30 Novembre 2024
Cette année, pour Noël, j’ai décidé de faire 28 critiques de films de Noël (nouveaux et anciens) pour les 28 jours qui arrivent avant le jour de Noël. Les Boules de Noël est le troisième film de Noël de ce petit rendez-vous de fin d’année. Si vous avez envie de suggérer un film, je vous laisse le faire en commentaire.
🎄Leș Boules de Noël 🎄 // De Alexandra Leclère. Avec Valérie Bonneton, Kad Merad et Noémie Lvovsky.
Les comédies françaises, même dans leur simplicité, ont toujours eu une place particulière dans mon cœur. Leur capacité à capturer des moments universels tout en les teintant d'un humour bien de chez nous est souvent un plaisir coupable. C’est avec cet état d’esprit que je suis allé voir Les Boules de Noël. J'avais quelques espoirs grâce à une bande-annonce prometteuse, et la présence d’Alexandra Leclère à la réalisation ajoutait un soupçon de confiance. Pourtant, malgré tout cet optimisme initial, le film peine à trouver son équilibre et finit par tomber dans les travers d’un humour trop convenu et souvent maladroit.
Pour la famille de Nathalie et Antonin, chaque année, le réveillon de Noël vire au cauchemar. Convaincue qu’elle est victime d’une malédiction, Nathalie prend une décision radicale : cette année on ne le fêtera pas ! Mais c’est sans compter sur Antonin et ses enfants qui décident de reprendre les choses en mains en invitant Nicole, la sœur de Nathalie qu’elle a perdue de vue. Vont-ils enfin échapper au désastre cette année ?
Dès le départ, Les Boules de Noël pose une idée originale : une famille maudite depuis trente ans, incapable de vivre un réveillon de Noël sans catastrophe. Ce concept aurait pu donner lieu à une comédie hilarante et déjantée, où la succession de désastres familiaux aurait été portée par un humour acide et une mise en scène inventive. Cependant, après une introduction amusante où les personnages partagent leurs mésaventures chez un psy, le film s'essouffle rapidement. La bande-annonce laissait espérer des moments d’humour noir et absurde, un registre que j’apprécie particulièrement. Mais une fois passées les premières minutes, l’intrigue s’embourbe dans des situations prévisibles, avec des blagues répétitives qui ne parviennent pas à maintenir l’attention.
Ce qui aurait pu être une satire incisive sur les tensions familiales des fêtes de fin d’année reste superficiel et peine à surprendre. L’un des problèmes majeurs du film réside dans son humour. Plutôt que de s’aventurer pleinement dans l’absurde ou la satire sociale, Les Boules de Noël se perd dans une surenchère de gags grossiers et parfois gênants. Les blagues scatophiles sont omniprésentes, et si elles arrachent parfois un sourire par leur audace, elles finissent par devenir lassantes. Ce choix de l’humour potache, sans réel équilibre avec des moments plus subtils, dessert le film. À plusieurs reprises, je me suis retrouvé à décrocher, lassé par cette lourdeur qui ne mène nulle part.
Certaines scènes, notamment celles impliquant des situations absurdes ou des disputes caricaturales entre les membres de la famille, auraient pu être mémorables si elles avaient été mieux écrites ou mises en scène. Malheureusement, l’humour tombe souvent à plat, renforçant un sentiment de malaise plutôt que de divertissement. Le potentiel comique d’un film repose en grande partie sur ses personnages, et ici encore, Les Boules de Noël déçoit. Les protagonistes sont enfermés dans des clichés éculés qui manquent de profondeur. Entre le Don Juan maladroit entouré de ses conquêtes étrangères, la militante végan caricaturale et la mère débordée avec ses enfants en difficulté, chaque personnage semble sorti d’un manuel de stéréotypes.
Si ces traits exagérés avaient été poussés jusqu’à l’extrême pour servir une satire, cela aurait pu fonctionner, mais ils restent trop limités pour vraiment marquer les esprits. Même les talents confirmés comme Valérie Bonneton et Kad Merad peinent à tirer leur épingle du jeu. Bien que leurs performances soient solides, elles ne suffisent pas à compenser l’écriture des personnages. Seule Noémie Lvovsky, avec son rôle de sœur rancunière, parvient à apporter un peu de dynamisme à certaines scènes, mais cela reste insuffisant pour sauver l’ensemble. Alexandra Leclère, pourtant connue pour son regard acéré sur les relations humaines, semble hésitante dans la direction qu’elle souhaite donner au film. La mise en scène oscille entre des moments de comédie de boulevard, où tout est exagéré et surjoué, et des séquences plus banales qui manquent de rythme.
Cette dualité brouille la cohérence de l’œuvre et laisse une impression de bâclage. De plus, le film ne parvient jamais à exploiter pleinement son concept initial. L’idée d’une malédiction qui frappe chaque réveillon aurait pu servir de fil conducteur pour une série de situations de plus en plus absurdes, mais elle est rapidement reléguée au second plan. À la place, le scénario s’égare dans des intrigues secondaires peu intéressantes, diluant l’impact comique et émotionnel du récit principal. Malgré ces nombreux défauts, tout n’est pas à jeter dans Les Boules de Noël. Certaines répliques font mouche grâce à leur spontanéité, et quelques scènes parviennent à capturer l’essence des tensions familiales avec une justesse qui prête à sourire. Le duo Valérie Bonneton / Noémie Lvovsky, lorsqu’il est bien exploité, offre quelques moments de complicité qui rappellent le potentiel du film.
Ces éclats isolés permettent de ne pas sombrer totalement dans l’ennui, mais ils restent trop rares pour véritablement redresser la barre. En fin de compte, Les Boules de Noël est une déception. Ce qui aurait pu être une comédie mordante et originale sur les affres des fêtes de fin d’année se transforme en un enchaînement de clichés et de blagues forcées. Le film ne parvient jamais à trouver son ton et se perd dans une tentative maladroite de plaire à tous les publics. Pour ceux qui cherchent un divertissement léger sans grandes attentes, il pourra peut-être offrir quelques instants de distraction. Mais pour moi, le potentiel était bien plus grand que ce qui a été livré.
Si Les Boules de Noël m’a appris une chose, c’est que même les concepts les plus prometteurs peuvent échouer sans une écriture solide et une vision claire. Dommage, car l’idée de départ méritait mieux. Pour ma part, je préfère garder mes prochains réveillons loin de cette malédiction cinématographique.
Note : 2/10. En bref, il y avait de quoi faire une comédie de Noël amusante mais c’est plus gênant qu’autre chose.
Sorti le 27 novembre 2024 au cinéma
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