3 Septembre 2024
C'est avec une certaine curiosité que j'ai abordé les deux premiers épisodes de Margarita, la nouvelle série proposée par Max, et héritière directe du phénomène télévisuel argentin des années 2000, Floricienta. Cette suite, attendue par les fans de longue date, promettait de replonger dans l'univers magique et coloré de Cris Morena, mais à mon grand regret, le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes. Dès les premières minutes, il est clair que Margarita tente désespérément de capitaliser sur la nostalgie des fans de Floricienta. La série, qui se concentre sur la fille de Flo, semble se reposer davantage sur les souvenirs de l'œuvre originale que sur la création d'une nouvelle histoire engageante. Alors que Floricienta avait su captiver son audience avec un mélange rafraîchissant de comédie, de romance, et de chansons, Margarita semble simplement recycler ces éléments sans réellement les réinventer ou les moderniser.
Inconsciente de ses origines, une jeune femme découvre par hasard un lieu magique en poursuivant ses désirs. Cependant, la rusée Delfina a usurpé des secrets sur sa naissance pour bâtir un empire au sein de cette maison.
Les références constantes à Floricienta, bien que compréhensibles, deviennent rapidement étouffantes. Les scénaristes semblent si préoccupés par l'idée de maintenir un lien avec la série originale qu'ils en oublient de développer l'intrigue et les personnages de manière indépendante. Cette obsession du passé empêche Margarita de trouver sa propre identité et de se démarquer dans un paysage audiovisuel désormais saturé de contenus. L'un des principaux problèmes de ces deux premiers épisodes est le manque d'innovation. L'intrigue, qui se concentre sur Margarita et sa rencontre avec Delfina, la demi-sœur de sa mère, est non seulement prévisible, mais aussi dépourvue de véritable suspense ou de surprises. Les retournements de situation sont téléphonés, et les conflits, bien que prometteurs sur le papier, manquent cruellement de profondeur et d'impact.
Le personnage de Margarita, bien qu'attachant, n'arrive pas à susciter l'empathie nécessaire pour porter la série. Elle semble être une pâle copie de sa mère, sans la même énergie ou la même présence à l'écran. Delfina, quant à elle, oscille entre son ancienne personnalité d'antagoniste et un rôle plus ambigu, mais cette évolution manque de crédibilité et de cohérence. Visuellement, Margarita tente de reproduire l'esthétique colorée et vibrante de Floricienta, mais avec des résultats mitigés. La mise en scène manque de dynamisme et de créativité, et les effets spéciaux, bien que fonctionnels, ne parviennent pas à masquer un certain manque de moyens. De plus, la bande sonore, pourtant un élément clé du succès de Floricienta, ne brille pas autant qu'on l'espérait. Les chansons, bien que plaisantes, ne marquent pas autant que celles de la série originale et semblent plus accessoires qu'inspirées.
L'Académie de Talents, Hangar Soho, qui aurait pu être un lieu riche en opportunités narratives, est malheureusement sous-exploitée. On y voit quelques scènes prometteuses, mais elles sont vite expédiées, laissant une impression de potentiel gâché. Il est difficile de ne pas comparer ce lieu avec d'autres institutions fictives célèbres de séries pour adolescents, et malheureusement, Hangar Soho ne se démarque pas par son originalité. Au final, ces deux premiers épisodes de Margarita laissent un goût amer. Là où Floricienta avait réussi à captiver toute une génération avec une recette pourtant simple, Margarita échoue à recréer cette magie. La série semble piégée par son propre héritage, incapable de s'en détacher pour proposer quelque chose de neuf et d'excitant. Il est possible que la série trouve son rythme dans les épisodes suivants, mais pour l'instant, le sentiment prédominant est celui de la déception.
Margarita apparaît comme une tentative maladroite de prolonger la popularité de Floricienta, sans vraiment comprendre ce qui avait fait le succès de l'originale. En résumé, Margarita manque cruellement de l'âme et de l'originalité qui avaient fait de Floricienta un phénomène culturel. Pour ceux qui espéraient retrouver la magie des années 2000, ces premiers épisodes risquent fort de les laisser sur leur faim.
Note : 3/10. En bref, comme la suite de Yo Soy Betty La Fea sur Amazon Prime avant elle, Margarita tente de faire renaître la nostalgie d’une telenovela, en vain.
Disponible sur max
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