Moonflower Murders (Saison 1, 6 épisodes) : un mystère à deux temps qui manque de fraîcheur

Moonflower Murders (Saison 1, 6 épisodes) : un mystère à deux temps qui manque de fraîcheur

Moonflower Murders, la dernière adaptation du roman d'Anthony Horowitz, n’a malheureusement pas su me séduire autant que je l’espérais. Alors que la série bénéficie d'une réalisation soignée et d'un casting talentueux, notamment Lesley Manville dans le rôle de Susan Ryeland, l'intrigue alambiquée et la structure narrative fragmentée m'ont laissé un goût amer. Certes, l'idée de jongler entre deux époques et deux mystères – l'un contemporain, l'autre se déroulant dans les années 1950 – semble prometteuse sur le papier, mais à l’écran, le tout manque de fluidité et d’innovation. Dès le premier épisode, j'ai senti que la série allait exiger beaucoup de concentration. Il y a une multitude de personnages à suivre, certains jouant des rôles différents selon les époques ou les récits fictifs, ce qui brouille rapidement les pistes. Le concept de plusieurs intrigues parallèles entre Susan Ryeland dans le présent et le détective Atticus Pünd dans le passé, tout droit sorti d'un roman, pourrait être intéressant, mais il m'a paru inutilement compliqué. 

 

Plutôt que de me plonger dans l'histoire, cette construction m'a davantage frustré. Le lien entre l'enquête fictive dans le roman d'Alan Conway et celle, bien réelle, à laquelle Susan est confrontée dans le présent, est certes astucieux, mais trop intellectualisé pour véritablement captiver. La série semble se perdre dans ses propres méandres narratifs, cherchant constamment à faire des clins d’œil méta aux amateurs de polars classiques, mais sans offrir une intrigue suffisamment immersive pour que l’on s’y attache. Lesley Manville est sans conteste une excellente actrice, et son rôle de Susan Ryeland, cette éditrice reconvertie en détective amateur, est solidement interprété. Pourtant, j'ai trouvé le personnage de Susan parfois déconnecté. On la sent tiraillée entre son désir de résoudre un mystère et son ras-le-bol de sa propre vie, ce qui aurait pu donner lieu à une réflexion intéressante sur la quête de sens, mais le traitement reste superficiel. 

 

Quant à Atticus Pünd, incarné par Tim McMullan, son rôle de détective tout droit sorti d’un roman d’Agatha Christie est convenu, voire stéréotypé. Malgré le charme du personnage et quelques moments de lucidité philosophique, sa présence dans la série m’a semblé plus décorative qu’essentielle. On assiste ainsi à des dialogues avec Susan qui auraient pu être plus percutants, mais qui, au final, manquent de profondeur et n’apportent pas grand-chose à l’intrigue principale. Ce qui m'a le plus dérangé dans Moonflower Murders, c'est l'impression que la série s'enlise dans des conventions usées du genre policier. Plutôt que de rafraîchir le whodunit, comme l’a fait récemment Knives Out par exemple, Moonflower Murders semble emprisonnée dans une esthétique et des mécanismes narratifs qui datent.  Les décors, bien que jolis et soignés, manquent de vie. On se retrouve dans une campagne anglaise presque cliché, avec ses hôtels pittoresques et ses manoirs austères, mais le tout manque de dynamisme. 

 

L'intrigue avance lentement, et ce qui devrait être un suspense haletant devient une lente succession de scènes prévisibles. Au fil des épisodes, j’ai commencé à décrocher, les mystères étant davantage des casse-têtes intellectuels que des énigmes passionnantes. Moonflower Murders semble viser un public très spécifique, celui des puristes du roman policier à la Agatha Christie. Et, en ce sens, elle remplit son cahier des charges : des meurtres complexes, des personnages hauts en couleur, et des retournements de situation prévus pour surprendre. Mais pour moi, le tout semble daté et manque cruellement de modernité.  Là où d'autres séries contemporaines de ce genre cherchent à réinventer les codes du whodunit ou à ajouter une dimension émotionnelle plus forte, Moonflower Murders reste coincée dans une formule trop rigide. Les personnages secondaires, bien qu’agréablement interprétés, n'ont pas assez de profondeur pour que l'on s'y attache réellement. Le rythme est inégal et, à certains moments, j'ai eu du mal à rester captivé par l'intrigue, en partie à cause des trop nombreuses couches narratives superposées.

 

En fin de compte, Moonflower Murders est une série qui, malgré ses ambitions, manque de souffle. Si vous êtes un fan inconditionnel des mystères à l'ancienne, peut-être y trouverez-vous votre compte. Les références littéraires, les intrigues emboîtées et l’aspect meta-narratif sont intéressants sur le papier, mais à l'écran, tout cela se traduit par une série un peu trop poussiéreuse, qui peine à maintenir l'intérêt sur la durée de ses six épisodes. Pour ma part, malgré quelques moments agréables et des performances solides, notamment celle de Lesley Manville, j’ai trouvé l’ensemble trop complexe pour ce qu’il cherche à accomplir. Le manque de modernité, associé à une intrigue qui s’étire inutilement, m'a laissé sur ma faim. Alors que je cherchais un polar prenant, j’ai surtout trouvé une série qui, sous couvert d'intelligence et de sophistication, a oublié d'être divertissante.

 

Bref, Moonflower Murders aurait pu être une série captivante, mais elle s’est égarée dans ses propres méandres narratifs et une atmosphère qui, à mon avis, aurait grandement bénéficié d’un peu plus de légèreté et de modernité.

 

Note : 4/10. En bref, ça sera parfait pour mamie un après-midi avec un thé et des biscuits. C’est pas raté mais pas du tout ma tasse de thé. 

Prochainement en France

 

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