11 Juin 2024
D’une série d’espionnage excitante sur le papier, The Veil ne parvient pas à sortir quoi que ce soit de réellement surprenant. Ce n’est pas raté, juste vain. On sent que les moyens ont été mis afin de donner à The Veil une certaine envergure et ambition mais le résultat derrière tous ces paysages européens dignes d’une carte postale c’est plus ou moins ce que j’ai ressenti durant la première saison de Citadel. Beaucoup de décors pour peu de récompenses dans le scénario. Steven Knight n’en est pas à son premier essai de séries médiocres. Le créateur de Peaky Blinders n’a jamais vraiment su offrir autre chose d’aussi bon. Si The Veil s’amuse de notre série d’espionnage (Le Bureau des Légendes), être cynique n’apporte pas toujours quelque chose de bon. Je pense que The Veil n’a pas suffisamment de matière pour tenir toute une saison. Comme si le récit de départ que l’on est sensé suivre aurait pu tenir sur un film de deux heures.
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The Veil ne parvient donc jamais à être à la hauteur de ses propres ambitions. Les raccourcis pris par la narration sont désolants et même insultants pour les fictions d’espionnage (comme celle de Canal+) qui justement le font avec une intelligence. The Veil cherche à s’inspirer de nombreuses fictions du genre sans arriver à leur cheville. Le côté psychologique de l’espionnage, quelque chose que j’ai toujours adoré dans les romans de John Le Carré semble ici être l’inspiration première. Mais une fois de plus, on est très loin des romans de l’écrivain à succès. Ce n’est pas la faute de la mise en scène qui offre de jolies séquences, rythmées pour certaines. Ni même du casting qui est plus que réussi et solide. Elisabeth Moss tente de tenir ces six épisodes à bout de bras. Mais finalement, The Veil ressemble à un récit qui tire sur la corde pour peu de choses.
Avec son point de départ, The Veil aurait pu être plein de choses. C’est tellement vague que justement la série aurait pu choisir quelque chose de très original. Malheur ! Les scénaristes préfèrent les facilités et s’engouffrent alors dans un enchainement vu et revu du genre. Je me suis fait à l’accent d’Elisabeth Moss au fil des épisodes (que je trouvais ridicule au début) mais cela n’aura pas suffit à sauver The Veil. Je me suis plus ennuyé qu’autre chose. Ce n’est pas que je suis contre les séries d’espionnage qui répètent d’autres fictions mais quand c’est fait de façon aussi fainéante qu’ici, je ne peux m’empêcher d’être déçu. Peut-être que je regarde trop de fictions de ce genre là et que je suis de facto difficilement surpris mais tout de même, j’espérais a minima que la fin sauve l’ensemble. Le final n’a pas vraiment sauvé l’échec de The Veil. Dommage.
Note : 4.5/10. En bref, un très bon casting et de belles images ne suffisent pas à faire une belle histoire. C’est pas totalement raté mais c’est bien trop long pour pas grand chose.
Disponible sur Disney+
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