Critique Ciné : Babes (2024)

Critique Ciné : Babes (2024)

Babes // De Pamela Adlon. Avec Rosa Gilmore, Crystal Finn et Sandra Bernhard.

 

Lorsque j'ai commencé à regarder Babes, je n'étais pas certain d'apprécier le film. Il a débuté de manière assez maladroite, avec quelques scènes qui m'ont fait grincer des dents. Les premières blagues semblaient prévisibles, et le ton général peinait à s'installer. Toutefois, à mesure que l'intrigue avançait, j'ai été progressivement captivé. Certes, ce film n'est pas exempt de défauts, mais il réserve quelques moments réellement drôles et sincères. À travers les yeux des deux personnages principaux, *Babes* offre une vision authentique de la grossesse et de la maternité, tout en abordant la complexité des relations amicales féminines. L’un des aspects qui m’a agréablement surpris dans ce film, c’est la capacité des personnages secondaires à apporter de la fraîcheur à l’histoire. Le médecin, par exemple, a réussi à insuffler une bonne dose d’humour. 

 

A la suite d'une aventure d'un soir, Eden tombe enceinte. Elle s'appuie sur sa meilleure amie mariée et mère de deux enfants pour l'aider dans cette épreuve.

 

Même si ce n'est pas mon film préféré de l’année, j'ai fini par l'apprécier bien plus que je ne l'aurais pensé au départ. Bien que je ne ressente pas le besoin de le revoir, je suis content de l'avoir visionné. Les premières minutes du film sont marquées par des blagues assez évidentes, à l'image du gag de la chaise mouillée, qui se devinait bien à l'avance. Cette partie du film semblait traîner en longueur, et j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Cependant, une fois passé ce cap, l'humour s'améliore nettement et devient même excellent par moments. C'est un film qui demande un peu de patience : plus on avance, plus il devient engageant et gratifiant. En dépit de ce démarrage lent, les scènes humoristiques finissent par rattraper le coup. Des moments comme la scène des jumeaux dans la chambre "Omen" ou celle de la grande aiguille – qui reste probablement ma préférée – sont des exemples d’un humour qui frappe juste. 

 

Il est à noter que le film comporte quelques passages assez osés, tant sur le plan du langage que de l’humour, ce qui pourrait ne pas plaire à tout le monde. Pour ma part, j'ai trouvé que cela fonctionnait bien, en particulier parce que le film traite de sujets sérieux comme la grossesse, la sororité et la famille. Ces thèmes sont abordés de manière à refléter à la fois la beauté et les difficultés qu’ils impliquent, notamment sur la santé mentale. Certains spectateurs pourraient ne pas apprécier le décalage entre la profondeur des sujets et le ton parfois irrévérencieux de l'humour, mais pour moi, ces deux éléments se sont parfaitement complétés, rendant le film attrayant pour différents types de publics. Ce qui distingue Babes des autres comédies, c'est son aspect un peu désordonné et chaotique, qui permet de créer des scènes inattendues et souvent réussies. Par exemple, les problèmes de plomberie soudains ajoutent une touche de folie au film, tout en restant dans le ton. 

 

Ce chaos organisé semble même devenir une force, apportant un côté imprévisible qui maintient l’intérêt du spectateur. Cependant, certaines incohérences dans le scénario, comme l'absence d'une infirmière pour aider un personnage à se rendre au quatrième étage, peuvent sortir un peu du réalisme attendu. Le casting est également à saluer, notamment Stephan James, que l’on a vu dans Beacon 23. Son apparition, ainsi que celle du médecin, apportent des moments de légèreté et d’humour qui équilibrent bien les passages plus lourds émotionnellement. Cela dit, si la chimie entre les personnages principaux ne m'a pas totalement convaincu, elle n'en reste pas moins authentique. On ne retrouve pas ici la complicité qui caractérise les meilleures amitiés ou romances du cinéma, mais les conversations entre les personnages sont réalistes et donnent l'impression que ces femmes sont de véritables amies de longue date. Le cœur du film repose sur la relation profonde et platonique entre Eden (interprétée par Ilana Glazer) et Dawn (jouée par Michelle Buteau). 

 

Leur amitié, forgée depuis l'enfance, traverse les hauts et les bas de la vie, notamment lorsque Eden découvre qu'elle est enceinte après une rencontre fortuite avec Claude, un acteur en devenir. Ce qui rend cette relation touchante, c'est la manière dont elle est dépeinte de façon réaliste : Eden, célibataire et professeure de yoga, devient de plus en plus dépendante de Dawn, qui doit jongler entre sa propre vie de famille et les attentes parfois démesurées de son amie. La réalisatrice Pamela Adlon, qui fait ici ses débuts au cinéma, adopte une approche subtile et laisse ses actrices occuper pleinement l’espace. Ce choix donne au film une atmosphère unique, à mi-chemin entre la comédie romantique et le drame sur l’amitié féminine. Babes échappe aux clichés habituels du genre, offrant un portrait sincère et nuancé des relations humaines. En conclusion, même si le film n’a pas le démarrage le plus fort, il gagne en qualité au fil des minutes. Pour ceux qui apprécient les histoires mêlant humour et émotion, Babes vaut le détour. 

 

Note : 6.5/10. En bref, Pamela Adlon continue de s’inspirer de sa propre vie pour écrire et c’est délicieux.

Prochainement en France

 

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