19 Juillet 2024
Le Larbin // De Alexandre Charlot et Franck Magnier. Avec Audran Cattin, Kad Merad et Clovis Cornillac.
Alexandre Charlot et Franck Magnier (Boule & Bill, Imogene McCarthery) n’ont pas spécialement une filmographie exceptionnelle. Avec Le Larbin, ils nous offrent The Truman Show à l’époque des Visiteurs. Cela aurait pu donner une sacrée farce hilarante mais malheureusement, le film ne pousse pas le vice assez loin. La force de cette comédie elle vient clairement de Clovis Cornillac, exceptionnelle dans ce rôle de réalisateur qui se croit digne descendant de Stanley Kubrick. Pourtant, l’idée de départ était amusante et démarre plutôt bien. On a certes tous les ressorts narratifs de la comédie française moderne traditionnelle mais il y a quelques gags amusants qui parviennent à fonctionner. Cependant, le film a du mal à tenir la longueur et connaît un sacré ventre mou où les gags sont moins drôles, les personnages moins intéressants et le film un peu plus ennuyeux.
Louis, jeune fêtard paresseux, multiplie les frasques et dépense sans compter la fortune de son père, président d’un groupe hôtelier de luxe. Excédé, ce dernier décide de donner une bonne leçon à son fils, avec une idée révolutionnaire : lui faire croire qu’il a mystérieusement atterri trois siècles et demi plus tôt, au temps de Louis XIV ! Pris dans cette mascarade soigneusement réalisée, le jeune homme va vite découvrir qu’à l’époque, ce n’était pas la vie de château pour tout le monde ! Adieu paillettes et smartphone, Louis va devoir bien contre son gré les troquer contre ballets, seaux et guenilles. Maltraité par un vicomte tyrannique, le jeune larbin s’apprête à en baver !
Mélanger The Truman Show, auquel il y a une référence assez forte, à l’univers des Visiteurs pouvait vraiment donner quelque chose de surprenant. Le Larbin a ses moments de gloire tout de même car j’ai passé un bon moment quand celui-ci fonctionne. Nous suivons un jeune fêtard, fils d’un président de groupe hôtelier de luxe français qui est exaspéré par le comportement de son fils (qui détruit des chambres dans tous les hôtels où il passe). Il décide alors de remettre son fils dans le droit chemin en lui faisant croire qu’il est retombé au XVIIIème siècle au temps de Louis XIV. La bande annonce et le concept de Le Larbin m’avaient donné envie donc j’y suis allé et sans trop grandes attentes, j’ai tout de même été déçu. Outre le schéma classique d’un point de vue comique, nous avons aussi une romance qui naît de tout ça. Cela aurait pu être un moyen de relancer l’histoire et de lui donner plus d’ampleur mais tout est rabougri.
Le Larbin reste donc un film trop gentil qui n’ose pas suffisamment s’appuyer sur sa farce de départ pour aller plus loin. On peut tout de même saluer le fait que le film mette en avant les figurants et techniciens des tournages. C’est original. Mais une bonne partie de Le Larbin se repose uniquement sur le talent de Clovis Cornillac pour donner un coup de fouet général au récit à de nombreuses reprises. Je m’attendais à une comédie pure et dure mais le film choisit de mélanger la mélancolie, le parcours initiatique (le façon fish-out-the-water) et quelques éléments amusants très attendus (car oui, les gags sont tous plus ou moins prévisibles et cela rend l’impact des blagues un peu moins intéressant, encore plus quand on a vu la bande annonce). Au fond, Le Larbin est une bonne idée qui n’est pas suffisamment travaillée mais saura ravir les spectateurs avec l’envie de se divertir un peu au cinéma pendant les grosses chaleurs.
Note : 4.5/10. En bref, c’est sympathique, Clovis Cornillac est excellent mais cela manque parfois d’idées pour que la machine tourne de bout en bout sans accro.
Sorti le 17 juillet 2024 au cinéma
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