5 Juillet 2024
My Lady Jane est clairement une tentative de la part de Prime Video d’avoir son pendant historique à Bridgerton. Sauf que My Lady Jane tente d’être audacieuse sans en avoir les qualités intrinsèques. Les séries d’époque actuelles ont tendance à toutes plus ou moins se ressembler. Elles ont un langage visuel assez distinctif. Les anachronismes qui font les belles heures de Bridgerton par sa bande son ont mis de côté les bandes sons classiques des séries d’époque passées. Les séries d’époque actuelles mettent en scène des héroïnes audacieuse, qui prennent le pouvoir sur les hommes. Les dialogues sont modernes, on a des références anachroniques et l’ensemble tente alors de construire un univers contemporain qui sort la série d’époque de son grenier poussiéreux. On retrouve dans My Lady Jane pas mal de choses que l’on a aussi vu chez les concurrents (notamment The Great ou Renegade Nell sur Disney+ ou Dickinson sur Apple TV+).
Dans cette version alternative de l’histoire de la royauté anglaise durant laquelle, Edward, fils d’Henry VIII ne meurt pas de la tuberculose et Lady Jane Grey et son mari Guildford, ne sont pas décapités, la brillante Lady Jane se retrouve couronnée reine du jour au lendemain et devient donc la cible de malfaiteurs qui veulent son trône… et sa tête.
My Lady Jane apparaît alors comme une sorte de pot pourri de tout ce qui se fait ou a pu se faire. Inspiré par le best seller du même nom, My Lady Jane met tout de même à l’amande Bridgerton trop sexuelle et cul-cul à mes yeux. My Lady Jane s’inspire de faits réels comme le fait que Lady Jane Grey est une femme qui a réellement existé et qui a passé neuf jours sur le trône anglais avant d’être exécutée. Mais la série (comme le roman) tente d’imaginer une version alternative de l’histoire. My Lady Jane est donc une aventure amusante mais son plus gros défaut est justement de ne pas avoir sa propre identité et de reprendre tout un tas de codes que l’on a vu chez ses concurrentes. My Lady Jane cherche à créer un univers pop et choc avec des dialogues de notre époque. Jane est une belle femme mais elle ne correspond pas du tout à la société dans laquelle elle évolue. Elle n’est pas timide, pas soumise et parle avec une certaine assurance de ce qu’elle veut.
Il y a tout de même une scène mémorable et drôle alors que Jane et Guildford font semblant de consommer leur mariage devant leurs invités. La séquence est vraiment amusante alors qu’ils s’affrontent car contraints à contrecoeur d’être mari et femme. Mais si My Lady Jane a un angle comique, elle n’oublie pas non plus d’être un peu plus tendre par moment. Certaines scènes de la série sont plus légères, plus romantiques. Cela apporte une légèreté nécessaire pour créer des situations différentes et inattendues. My Lady Jane reste imparfaite car elle a du mal à se créer un univers original et neuf mais dans son ensemble ça fonctionne. Jane est un personnage avec de l’ambition, de l’envergure. Mais cela reste une sorte d’archétype que l’on a déjà vu ailleurs, sans avoir vraiment sa propre personnalité qui change des autres fictions du genre.
Dans le registre des séries d’époque s’inspirant de faits réels tout en invitant des anachronismes à la table il y a Dick Turpin (Apple TV+). Cette dernière brillait justement car elle assume pleinement ses bêtises. My Lady Jane tente d’être sérieuse et en même temps amusante. My Lady Jane reste donc une série qui a tous les adages de la série historique moderne. On sent que la série cherche désespérément à être cool pour séduire un large public (notamment celui qui aime Bridgerton sur Netflix). Ce n’est pas toujours réussi mais ça a le mérite d’être une proposition amusante et divertissante.
Note : 5.5/10. En bref, imparfaite mais My Lady Jane fonctionne par son énergie. Cela ressemble beaucoup à d’autres séries du même genre que l’on voit chez les concurrents mais c’est divertissant.
Disponible sur Amazon Prime Video
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