11 Septembre 2024
La série HPI (Haut Potentiel Intellectuel) a su s’imposer comme un phénomène télévisuel dès sa première saison, portée par le talent incontestable d’Audrey Fleurot dans le rôle de Morgane Alvaro, une enquêtrice pas comme les autres. J’ai été, comme beaucoup, séduit par la fraîcheur et l’originalité des premières saisons. La deuxième saison parvenait encore à capter l'attention grâce à une bonne dose d'humour et à des personnages secondaires, certes caricaturaux, mais attachants. Cependant, à partir de la saison 3, quelque chose a commencé à se gripper. Si l’humour et les personnages demeurent au cœur de l’intrigue, la saison 3 a marqué, à mon sens, un tournant inquiétant. Les invraisemblances se sont accumulées, que ce soit dans les enquêtes policières ou dans la vie quotidienne de Morgane, qui est devenue de plus en plus farfelue.
Si l'on pouvait tolérer ces éléments décalés dans les premières saisons, car ils servaient à mettre en avant la singularité de Morgane, ils deviennent ici un frein à l’immersion dans la série. Les scénarios sont parfois trop légers et peinent à surprendre. De plus, Audrey Fleurot semble en "roue libre", et les situations censées être comiques tendent à se répéter, perdant de leur fraîcheur. Et pourtant, malgré ces faiblesses, HPI continue de surprendre. Le début de la saison 4 a, pour moi, apporté un souffle nouveau, mais pas sans quelques déceptions. D’un côté, l’alchimie entre Morgane et Karadec (interprété par Mehdi Nebbou) reste indéniablement le point fort de la série. Leur dynamique, faite de tension et de flirt non consommé, donne une énergie communicative à chaque épisode. Ce duo est, à mon avis, l'un des piliers qui permet à la série de rester intéressante, malgré les intrigues policières parfois superficielles.
Le traitement de l’évolution des personnages dans cette nouvelle saison m’a agréablement surpris. Derrière l'humour et les situations rocambolesques, il y a une profondeur qui commence à se dessiner. Les scénaristes parviennent à complexifier les relations entre les personnages, notamment avec l’introduction de nouveaux dilemmes personnels pour Morgane, comme sa grossesse inattendue. Ces arcs narratifs ajoutent un niveau de profondeur bienvenue à la série, qui pourrait autrement se contenter d'un enchaînement d'enquêtes répétitives. L’un des éléments narratifs les plus marquants de cette saison 4 est la grossesse de Morgane, révélée à la fin de la saison précédente. Ce fil rouge apporte une dimension humaine et vulnérable à un personnage qui nous avait habitués à tout maîtriser. Pour une fois, Morgane se retrouve déstabilisée, et cela permet de nuancer son caractère flamboyant et sûr de lui.
La question de l’identité du père – entre Timothée (Jeremy Lewin), David (Doudou Masta) et Karadec – occupe une place centrale dans cette première moitié de saison. Si, comme beaucoup de téléspectateurs, j’espérais une réponse rapide, il est clair que les scénaristes préfèrent jouer avec cette incertitude pour maintenir la tension tout au long de la saison. Cette intrigue, bien que classique dans les séries télévisées, est traitée ici avec légèreté et humour, notamment grâce aux réactions parfois décalées des enfants de Morgane. Les quatre premiers épisodes de cette nouvelle saison continuent d’offrir des enquêtes policières au rythme effréné. Les scénaristes semblent avoir trouvé un juste milieu entre l’humour décalé et les intrigues rocambolesques. Certaines situations frôlent l’absurde, mais c’est aussi ce qui fait le charme de la série. Le ton léger permet de ne pas trop s’attarder sur les incohérences, et les punchlines bien placées de Morgane viennent toujours à point pour détendre l’atmosphère.
J’ai particulièrement apprécié l’épisode où Morgane voyage dans le temps, une idée originale qui montre que la série ne se prend pas trop au sérieux et n’hésite pas à expérimenter avec les genres. Toutefois, si cette fantaisie est agréable, j’avoue que je reste parfois sur ma faim en ce qui concerne la résolution des enquêtes, souvent trop simpliste à mon goût. Un autre élément notable de cette saison est l'arrivée d’un nouveau personnage, incarné par Thomas Scimeca. Cet "électron libre" apporte une nouvelle dynamique au sein de l’équipe du commissariat, et son amitié naissante avec Morgane pourrait bien pimenter les épisodes à venir. Toutefois, son arrivée crée des tensions, notamment avec Karadec, et il semble cacher des secrets qui ne manqueront pas de créer des rebondissements. Pour conclure, cette saison 4 de HPI continue de naviguer entre renouveau et répétitions. Si certains éléments comme les enquêtes policières peinent à se renouveler, d'autres, comme l'évolution des personnages et l'humour décalé, permettent à la série de conserver son charme.
Le duo Morgane-Karadec reste l'atout principal de la série, et la grossesse de Morgane ajoute une dimension dramatique bienvenue, sans pour autant alourdir l'ensemble. En tant que spectateur, je suis partagé. Si je regrette la baisse de qualité scénaristique depuis la saison 3, je continue à trouver du plaisir à suivre les aventures de Morgane, grâce à l’énergie de Audrey Fleurot et à la capacité de la série à se réinventer, même dans un format qui peut sembler figé. Je suis donc curieux de voir comment cette saison 4 évoluera et si les scénaristes parviendront à maintenir l’équilibre entre légèreté et profondeur.
Note : 5.5/10. En bref, une première partie de saison qui gagne des points grâce à la grossesse de Morgane mais qui pêche parfois par son manque de trouvailles originales. Reste une série divertissante et amusante.
Disponible sur TF1+
La partie 2 est diffusée à partir du jeudi 13 septembre 2024 sur TF1 et TF1+
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