D’argent et de Sang (Mini-series, épisodes 7 à 12) : le jeu du chat et de la souris

D’argent et de Sang (Mini-series, épisodes 7 à 12) : le jeu du chat et de la souris

Après une première partie centrée sur l’arnaque et la façon dont des petits escrocs ont réussi à soutirer des millions à l’Etat français, la seconde partie de la mini-série de Xavier Giannoli se transforme en thriller sanglant où tout le monde est en danger. A l’issue de la première partie, nos trois escrocs à la petite semaine avaient réussi à éviter de finir en prison. C’est alors que notre magistrat obsédé par ces trois comparses a adopté une nouvelle stratégie : les pousser à une faute en les montant les uns contre les autres. Une grande partie de ces six épisodes se concentre sur Jérôme Attias (incarné par Niels Schneider) et Simon Waynachter (incarné par Vincent Lindon). Le reste des personnages de la série est un peu plus secondaire comme Fitous (incarné par un toujours très bon Ramzy Bedia). Ils sont là pour permettre de rendre le face à face des deux hommes un peu plus percutant. 

 

Alors que l’Etat ferme le marché de la taxe carbone, nos personnages vont petit à petit se retrouver sans argent frais. Simon parvient de son côté à faire fermer leurs comptes petit à petit, rendant leur vie de plus en plus cauchemardesque. Mais ce n’est pas tout, des meurtres ont lieu et transforment alors le récit de braquage en récit sanglant. Vincent Lindon peut un peu plus briller dans cette seconde partie alors que l’acteur était déjà excellent dans la première partie. Le scénario de Xavier Giannoli est plein de détails et de moments qui viennent agrémenter le récit sans jamais le laisser retomber comme un soufflé. On est dans un mouvement perpétuel où tout peut arriver à tout moment. C’est ce qui rend cette seconde partie encore plus excitante. Je ne dirais pas qu’elle est plus puissante car les deux parties sont différentes mais que les deux parties sont réellement complémentaires. 

 

D’argent et de Sang donne aussi plus de place à d’autres personnages comme la femme de Jérôme incarnée par Judith Chemla. Cette dernière a l’occasion de montrer l’étendue de son talent en femme meurtrie. C’est probablement le personnage le plus touchant et le plus attachant de D’argent et de Sang. La série ajoute avec elle une vraie part d’humanité qui nous accroche forcément encore plus au récit. Il y a des messages qui transpirent dans le scénario : à la fois la tragédie humaine et écologique (l’idée de cette taxe écolo était une bêtise dès le départ) mais aussi humaine car à travers le personnage de la fille de Simon, D’argent et de Sang insère aussi les doutes et les craintes de la jeunesse qui préfère se détruire plutôt que de subir la société dans laquelle nous vivons. Xavier Giannoli insère des messages forts et parvient à les faire passer avec aplomb. 

 

Niels Schneider, que j’aimais déjà bien au cinéma, est clairement l’excellente surprise de D’argent et de Sang (après Ramzy Bedia dans la première partie de la mini-série). Après avoir vu cette mini-série, ce jeu du chat et de la souris entre deux personnages déterminés (l’un qui veut rendre la justice - difficilement car tout le monde même dans l’Etat lui met un peu des bâtons dans les roues, l’autre qui veut survivre après avoir claqué tout son argent comme un mauvais millionnaire) fonctionne à merveille. On a besoin de séries comme D’argent et de Sang. La France montre ici toute la puissance de son cinéma au service d’une série palpitante, passionnante et intelligente. 

 

Note : 9/10. En bref, une seconde partie tout aussi réussie que la première. Les deux parties fonctionnent clairement comme un tout aussi fascinant qu’inquiétant. 

Disponible sur myCanal et Canal+ Séries

 

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