De Grâce (Saison 1, 6 épisodes) : la puissance du port du Havre

De Grâce (Saison 1, 6 épisodes) : la puissance du port du Havre

Bonne surprise lors du dernier Festival Séries Mania, De Grâce arrive enfin sur nos écrans. Maxime Crupaux (Année Zéro) et Baptiste Fillon tissent un polar familial qui n’est pas sans faire écho à des séries italiennes comme Suburra ou Gomorra. Ce n’est pas aussi bon mais il y a tout de même de la tentative. Les deux premiers épisodes de De Grâce dont j’avais déjà parlé à l’époque du festival sont toujours aussi soutenus en les re-regardant mais De Grâce connaît tout de même un léger trou d’air à un moment donné. C’est dommage car il y avait largement de quoi faire quelque chose. La vraie force de De Grâce c’est son casting cinq étoiles. Tout le monde est convaincant et permet de donner du crédit au récit. Ce qui est dommage dans le milieu de la saison c’est que l’on sent que De Grâce a du mal à se renouveler dans l’attente du dénouement final. On se retrouve avec une narration qui a tendance à tirer sur la corde, quitte parfois à nous ennuyer un peu. De Grâce a alors du mal à sortir du cadre pré-établis du genre, ce qui peut rendre le récit assez conventionnel par moment. 

 

Pierre Leprieur est né au Havre, avec du pétrole et du sel dans le sang. Homme de tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers. Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s’effondre. Son fils cadet, Simon est arrêté au volant d’une voiture que son frère Jean, concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis.

 

Faire un polar dans le monde des dockers était une excellente idée. Le résultat est donc en demi-teinte. D’un côté j’ai beaucoup aimé l’ambiance, le lieu et le casting car tout est séduisant et colle parfaitement avec le genre de fictions que j’aime voir. Mais d’un autre côté, De Grâce n’a pas réussi à sortir du cadre et reste un peu trop engoncé dans ses propres influences. Certains rebondissements sont même un peu faciles et prévisibles. Ce n’est pas vraiment aidé par les dialogues qui ne sont pas aussi soutenus que le casting. Certes, le casting parvient à vendre la totalité de façon plus intéressante. On commence avec quelque chose de palpitant avec des surprises et l’on finit avec les rebondissements d’un polar vu et revu. Le port du Havre est donc la seule véritable originalité de De Grâce. Une fois passé les deux premiers épisodes, on se rend compte qu’il n’y a pas plus à tirer de cette saga familiale. 

 

On sent aussi toutes les influences possibles et imaginables de Sur écoute (on est presque dans une copie parfois) et l’ambiance des polars d’Olivier Marchal. Par chance, De Grâce évite un peu les dialogues injurieux pour quelque chose de plus bas de gamme. Visuellement c’est sympathique sans casser trois pattes à un canard. Disons que là aussi les créateurs reprennent un peu tout ce que l’on a déjà vu dans le genre au cinéma ou en télévision. La plus grande surprise de De Grâce c’est probablement Panayotis Pascot. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce dernier soit aussi intéressant dans un rôle de fiction mais il mérite vraiment de poursuivre dans cette direction car il est convaincant. Avec une jolie photo, une mise en scène classique, un joli casting mais des dialogues un peu médiocre et une histoire un brin prévisible, De Grâce ne trouve pas totalement grâce auprès de moi. Dommage. 

 

Note : 5/10. En bref, ce qui démarrait bien finit par ressembler à tous les poncifs d’Olivier Marchal. 

Disponible sur Arte.tv

 

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