Sanctuary: A Witch’s Tale (Mini-series, 7 épisodes) : sorcières de bas étage

Si j’apprécie le geste de nous offrir une série de sorcières plus humaine, ce n’est pas cette partie là qui faillie à Sanctuary: A Witch’s Tale mais bel et bien cette ambiance de série policière britannique qui n’arrive jamais à décoller. Au début, je m’attendais à une vraie série de sorcière. Ce n’est pas vraiment le cas mais disons que le côté touchant et attachant aurait réellement pu être un angle palpitant. Malheureusement, si Sanctuary: A Witch’s Tale n’a pas les facilités surnaturelles habituelles du genre, elle ne réussit pas forcément à nous attacher aux personnages. Notamment car tout est tellement clinique et froid, qu’il n’y a pas grand chose de palpitant. La magie ce n’est pas forcément surnaturel et Sanctuary: A Witch’s Tale a voulu tenter de justement prouver ça. Les sorcières sont des créatures que les fictions exploitent depuis des années. On a déjà un peu vu tout ce qui pouvait être fait mais avec AMC+ derrière, je m’attendais tout de même à une série plus pertinente que ce que l’on a réellement à l’écran. 

Ce qui semblait être une incursion originale dans le genre qu’est la fiction de sorcières finit par tomber dans tous les pièges de la série Hallmark Channel. Les personnages ne sont jamais réellement développés de façon attachante et le résultat reste une série trop froide pour que l’on soit réellement plongés dedans. Sanctuary: A Witch’s Tale manque donc de tout un tas d’ingrédients qui font des bons soaps dans la campagne et ce malgré un casting plutôt correct qui tente de relever un peu le niveau. De Bhrún apporte un peu plus à la série en jouant le pont entre le Bien et le Mal à travers le personnage d’Abigail. Ca fait plaisir d’avoir une actrice qui apporte un peu de nuance à une série aussi fade. C’est fade un peu dans tous les sens. Les épisodes s’enchaînent et pourtant donnent l’impression de stagner, l’ambiance est assez glaciale et ne permet pas de s’attacher à cette charmante petite bourgade et l’intrigue principal manque de punch. 

Après tout, Sanctuary: A Witch’s Tale est presque une série criminelle donc cela devrait être un peu plus engageant avec les twists qui vont avec mais là aussi ce n’est jamais vraiment réussi. La magie est là pour que les femmes de cette petite ville interagissent et Sanctuary: A Witch’s Tale n’exploite jamais vraiment ce terrain là non plus. Tout le monde donne l’impression de faire sa petite tambouille dans son coin et nous on attend que quelque chose se passe ou une révélation vienne casser un peu le délire ennuyeux. Harper par exemple qui est l’un des personnages principaux de Sanctuary: A Witch’s Tale se retrouve avec toutes les intrigues possibles et imaginables entre agression sexuelle, le pouvoir des femmes, la victime, etc. A un moment donné il serait bien de trouver un équilibre et surtout de savoir se concentrer sur une intrigue et bien le faire. Sanctuary: A Witch’s Tale tente de jouer avec plein de thèmes post-#MeToo sans parvenir à raconter quoi que ce soit de pertinent ou touchant. 

Sanctuary: A Witch’s Tale manque donc de tout un tas de choses. Le mystère de la saison (le meurtre) n’est jamais exploité à bon escient et se trouve être une excuse plus qu’autre chose. Alors que ce qui s’est passé se dévoile au fil des épisodes, rien ne tient vraiment le spectateur en haleine. Dommage que je me sois autant ennuyé et que l’ambiance ait tout d’une série Hallmark car Sanctuary: A Witch’s Tale avait réellement de quoi être une belle série. Fort heureusement que ce n’est qu’une mini-série, ce qui n’engage finalement pas le téléspectateur à attendre encore une saison avant d’avoir de vraies réponses. Le dernier épisode coche d’ailleurs toutes les cases comme une liste de course. 

Note : 3.5/10. En bref, Sanctuary: A Witch’s Tale ressemble à une série Hallmark assez fade. Cela manque cruellement d’ambition et le mystère principal s’avère être trop mou du genou pour intriguer. Dommage. 

Prochainement en France