26 Avril 2024
LaRoy // De Shane Atkinson. Avec Steve Zahn, John Magaro et Galadriel Stineman.
Shane Atkinson (Penny Dreadful) s’est clairement inspiré de Fargo des frères Coen pour LaRoy. Fargo transpire en long et en large tout au long de ce film qui ressemble à une grande farce avec son côté mélancolique malgré tout. Le point de départ de LaRoy est assez fascinant. Nous sommes sur la route avec Harry et quand on n’a lu que le pitch du film, on se dit que c’est lui l’homme qui a décidé de mettre fin à ses jours. Mais il n’en est rien, Harry est le tueur de LaRoy. Clairement, si vous aimez Fargo et ses personnages alambiqués, alors LaRoy est fait pour vous. Ça tombe bien, j’adore le film des frères Coen et même la série de Noah Hawley (5 saisons). Les personnages sont tous assez bien développés et écrits pour avoir quelque chose à nous raconter. La force de LaRoy ce n’est pas vraiment la mort mais bel et bien sa galerie de personnages tous différents avec un brin d’humour noir sur les bords.
Quand Ray découvre que sa femme le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé.
Le twist de LaRoy fait donc écho à Fargo mais LaRoy n’est pas Fargo. Les personnages sont ici plus réalistes que dans le film des frères Coen. Avec un brin d’humour, le récit évolue de façon assez fluide. Durant deux heures, on est plongé dans cette petite ville du Texas avec son lot de personnages qui ont tous quelque chose à apporter à l’ensemble. Plutôt que de rendre les personnages crétins et se moquer d’eux, LaRoy préfère justement les rendre réalistes et que l’on s’attache a minima à eux. Ça fonctionne plutôt bien et cela donne alors une allure différente à l’ensemble. Shane Atkinson a quelque chose à proposer dans son visuel. Ce n’est pas parfait mais c’est assez plaisant pour que l’on ne s’ennuie jamais. Pourtant, le principe même de départ de LaRoy n’est pas des plus original. On a déjà vu ce genre d’histoires par le passé mais finalement Shane Atkinson parvient à sortir du lot avec son scénario.
Steve Zahn crève l’écran. J’aime beaucoup cet acteur mais il est ici parfait en détective abruti (mais pas totalement non plus car il y a une vraie sincérité qui transpire dans son personnage). Plutôt que de répéter ce dont il s’inspire, Shane Atkinson est malin et sait parsemer son récit de quelques surprises réjouissantes. On comprend rapidement qui est qui, les enjeux qu’il y a autour de chacun d’eux et le résultat final est finalement assez plaisant. La bande originale est elle aussi réussie (et c’est des frenchie !) et donne une ambiance assez particulière au film. On vient donc pour le simili Fargo et l’on ressort avec quelque chose de complètement différent. Pour un premier long métrage, Shane Atkinson montre qu’il a quelque chose à proposer entre hommage et son propre style à lui. J’espère qu’il aura l’occasion de montrer dans de futurs films tout ce dont il est capable car après LaRoy, on a envie de le voir à l’oeuvre à nouveau.
Note : 7/10. En bref, une excellente surprise qui n’est pas sans faire écho à Fargo mais n’est pas Fargo.
Sorti le 17 avril 2024 au cinéma
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