Critique Ciné : Omni Loop (2024)

Critique Ciné : Omni Loop (2024)

Omni Loop // De Bernardo Britto. Avec Mary-Louise Parker, Ayo Edebiri et Carlos Jacott.

 

Omni Loop, un film qui semblait initialement prometteur, s’avère être un étrange mélange de science-fiction et de drame, avec quelques éléments de comédie. En théorie, cette approche hybride pourrait séduire les amateurs de récits ambitieux et conceptuels, notamment ceux centrés sur le thème du temps. Cependant, en pratique, Omni Loop échoue à trouver l’équilibre entre ses différents genres, laissant l’impression d’un film sans profondeur, qui manque de dynamisme et de cohérence. Dès les premières minutes, le film captive par une ambiance intrigante. L’introduction pose bien les bases et fait naître une curiosité palpable. Pourtant, cette immersion initiale ne dure pas : au bout d’une quarantaine de minutes, l'intérêt s’évanouit progressivement. En dépit d’une bonne idée de départ, le film commence à s’étirer, et l’attention du spectateur en pâtit.

 

Une femme décide de résoudre le problème du voyage dans le temps afin de revenir en arrière et d'être la personne qu'elle a toujours voulu être.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, Omni Loop ne relève pas totalement du genre science-fiction. Le cadre narratif exploite certes des éléments liés aux boucles temporelles, rappelant le célèbre thème du jour sans fin popularisé par le film Un jour sans fin. Cependant, cette dimension de science-fiction reste en surface, et le film se révèle être davantage un drame qui se repose sur des ressorts sci-fi pour étayer son intrigue. Ce choix pourrait être intéressant, mais dans le cas de Omni Loop, cela ne suffit pas à offrir une consistance narrative. Le résultat est un film au ton incertain, qui ne semble ni vraiment dédié à explorer des concepts scientifiques ni à offrir un drame poignant. Omni Loop souffre particulièrement de sa longueur excessive. Avec près d'une heure et cinquante minutes au compteur, on pourrait s'attendre à un développement riche, où chaque scène contribuerait à faire avancer l'intrigue ou à approfondir les personnages. 

 

Cependant, il devient vite évident que le scénario aurait gagné à être resserré. De nombreuses scènes, redondantes et sans réelle valeur ajoutée, viennent diluer l'intrigue au lieu de la renforcer. Ce manque de concision donne lieu à des moments où le spectateur se surprend à décrocher, faute de rebondissements ou de tournants majeurs. Un autre écueil du film réside dans l’absence d’un véritable momentum narratif. L’histoire avance sans parvenir à offrir une conclusion satisfaisante, laissant le spectateur sur sa faim. Une fin un peu plus marquée ou même un renversement de situation mémorable aurait pu sauver l’expérience, mais cela manque cruellement dans Omni Loop. Le casting de Omni Loop est composé de quelques noms intéressants, dont Mary Louise Parker, qui livre une prestation correcte. Malheureusement, le personnage d’Ayo Edebiri peine à convaincre. 

 

Son jeu d’actrice, délibérément hésitant et maladroit, se veut sans doute un reflet d’une authenticité brute. Cependant, cet aspect devient vite irritant, un peu comme ce qui avait été reproché à son rôle de Sydney dans la série The Bear. Ce style d’interprétation, censé représenter des interactions naturelles, finit par paraître artificiel et forcé. Cela rend difficile l’identification aux personnages et empêche de véritablement entrer dans leur univers. L’un des éléments qui se démarque malgré tout dans Omni Loop est sa bande-son, inspirée des jeux vidéo rétro, avec une touche 8-bit. Ce choix est certainement original et évoquera des souvenirs nostalgiques à certains spectateurs, rappelant l’époque des consoles Atari et Sega. Cependant, cet effet musical finit par s’épuiser, surtout lorsque les mêmes séquences de piano et de sons électroniques se répètent sans réelle innovation. En voulant renforcer l’aspect décalé et rétro, la musique finit par souligner le manque de substance de l’intrigue, devenant ainsi un rappel involontaire des faiblesses du film.

 

Le film, avec sa distribution et sa structure, laisse présager une touche d’humour. Pourtant, l’humour reste assez plat et ne parvient jamais à s’élever pour alléger ou dynamiser l’intrigue. On est loin de l’esprit acerbe et incisif des comédies de science-fiction plus percutantes. Les tentatives d'humour de Omni Loop ne font que renforcer son caractère décousu, contribuant davantage à la confusion qu’à l’amusement. En fin de compte, Omni Loop se révèle être un film qui manque d’ambition, tant sur le plan scénaristique que stylistique. Bien que certains amateurs de films indépendants et de concepts de science-fiction puissent être attirés par ce titre, ils risquent d’être déçus par une exécution qui ne va pas au bout de ses idées. Avec un scénario trop long et une intrigue sans véritable finalité, Omni Loop peine à convaincre. Il reste un film passable pour les curieux ou les inconditionnels des récits temporels, mais il n’atteint jamais la profondeur ou l’intensité des classiques du genre.

 

Sans être un mauvais film, Omni Loop souffre de trop de longueurs et d’un manque de clarté dans son propos. Pour ceux qui recherchent une science-fiction authentique, pleine de suspense et de concepts novateurs, il sera sans doute préférable de se tourner vers d’autres titres.

 

Note : 4/10. En bref, une tentative de science-fiction qui m’a laissé perplexe. 

Prochainement en France

 

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