Master Crimes (Saison 2, 6 épisodes) : quand l’idée de départ finit par ressembler aux autres

Master Crimes (Saison 2, 6 épisodes) : quand l’idée de départ finit par ressembler aux autres

La saison 2 de Master Crimes est un virage surprenant, qui bien que plaisant pour les amateurs de divertissement policier léger, peut décevoir ceux qui ont été séduits par l’énergie de la première saison. Si l’on retrouve Muriel Robin dans le rôle de Louise Arbus, cette professeure de criminologie à la fois caustique et captivante, la série semble moins audacieuse cette fois-ci, préférant se concentrer sur des intrigues autonomes et une approche davantage centrée sur les personnages principaux que sur les dynamiques de groupe ou la singularité des enquêtes. Ce choix de scénario rend cette saison différente, peut-être même un peu fade pour les fans de la première heure. Dans cette nouvelle saison, Master Crimes semble avoir perdu un peu de l’intensité narrative qui faisait le charme de la première. 

 

Si la saison 1 se démarquait par une intrigue en fil rouge qui donnait une cohérence aux épisodes et un suspense continu, cette deuxième saison fait le choix de ne pas suivre cette voie. Les enquêtes deviennent alors plus isolées et, hélas, plus prévisibles. C’est un format qui fonctionne pour des séries policières classiques, mais qui paraît ici en décalage avec l’identité que la série avait su construire. Ce changement est flagrant : les enquêtes semblent davantage construites autour de clichés du genre, et manquent d’inventivité pour se démarquer de la concurrence. Là où la saison 1 surprenait par des enquêtes originales et une façon unique d’impliquer les étudiants de Louise Arbus, la saison 2 opte pour des cas qui manquent de profondeur et d’impact, des affaires qui se résolvent sans véritable surprise ni complexité psychologique. Ce manque de tension dans les enquêtes donne un effet de répétition, un schéma récurrent sans le souffle d'originalité qui faisait pourtant l'essence de la série.

Si la saison 2 de Master Crimes conserve Muriel Robin dans le rôle central de Louise Arbus, la série semble dorénavant s’articuler davantage autour d’elle, laissant en retrait d'autres personnages et les dynamiques de groupe qui faisaient partie du charme de la première saison. Ce choix n'est pas forcément surprenant, tant le personnage de Louise Arbus est iconique, avec son humour acerbe, sa complexité et ses traits de caractère parfois agaçants mais toujours fascinants. Pourtant, à trop vouloir mettre en avant ce personnage, la série en perd une part de sa richesse. Là où la saison 1 nous faisait découvrir un groupe d’enquêteurs soudés et une équipe d’étudiants impliqués dans les affaires criminelles, cette dynamique est ici sacrifiée pour un focus plus individuel sur Louise. Cette évolution transforme la série en un one-woman-show qui, bien que captivant par moments, finit par devenir lassant. Le charme du collectif est donc sacrifié, ce qui enlève une part de fraîcheur et de cohérence à l’ensemble.

 

Master Crimes a toujours su jongler avec l’humour, mais la saison 2 prend un tournant plus sarcastique et sombre, ce qui donne une tonalité différente aux épisodes. Le côté caustique du personnage de Louise Arbus est exacerbé, ce qui peut parfois amener un sentiment de redondance. Là où les dialogues étaient piquants dans la première saison, ils deviennent ici presque trop acerbes, flirtant avec la caricature.  Ce virage vers un humour plus noir et un sarcasme plus prononcé peut faire sourire, mais il peut aussi donner l'impression que la série en fait un peu trop, surtout quand cela nuit à la crédibilité des personnages. L'humour, au lieu de renforcer le propos, semble parfois détourner l’attention de l'intrigue principale, ce qui fragilise encore davantage la construction des épisodes. L'une des critiques principales de cette saison 2 réside dans l'impression que tout tourne autour de Muriel Robin. 

Bien que l'actrice soit talentueuse, le scénario semble centré sur elle à un point où les autres personnages deviennent presque des figurants dans leur propre série. Cela finit par créer un déséquilibre dans l’histoire, où le spectateur perd l’opportunité d’explorer d’autres facettes des intrigues et des personnages secondaires. De plus, le personnage de Louise est parfois décrit d'une manière ambivalente, à mi-chemin entre une héroïne douée et une figure vaniteuse, voire égoïste. Ce double discours sur son caractère rend parfois le personnage difficile à cerner, et les choix de scénario ne font qu’amplifier ce sentiment. Cette ambiguïté ne joue pas toujours en faveur du personnage principal, car elle enlève une part de charme et de mystère à Louise, laissant le spectateur perplexe sur l’objectif réel du personnage.

 

Malgré ces critiques, il serait injuste de dire que cette deuxième saison de Master Crimes est dénuée de qualités. La série conserve une certaine qualité de divertissement et offre toujours des moments plaisants pour les amateurs de séries policières légères. Les fans de Louise Arbus pourront apprécier les interactions entre le personnage principal et d’autres figures récurrentes comme Pierre Delaunay ou Barbara Delangre, qui ajoutent une touche de complicité et de tension amicale. Ces interactions permettent de maintenir un intérêt certain, même si elles ne suffisent pas à combler les manques d’une trame narrative plus originale et structurée. Cependant, en l'absence de fil rouge et d’une mise en scène moins imaginative que celle de la première saison, Master Crimes peine à atteindre le niveau d’engagement qu’elle avait pu susciter auprès de ses spectateurs. C’est une série qui, bien qu’efficace dans son registre, laisse un arrière-goût d’inachevé, comme si elle avait abandonné en chemin une partie de l’audace qui avait fait sa réussite initiale.

La saison 2 de Master Crimes est un exemple de série qui choisit la sécurité au détriment de l’originalité. Bien que divertissante et ponctuée de quelques moments réussis, elle souffre d’une approche plus conventionnelle qui déçoit par rapport aux promesses de la saison 1. En cherchant à recentrer l’histoire sur Louise Arbus, la série se prive de la richesse d’une dynamique de groupe et d’un fil rouge captivant, deux éléments qui avaient pourtant fait la force de la première saison. C’est une saison qui offre un plaisir immédiat, mais qui manque de profondeur et de nuances pour réellement marquer les esprits. Pour les fans de séries policières, cette saison 2 reste un choix sympathique, un divertissement de qualité sans pour autant être incontournable. Cependant, pour ceux qui espéraient retrouver l'intensité narrative et l'originalité de la première saison, Master Crimes pourrait paraître décevant, un peu comme un spectacle qui n’a pas tenu toutes ses promesses.

 

En somme, cette saison 2 de Master Crimes reste plaisante mais donne l’impression d’une occasion manquée. Si la série veut regagner le cœur des spectateurs dans une potentielle saison 3, il lui faudra sans doute retrouver l’audace et l’originalité qui ont fait son succès initial, en redonnant une place centrale aux intrigues captivantes et aux dynamiques de groupe, sans s’appuyer uniquement sur la figure, certes charismatique, de Louise Arbus.

 

Note : 4/10. En bref, une saison 2 clairement en deçà de la saison 1. On perd tout ce qui faisait le charme de la série (ou presque). 

Disponible sur TF1+

 

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