Prosper (Saison 1, 8 épisodes) : les voies du Seigneur sont pénétrables

Prosper (Saison 1, 8 épisodes) : les voies du Seigneur sont pénétrables

Avec Prosper, Matt Cameron (The Clearing, Secret City) nous embarque dans le monde des megachurch. C’est un domaine que j’adore dans The Righteous Gemstones donc j’étais curieux de voir ce que Prosper pouvait donner en prenant le sujet d’un point de vue plus dramatique. On retrouve dans la peau de Cal Quinn, le héros, Richard Roxburgh qui restera à mes yeux le vilain homme de main de Dougray Scott dans Mission:Impossible 2 dont Ethan Hunt vole le visage à la fin pour sauver tout le monde. Cette séquence que l’acteur incarne avec les oiseaux qui volent restera à jamais marquée dans ma mémoire. Mais Prosper c’est un mélange étrange de tout un tas d’influences qui ne parviennent pas spécialement à délivrer quelque chose. C’est un peu Succession qui aurait fusionné avec Dallas dans le monde de ces méga-églises. 

 

Cal Quinn est le fondateur et pasteur de l'église fictive de Sydney U Star en Australie. Alors que la famille prêche des messages de foi et d'amour à des milliers d'adeptes, derrière leurs portes closes, ils protègent des secrets inavouables même à Dieu.

 

Puisque nous sommes dans un thriller nous avons forcément des histoires sordides, de la drogue (Cal aime la cocaïne) et une ambiance particulièrement morose. Il y a un côté Ray Donovan dans cette ambiance sombre que la série tente de développer. Mais finalement, ce n’est pas Richard Roxburgh qui sort du lot (je le trouve assez médiocre ici) mais Rebecca Gibney. Cette dernière est ici à contre emploi et montre qu’elle peut incarner d’autres choses. J’aime quand les acteurs et actrices se donnent des défis et clairement Prosper est un défi pour l’actrice. L’autre inspiration qui se ressent dans Prosper c’est Hillsong. Mais le mélange, bien que savoureux au début et sur le papier, a du mal à prendre sur la longueur. La prospérité chez les Quinn c’est le luxe, les hélicoptères privés, les influences politiques, etc. En soit, on retrouve alors les thématiques chères à Succession.

 

Mais la comparaison s’arrête réellement là. J’ai apprécié les huit épisodes qui composent cette première saison mais je dois avouer que je m’attendais à bien plus surprenant et marquant. On a des intrigues vues et revues, des rebondissements trop prévisibles et des émotions qui manquent cruellement à l’appel. Prosper se repose alors grandement sur certains moments clés du récit qui viennent bouleverser la vie des personnages (notamment à l’issue de l’épisode 3) sans que cela ne soit plus qu’un effet de style. Prosper a tout de même une qualité : sa représentation des megachurch. On sent que Jason Stephens et Matt Cameron, les créateurs de la série, ont fait des recherches. Cela rend le propos un peu plus intéressant de ce point de vue là. Surtout que l’on n’est pas ici pour tourner le tout à la comédie comme le fait The Righteous Gemstones.

 

Prosper a donc des éléments intelligents à raconter (ce qui lui sied bien), une ambiance qui a du mal à accrocher mais des sujets incisifs qui font finalement le sel du récit. On s’accroche tant bien que mal à des intrigues boursouflées qui veulent en raconter plus qu’elles n’ont le temps de le faire. Il y a énormément de moments dramatiques dans Prosper ce qui peut parfois apparaître comme bourratif (et en même temps le milieu de la saison est un peu radin et creux). Prosper est bien meilleure quand elle parle des coulisses de ces megachurch et du business qu’elles incarnent. Le reste et les simagrées de chacun ne sont pas spécialement originaux ou palpitants. 

 

Note : 5/10. En bref, une plongée intéressante dans les coulisses des megachurch qui veut raconter trop de choses par rapport à ce qu’elle est réellement capable de développer. 

Prochainement en France

 

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