18 Janvier 2024
Cela fait plaisir de voir une série policière française intégrer l’univers du digital comme Follow. Avant toute chose, Follow n’est pas parfaite et souffre parfois de quelques invraisemblances et dialogues moins solides mais l’histoire en elle-même fonctionne et tient en haleine le spectateur jusqu’à la fin. Développée pour 13ème Rue, Follow a beau avoir des contraintes (en termes de budget notamment), visuellement cela reste parfois presque plus ambitieux que les grosses productions de TF1. La mise en scène de Louis Farge apporte quelque chose, une ambiance pesante et une tension palpable qui fonctionne. Cela donne un polar sombre mais qui tient son spectateur jusqu’au bout. Pourtant, Follow ne fonctionne pas forcément dès le début. Le premier épisode n’est pas le meilleur et a parfois tendance à être un brin trop mou à mes yeux. C’est au fil des épisodes que le suspense gagne en tension et que le récit parvient à devenir plus prenant.
Léna, 28 ans, community manager, vient d'intégrer le département communication de la Préfecture de police de Paris qui cherche à moderniser son image. Au même moment, un tueur en série sévit dans la capitale. La commissaire Agathe Ruffin est en charge de l'enquête. Le tueur utilise les réseaux sociaux pour déstabiliser la police, attirant ainsi l'attention de Léna. Grisée par l'adréaline, elle s'embarque alors dans un jeu dangereux en acceptant de communiquer avec lui. Léna saura-t-elle se libérer de l'emprise de ce tueur énigmatique avant que la toile qu'il tisse ne se referme sur elle ?
Récompensée au Festival de la fiction de La Rochelle, Follow mérite amplement son titre. La série puise notamment sa force dans le monde des réseaux sociaux qui est un point de départ assez original et moins convenu. La façon dont le tueur utilise les réseaux sociaux pour ridiculiser la police est amusant et change complètement la trame habituelle du genre. Le casting de Follow est assez médiocre. Malheureusement, tous ne sont pas égaux et ne parviennent pas toujours à donner assez de force au récit. Cela rend certains moments un peu moins audibles que d’autres. C’est donc dans sa modernité et la mise en scène du réalisateur que la série puise réellement toute son énergie. Le script est assez malin pour nous emmener dans des recoins de l’histoire que l’on n’attend pas forcément. Avec six épisodes (ce qui permet de resserrer le récit), Follow ne perd pas trop de temps et rend son histoire appréciable.
Bien entendu, tout n’est pas crédible mais il y a une volonté de rendre l’enquête en elle-même et sa façon d’être menée assez proche de la réalité. Follow mélange donc avec un certain panache le genre policier avec la série de bureau. Cela créé un mariage étonnant qui sort là aussi des carcans habituels. La série joue énormément sur la dichotomie entre le côté vaste des réseaux sociaux et le côté claustrophobe de ces bureaux où la tension grimpe au fil des épisodes. A travers ce spectre intéressant des gens le nez dans leurs téléphones, Follow construit toute une histoire qui veut rappeler que nos téléphones ne sont pas forcément nos meilleurs amis. Léna, notre héroïne, appartient à un groupe de stagiaires « community manager » qui doivent débusquer les prédateurs. Mais elle va se retrouver sous l’emprise d’un tueur en série qui se prend d’amitié pour elle. L’histoire parallèle avec Léna permet de créer suffisamment de rebondissements étonnants.
Malgré toutes les imperfections de Follow, la série se suit avec un grand plaisir. Il faut s’accrocher après le premier épisode mais une fois que l’on est dedans, on ne quitte pas le récit. La mise en scène soignée est utilisée avec intelligence et le manque de décor permet de créer une ambiance particulière mais intéressante.
Note : 6/10. En bref, une petite série française qui modernise un peu le feuilleton policier et apporte un twist digital qui change de ce que l’on a pour habitude de voir.
Disponible sur Universal+ (disponible via Prime Video, SFR et Bouygues Telecom)
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