Critiques Séries : Special Ops: Lioness. Saison 2. Episode 3.

Critiques Séries : Special Ops: Lioness. Saison 2. Episode 3.

Special Ops: Lioness // Saison 2. Episode 3. Along Came a Spider.

 

Après l’intensité explosive des deux premiers épisodes de la saison 2, l’épisode 3 de Lioness opère un changement de rythme notable. Moins d’action, mais plus de tensions psychologiques et politiques. Cet épisode, bien qu’il ralentisse sur le plan de l’action pure, ne manque pas de complexité et met en avant des éléments essentiels du développement de l'intrigue et des personnages. Dans ce billet de blog, je vais revenir sur les points clés de cet épisode, ses thématiques et pourquoi ce changement de rythme pourrait être à la fois une force et une faiblesse pour la série. L'épisode 3 nous ramène à Fort Bliss, où la nouvelle recrue, le capitaine Josephina Carillo, fait son entrée dans l'équipe Lioness. Loin des séquences d'action spectaculaires des premiers épisodes, cet épisode se concentre sur l'intégration de Josephina dans ce groupe de militaires aguerris. 

 

L'atmosphère à Fort Bliss est tout sauf accueillante : l'environnement est hostile, les dortoirs sont partagés, les douches sont communes, et le traitement réservé à Josephina reflète la froideur et la méfiance omniprésente au sein de l’équipe. Dès son arrivée, on sent que Josephina est mise à l’épreuve, non seulement physiquement, mais surtout psychologiquement. La tension réside dans cette dynamique de défiance. Joe, la cheffe de l’opération, incarne parfaitement cette méfiance. Elle ne fait pas confiance à Josephina, tout comme elle ne peut se permettre de faire confiance à qui que ce soit dans son métier. Comme le rappelle Kaitlyn Meade, l’une des figures pragmatiques de la CIA, l’espionnage, c’est avant tout un jeu de mensonges. C’est précisément cette méfiance qui définit une grande partie de cet épisode. Le thème de la méfiance se prolonge dans l'entraînement intensif auquel Josephina est soumise. 

Ses compétences sont mises à rude épreuve, et elle démontre rapidement une certaine aptitude sur le terrain, notamment lors d’exercices de tir ou de parcours d’obstacles. Mais la vraie difficulté pour elle ne réside pas tant dans ses compétences physiques, que dans sa capacité à entrer dans cet univers de duplicité et de manipulation. La séquence de réalité virtuelle, qui pourrait paraître absurde à première vue, symbolise bien cette fracture entre la réalité émotionnelle de Josephina et la froideur implacable de sa mission. Son cri presque désespéré lorsqu’elle est confrontée à un faux assaillant montre qu’elle n’est pas encore prête à opérer dans cet environnement où les sentiments et la moralité sont des obstacles plus que des aides. Cette scène résume parfaitement l’esprit de l’équipe Lioness : ici, il ne s’agit pas de sauver, mais de tuer pour survivre.

 

Parallèlement, l’épisode continue d’explorer la vie personnelle de Joe, la cheffe de l’équipe Lioness, et son difficile équilibre entre sa vie de famille et ses devoirs professionnels. Si ces séquences familiales peuvent sembler répétitives, elles jouent un rôle crucial dans la compréhension du personnage. Joe est constamment tiraillée entre son patriotisme et l’impact que sa carrière a sur sa famille. Dans cet épisode, cette dualité s’incarne parfaitement dans une scène cocasse où Joe et son mari, Neal, sont surpris en plein moment intime par leur fille. La série semble jouer sur cette opposition : d’un côté, le danger et la violence de son travail au service de la nation, et de l’autre, la tranquillité relative (mais toujours sous tension) de sa vie familiale. Neal, interprété par Dave Annable, incarne le mari parfait, compréhensif, mais lui aussi affecté par les absences fréquentes de Joe. 

Le dialogue autour du petit-déjeuner, où la discussion tourne sur la non-binarité d'un ami de leur fille, vient ajouter une touche contemporaine et humanisante aux personnages, tout en soulignant la fracture culturelle entre les générations et les valeurs. Pendant ce temps, à Washington, Kaitlyn Meade, fidèle à son rôle de manipulatrice froide et calculatrice, s’active en coulisses. Elle doit convaincre les sénateurs de soutenir leur mission, et pour cela, elle n’hésite pas à jouer la carte de la peur. En insinuant que l’enlèvement de la congressiste, qui a mis en branle toute l’intrigue de cette saison, pourrait être une manœuvre de l’intelligence chinoise, elle s’assure que la menace semble suffisamment sérieuse pour obtenir des fonds supplémentaires. Cette scène est un parfait exemple de la manière dont Lioness mélange la réalité politique contemporaine avec la fiction pour créer un univers où la manipulation est reine.

 

La politique joue un rôle clé dans cet épisode, avec des références évidentes à l’actualité américaine. Les personnages de la série sont confrontés à une opinion publique divisée, notamment en raison des élections qui approchent. Cette polarisation des opinions, la difficulté à mobiliser les soutiens politiques, et l'utilisation de la peur pour influencer les décisions politiques, font écho aux tensions réelles du système politique américain. L’un des moments forts de cet épisode est la révélation de l’histoire familiale de Josephina. Joe découvre que Josephina a menti sur certains aspects de son passé, notamment sur ses liens avec le cartel mexicain. Ce mensonge pourrait mettre toute l’opération en danger, et c’est précisément ce type de dilemme moral qui rend la série si captivante. Peut-on vraiment faire confiance à quelqu'un qui a tout intérêt à protéger sa famille, même au détriment de son pays ?

La fin de l'épisode nous laisse sur une note inquiétante, alors que Josephina est contrainte d’appeler son père, un membre influent du cartel. Cette scène souligne le sacrifice que la série impose à ses personnages. Pour réussir sa mission, Josephina devra trahir sa propre famille. Le dilemme moral qui se profile promet d'être un élément central des prochains épisodes. Cet épisode de Lioness est une transition importante dans la saison. Moins d’action, certes, mais une montée en puissance des enjeux émotionnels et politiques. La méfiance, la manipulation et les dilemmes moraux sont au cœur de cet épisode, qui pose les bases de conflits encore plus intenses pour la suite. La série continue de jouer avec brio sur la dualité entre la violence du monde de l’espionnage et les conséquences personnelles pour ceux qui y sont plongés.

 

Si certains spectateurs pourraient être déçus par le ralentissement du rythme, cet épisode s’avère crucial pour approfondir les personnages et préparer le terrain pour une intrigue encore plus sombre et complexe. Le dilemme de Josephina et les intrigues politiques qui se tissent à Washington promettent de captiver les fans dans les épisodes à venir.

 

Note : 6.5/10. En bref, après l’intensité des deux premiers épisodes, celui-ci permet un retour au calme mais chargé d’intrigues. 

Disponible sur Paramount+

 

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