11 Juin 2024
Avec Bodkin, Jez Scharf (The UnDream) nous plonge dans un univers true crime à l’humour noir bien trempé. Cette comédie noire inspiré par l’univers des podcasts de true crime fonctionne car la comédie et les aspects plus sombres trouvent toujours un bon équilibre. Will Forte et Siobhan Cullen forment un duo qui fonctionne parfaitement. Nous sommes donc plongés dans un magnifique village irlandais isolé, un lieu parfait pour ce genre de petites séries. Bodkin a aussi un rythme soutenu qui est fait de détails et révélations qui vont petit à petit nous conduire vers l’issue de l’enquête. Car si Bodkin reste une comédie, elle n’oublie pas de s’inspirer structurellement parlant de ce qui se fait dans le monde des séries policières. Afin d’ajouter un peu de piquant dans la sauce, Bodkin ajoute des clichés sur le genre qu’est le true crime, ce qui permet de créer un univers aussi étrange que passionnément drôle. Les dialogues, ciselés à souhait, sont au diapason avec ce que l’univers de Bodkin peut faire de mieux.
Une bande de podcasteurs décide d'enquêter sur d'anciennes disparitions mystérieuses dans une ville pittoresque d'Irlande qui cache de noirs et terribles secrets.
L’humour de Bodkin est pour le moins drôle. Cela ajoute un peu de folie et créé une ambiance. Ajouté aux éléments dramatiques de l’histoire de Scharf, Bodkin créée finalement une mélancolie qui fait mouche. Si une bonne partie des éléments qui se déroulent dans ce village isolé sont ridicules, cette approche décalée du genre est réussie. Cela permet d’ailleurs de donner un nouvel élan aux intrigues durant ces sept épisodes. Il y a vingt-cinq ans, trois personnes ont disparu lors du festival local de Samhain. La façon dont Bodkin introduit cette histoire est assez macabre mais colle aussi parfaitement avec l’esprit des podcasts de true crime. C’est assez étonnant mais le savoir de Bodkin est de justement mélanger avec une certaine intelligence tout ce qui peut se faire de bien. C’est grandement aidé par le casting réussi et les décors soignés mais l’histoire, certes classique pour une histoire d’enquête, trouve toujours une façon de nous surprendre et de se renouveler.
Bodkin en profite même pour critiquer les journalistes du dimanche qui exploitent le monde du true crime afin de satisfaire quelque chose. Ce n’est pas le seul élément que Scharf veut égratigner. Il s’en prend également au téléspectateur qui aura sans douté écouté suffisamment de ces podcasts pour savoir quand ce sont des conneries. C’est ici que la vision fictive de Bodkin sur le piratage des podcasts devient un brin absurde. Certains éléments sont stupides mais ajoutent finalement une dimension critique et amusant au récit. L’intrigue de Bodkin est bonne au delà de ses personnages. On sent que Scharf a fait tout un travail afin que l’on ait envie de croire que tout cela est plausible. C’est imparfait par moment mais le délire est poussé à son paroxysme et donne finalement de quoi passer un agréable moment. Si vous cherchez à vous amuser de tous ces podcasts de true crime alors Bodkin est faite pour vous. Encore plus si vous aimez Will Forte qui est une fois de plus excellent.
Note : 7/10. En bref, une belle surprise.
Disponible sur Netflix
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