça s’assume en tant que tel. Comme le fait que les hommes ont ici les attributs les plus féminins dans leur comportement. 

 

Note : 8/10. En bref, probablement l’une des meilleures comédies américaines de l’année. 

Prochainement en France

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