26 Août 2024
Jeff Panacloc, à la poursuite de Jean-Marc // De Pierre-François Martin-Laval. Avec Jeff Panacloc, Claude Perron et Vincent Deniard.
Certains films laissent une empreinte durable, d'autres procurent un bon moment de détente, et puis il y a ceux qui suscitent un profond regret d’avoir appuyé sur le bouton "lecture". Jeff Panacloc : À la poursuite de Jean-Marc fait tristement partie de cette dernière catégorie. Dès les premières minutes, une question s’impose : comment un tel naufrage a-t-il pu voir le jour ? Pour ceux qui s’attendaient à retrouver la magie du tandem Jeff Panacloc/Jean-Marc, préparez-vous à une énorme déception. Ce film renie tout ce qui a fait le succès du duo sur scène. Exit la ventriloquie, le pilier central de leur performance. Jean-Marc, habituellement animé par la main experte de Jeff, devient ici une marionnette sans âme, séparée de son créateur.
Jeff Panacloc et Jean-Marc, le duo qui a conquis des millions de spectateurs, débarque pour la première fois au cinéma ! Jeff, homme calme et un peu candide, croise la route de Jean-Marc, un singe en peluche tout juste échappé d’une base militaire. Particularité : cette peluche… est vivante. Jean-Marc, sans gêne et sans filtre, embarque alors Jeff dans une aventure déjantée. Entre course-poursuite, rires et situations loufoques, rien ne va se passer comme prévu !
Le lien unique, cette tension palpable entre le ventriloque et sa marionnette impertinente, est sacrifié sur l’autel d’une animation mécanique dénuée de vie. Pourquoi avoir détruit ce qui faisait l’originalité de ce duo ? C’est comme retirer l’âme d’un artiste et espérer que la coquille vide qui reste suffise à captiver le public. Résultat : on se retrouve face à un spectacle triste et plat, totalement dépourvu de la moindre étincelle qui aurait pu justifier ce passage sur nos écrans. Et si l’espoir de sauver cette catastrophe reposait sur le casting, cet espoir est vite balayé. Patrick Ligardes et Claude Perron, pourtant acteurs d’expérience, se complaisent dans un surjeu ridicule qui frôle l’insupportable. Au lieu d’apporter la moindre touche comique, ils aggravent la situation, transformant chaque scène en une véritable épreuve.
Quant à Jeff Panacloc, il démontre tristement qu’être un bon ventriloque ne vous transforme pas en acteur. Son jeu est d’une insipidité consternante, annihilant tout potentiel comique que ses répliques auraient pu avoir. Il est évident que la direction d’acteurs a été négligée, voire totalement absente. Les acteurs semblent livrés à eux-mêmes, sans aucune cohérence ni intention commune. Ce manque de direction se ressent cruellement à l’écran, où les scènes s’enchaînent sans que l’on ne parvienne à s’attacher à aucun des personnages. Le scénario ? Une accumulation de clichés éculés et de références mal digérées. Le film semble vouloir rendre hommage aux blockbusters des années 80 et 90, mais il échoue lamentablement à en capturer l’esprit ou à en offrir une parodie digne de ce nom. Le road movie vire rapidement à une succession paresseuse de sketchs fades et de situations caricaturales, où l’humour manque cruellement de finesse et de surprise.
Les références cinématographiques sont jetées en vrac, comme une mauvaise salade composée, sans aucun effort pour les revisiter ou les détourner intelligemment. On est bien loin de la créativité et de l’audace d’un Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, qui avait réussi à marier humour et culture populaire avec brio. Ici, tout semble bâclé, écrit à la va-vite, sans aucune considération pour ce qui aurait pu rendre le film mémorable. Le comble de cette déroute réside dans l'humour du film, ou plutôt dans son absence totale. Les blagues, si l’on peut les appeler ainsi, semblent avoir été générées par un algorithme dénué d'âme, enchaînant les poncifs les plus éculés sans la moindre trace de créativité. Les personnages, censés être drôles, deviennent rapidement agaçants, et les tentatives de comique tombent systématiquement à plat.
Le film se vautre dans une exploitation désespérée de clichés sans parvenir à les revitaliser, laissant le spectateur non pas avec un sourire, mais avec un profond sentiment d'ennui. Finalement, Jeff Panacloc : À la poursuite de Jean-Marc est un échec sur tous les fronts. En éteignant votre télévision, vous ne ressentirez qu'un immense soulagement d'avoir mis fin à cette expérience laborieuse. Ce film est la preuve éclatante qu’il ne suffit pas de capitaliser sur un succès scénique pour réussir sur grand écran. Manquant cruellement d'inspiration, d'originalité et d'humour, ce long-métrage est à éviter à tout prix. Si vous cherchez à passer un bon moment, épargnez-vous cette épreuve et tournez-vous vers d’autres horizons bien plus prometteurs.
Note : 0/10. En bref, probablement l’un des pires films français de ces dernières mois.
Sorti le 20 décembre 2023 au cinéma - Disponible en VOD et sur myCanal
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