29 Mars 2024
Constellation n’est clairement pas une série de SF particulièrement accessible. Disons qu’elle est complexe, parfois sans que ce soit nécessaire, mais assez fascinante une fois que l’on est dedans. Constellation joue énormément avec notre perception des évènements. C’est d’ailleurs ce qui fait aussi tout l’intérêt du récit. Où sommes-nous ? Et où est l’héroïne incarnée par Noomi Rapace ? Telle est la question que l’on se pose à chaque scène jusqu’à la fin, retournant complètement le cerveau du spectacle. Mais ce qu’il y a d’encore plus fascinant avec Constellation ce sont les épisodes 3 et 4 qui viennent avec un twist nous offrir un peu plus de révélations (sans pour autant nous donner toutes les informations). Constellation est une série fascinante une fois que l’on entre dedans, ne serait-ce que pour cette façon d’explorer le traumatisme et ses conséquences psychologiques. Constellation utilise alors l’espace comme lieu d’isolement et de deuil.
Constellation est une série ambitieuse qui sait mélanger des éléments humanistes avec d’autres plus fantastiques. Mais l’humanité de Constellation est la chose la plus importante et finalement ce qui fait aussi toute sa beauté. Une fois plongés dans l’univers (il m’a fallu attendre l’épisode 3 avant d’être pleinement pris au piège du récit), on n’a plus envie de décrocher mais de découvrir tout ce que Constellation peut nous offrir. Les premiers épisodes nous offre des twists complexes de façon à ce que l’on se demande ce qui se passe avec Jo. Une fois revenue sur terre, Jo se rend compte que la réalité qu’elle a retrouvé n’est pas du tout celle qu’elle a laissé : la couleur de sa voiture, sa cuisine est différente, sa fille ne parle plus suédois, et même son mariage avec Magnus n’est pas du tout celui dont elle se souvient. J’adore ce genre de twist où un personnage ne se souvient pas car cela nous met tout de suite dans une ambiance particulièrement.
Constellation prend le temps de nous en dévoiler un peu plus au fil des épisodes. Le premier épisode n’a pas vraiment de sens si l’on ne va pas jusqu’au cinquième épisode. Le ton de la série et son rythme sont étranges mais cela fonctionne. Constellation induit du surnaturel : est-ce un univers alternative, une dimension parallèle ou simplement l’esprit de Jo qui se joue de nous. Car Constellation est justement contée à travers la perception de son héroïne. Elle souffre de stress post-traumatique et l’exploration de la réalité vs la mauvaise perception des choses n’est pas nouvelle dans les fictions. Peter Harness, le créateur de Constellation, puisse allègrement dans Interstellar, Inception, The OA ou encore Black Mirror. Mais toutes ces références sont bonnes et la série exploite la totalité de son récit de façon efficace. Tous les personnages dans Constellation ont quelque chose à raconter et ajoutent une dimension supplémentaire au récit. Tout cela participe forcément à la perception fascinante que l’on peut avoir des évènements.
Constellation, jusqu’au bout, est une série qui parvient à faire monter la tension, le suspense et à nous révéler des petits bouts afin de former une récit global. Je suis fasciné par cet ensemble et c’est justement toute la force de Constellation. Visuellement, là aussi la série fait un travail réellement intéressant. Michelle MacLaren (réalisatrice sur X-Files) offre à certains épisodes une ambiance de film d’horreur SF assez palpitante. Si vous aimez les séries de SF avec une véritable dose d’humanité alors Constellation est clairement faite pour vous. Mais ne vous inquiétez pas, si les deux premiers épisodes ne vous ont pas convaincu, la série prend réellement vie au fil des épisodes jusqu’à son final réussi.
Note : 7.5/10. En bref, si le début est confus et prend du temps pour faire sens, Constellation reste une série fascinante, profondément humaine avec un suspense bien tenu.
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