9 Juillet 2024
Elyas // De Florent Emilio-Siri. Avec Roschdy Zem, Laëtitia Eïdo et Jeanne Michel.
Florent Emilio-Siri (Cloclo, Otage, et la série Marseille sur Netflix) est de retour. Cela fait 9 ans qu’il n’avait pas sorti un film au cinéma (depuis l’immonde Pension complète en 2015). Il revient avec un film d’action à la française qui n’est pas sans faire écho aux productions Luc Besson des années 2000. Toute la force de Elyas se puise dans le talent de Roschdy Zem. L’acteur est parfait dans le rôle d’Elyas tant il sait jouer la froideur de son personnage à la perfection. Cela fait du bien de voir que Florent Emilio-Siri n’a pas perdu la main pour réaliser des films d’action. Bien que Elyas ressemble sur le papier à une resucée de Man on Fire de Tony Scott, ce n’est pas vraiment le cas. Elyas aborde des thématiques intéressantes (notamment le mariage forcé, l’intervention française en Afghanistan qui a détruit les soldats qui sont revenus) afin de mieux les dénoncer. Elyas reprend donc une sorte de canevas déjà vu ailleurs (un peu comme son Nid de Guêpes qui reprenait déjà Assaut de John Carpenter), il parvient à créer un film d’action sympathique.
Elyas, ancien soldat des Forces Spéciales, solitaire et paranoïaque, devient garde du corps pour Nour, 13 ans et sa mère Amina, venues du Moyen-Orient. Tandis que l’ex-guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cibles. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver.
Elyas reste efficace même si certains moments n’apportent finalement pas grand chose au développement du héros et de l’histoire. Dommage par exemple de ne pas approfondir l’histoire du deep fake qui accuse le héros. J’aurais aimé que tous ces éléments modernes que Elyas ajoute à son histoire soient mieux exploités et dénoncés. L’autre défaut de Elyas c’est l’émotion. Le film est incapable de créer quelconque émotion. Je comprends que le but est d’avoir un héros froid, qui ne pense qu’à sa mission et rien de plus mais j’aurais aimé que justement Elyas, par son côté héros solidaire sauvant une jeune fille ressemblant à Leon s’inspire un peu plus du film de Luc Besson. Quitte à ressembler à ce que le réalisateur a pu faire pendant des années, autant faire les choses intelligemment. On sent donc que la relation entre Elyas et la jeune fille coince un peu sur ce registre là.
Mais Elyas mise une bonne partie de son histoire sur l’action. Il y a quelque chose de fort en termes de montage, de son, qui donne une vraie ambiance au récit. Le personnage d’Elyas, cassé par son passé, nous permet de douter de lui-même comme en espérant un vrai twist. Il y a des scènes d’action assez folles comme celle dans le camping car qui est juste un pur moment de plaisir et une scène d’action dans cette tour des Émirats arabes unis qui donne l’impression d’être dans un jeu vidéo. Florent Emilio-Siri emprunte à pas mal de choses afin de créer Elyas et finalement ça fonctionne très bien. J’espère que le réalisateur saura ne pas être trop gourmand et évitera donc de faire des suites à tout va. Le budget, clairement limité, ne permet pas toujours de donner suffisamment d’ampleur au récit (cela manque de courses poursuites dantesques) et l’antagoniste principal n’est pas exploité. Dommage.
Note : 7/10. En bref, ça fait plaisir de retrouver Florent Emilio-Siri dans le cinéma d’action français.
Sorti le 3 juillet 2024 au cinéma
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