Critiques Séries : Creepshow. Saison 4. Episode 2.

Avec ces deux nouveaux segments, Creepshow parvient à créer deux aventures monstrueuses qui rappellent à quel point l’univers de cette série est bien meilleur quand il utilise des monstres et le visuel. 

« The Hat »

Ce segment part d’une histoire toute simple : un écrivain a le syndrome de la page blanche alors qu’il rêve de devenir aussi célèbre et bon que son écrivain fétiche. Lors de sa rencontre avec son éditrice, il va découvrir que Bachman, son écrivain fétiche, avait un chapeau qui lui portait chance et qui l’a inspiré. « The Hat » est clairement un hommage déguisé mais amusant à Stephen King et son processus d’écriture (cette capacité qu’il a à écrire une multitude d’histoires et publier des livres, plusieurs fois par an). Creepshow n’oublie pas non plus de faire des blagues sur la façon dont il termine normalement ses romans. L’idée de prendre ce running gag sur Stephen King pour en développer une histoire de Creepshow est juste génial. Surtout quand c’est fait de façon soigné comme ici. 

C’est un hommage réussi à Stephen King et l’on s’attache facilement à Jay Statton, le héros. Il ressemble à n’importe qui qui serait fan d’un écrivain et qui voudrait faire pareil. Forcément qu’il y a un twist surnaturel et finalement ce segment a tous les atouts d’une histoire classique (et bonne) de Creepshow. La façon dont le segment utilise l’esthétique comique et horrifique, de la caméra aux lumières, tout est fait pour recréer ce qui fonctionne dans les histoires Creepshow et c’est pile poil ce que j’ai envie de voir. Avec un brin de Stephen King dans l’air et toute cette horreur née par des créations non pas en CGI mais réelles rend le tout d’autant plus plaisant. J’adore cette horreur un brin artisanale que David Cronenberg utilise encore dans son cinéma. 

Note : 8.5/10. En bref, outre l’hommage bien fichu et drôle à Stephen King, ce segment incarne tout ce qu’une histoire classique de Creepshow peut être de bien. 

« Grieving Process »

Avec ce segment, April et Richard ont une vie parfaite. Ils s’aiment, April vient d’avoir une promotion dans son entreprise et Richard est un Chef décoré d’une étoile Michelin qui adore cuisiner pour sa femme. Tout cela va changer quand April a été attaqué dans la rue. Elle est encore en vie mais en situation critique. Une fois à la maison elle a changé et ne veut plus se nourrir. Richard a beau faire ses meilleurs plats, April n’en veut pas. On se doute bien de ce qui va se passer après et que le gore et la chair humaine va devenir le plat de résistance mais la façon dont Creepshow nous emmène vers ça est assez malin. Richard va devenir un tueur et à cuisiner les corps comme il cuisinerait dans son restaurant. L’histoire de « Grieving Process » a encore un twist dans la poche autour de cette jeune fille (et comme on ne tue pas les enfants, je l’ai vu un peu venir au moment où Richard tombe sur elle). 

Ce segment est assez typique pour Creepshow alors que Richard est présenté comme quelqu’un qui est prêt à tout pour rendre sa femme heureuse, même si elle est maintenant un monstre mangeur de chair humaine. Il y a un côté Santa Clarita Diet dans ce segment qui me plaît mais avec tout ce qui fait la force de Creepshow (notamment dans la construction du monstre réalisé avec des maquillages toujours plus étonnants). Quand on voit tous les détails depuis le début de l’épisode, on sait déjà quel sera le twist final et d’un côté c’est dommage mais c’est un épisode assez agréable à suivre. L’esthétique reste travaillée et surtout unique pour la série Creepshow. Je ne retrouve pas cette ambiance ailleurs et c’est aussi pour ça que j’adore voir cette série revenir à chaque fois (alors qu’une fois les saisons terminées j’ai peur de ne pas avoir de nouveaux épisodes). 

Note : 6/10. En bref, un segment prévisible mais à l’esthétique travaillée.