27 Décembre 2024
À Contre-Sens 2 // De Domingo González. Avec Nicole Wallace, Gabriel Guevara et Iván Sánchez.
À Contre-Sens 2, le dernier volet de la saga romantique espagnole diffusée sur Amazon Prime Video, divise les spectateurs. Ce film, second opus d'une trilogie annoncée, est basé sur les romans à succès de l'autrice argentine Mercedes Ron. Ce n’est pas sans faire écho à la franchise After qui elle aussi a connu son petit succès avant de terminer sa course non pas au cinéma mais sur … Prime Video. Ces derniers, initialement auto-publiés, explorent un thème controversé : une romance interdite entre beaux-frères et sœurs. Mais derrière cette intrigue sulfureuse, le film laisse une impression mitigée, oscillant entre fascination et frustration. Le cœur de l’histoire repose sur Noah, une adolescente incarnée par Nicole Wallace, dont la mère veuve s’est remariée à un avocat riche.
L'amour entre Noah et Nick semble indéfectible, malgré les manœuvres de leurs parents pour les séparer. Mais le travail de Noah et l'entrée de Nick à l'université ouvrent leur vie à de nouvelles relations. L'apparition d'une ex-petite amie en quête de vengeance et de la mère de Nick aux intentions peu claires va ébranler les fondements non seulement de leur relation, mais aussi de la famille Leister elle-même. Lorsque tant de personnes cherchent à détruire une relation, celle-ci peut-elle vraiment bien se terminer ?
Ce mariage propulse Noah dans un monde luxueux, où elle fait la rencontre de son nouveau demi-frère, Nick. Le charme irrésistible de Nick la fait succomber à une attirance qu’elle ne peut contrôler. Leur relation devient rapidement le sujet de désapprobation des adultes, qui tentent par tous les moyens de les séparer. Dans ce deuxième opus, les stratagèmes des "anciens" se poursuivent, cette fois avec une nouvelle tactique : introduire Sofia, une séduisante stagiaire dans le cabinet d’avocats du père de Nick. Cet ajout au récit amplifie les tensions et met à l’épreuve l’amour entre Noah et Nick, qui doivent affronter des forces extérieures tout en luttant contre leurs propres démons.
Le film ne manque pas de mettre en scène des décors somptueux et des lieux idylliques qui reflètent le style de vie opulent des personnages. Ces environnements, bien qu’esthétiquement plaisants, servent principalement à renforcer l’impression que tout, dans cet univers, repose sur l’apparence et les artifices. Pourtant, ces décors fastueux peinent à masquer les faiblesses narratives et la rigidité des performances des acteurs. On assiste à une romance qui, bien que passionnée en surface, manque cruellement de nuances et de profondeur émotionnelle. En parallèle, À Contre-Sens 2 introduit des intrigues secondaires qui, bien qu’intéressantes sur le papier, semblent n’être que des diversions superficielles. L’amitié entre Noah et sa colocataire de première année à l’université, Briar, révèle des liens passés avec Nick, mais cette dynamique n’est que brièvement explorée.
De même, la passion improbable de Noah pour les courses automobiles illégales – héritée de son défunt père criminel – aurait pu être un élément captivant, mais elle reste anecdotique, sans réelle substance ni impact sur l’histoire principale. Ces intrigues secondaires, bien que prometteuses, donnent l’impression d’être des ajouts forcés pour étoffer le récit. Elles manquent de profondeur et échouent à enrichir les arcs narratifs des personnages. Un des aspects les plus frappants de À Contre-Sens 2 est son ton étonnamment sérieux. Là où une touche d’humour ou d’autodérision aurait pu alléger l’ambiance et rendre les personnages plus attachants, le film choisit de s’enfermer dans une gravité qui frôle parfois le ridicule. Chaque scène semble vouloir se prendre trop au sérieux, amplifiant involontairement les éléments les plus mélodramatiques de l’histoire.
Ce choix artistique, bien que délibéré, prive le film de l’opportunité de se démarquer. Avec un soupçon d’ironie ou de légèreté, il aurait pu transcender son matériau de base et devenir un plaisir coupable plus universellement apprécié. Malgré ses faiblesses évidentes, À Contre-Sens 2 connaît un succès phénoménal sur Prime Video. Comment expliquer cet engouement ? Probablement grâce à une recette bien étudiée qui cible un public spécifique avide de drames romantiques exagérés. Les fans de la saga littéraire y retrouvent les codes qui les ont séduits, tandis que la mise en scène soignée et le casting attractif ajoutent à son pouvoir d’attraction. Cependant, il est difficile d’ignorer les critiques qui soulignent les dialogues creux, les performances parfois mécaniques et les clichés narratifs.
Ce sont des éléments qui limitent l’accessibilité du film à un public plus large, le confinant dans une niche très particulière. Pour certains, À Contre-Sens 2 représente une aventure romantique palpitante, portée par une tension interdite et des dilemmes moraux. Pour d’autres, il s’agit d’un exemple parfait de cinéma qui sacrifie la subtilité au profit de l’émotion brute. Les choix narratifs polarisent, et c’est peut-être là que réside l’essence même de son succès : un film qui ne laisse personne indifférent. En définitive, À Contre-Sens 2 est une œuvre qui illustre les paradoxes du divertissement moderne. Bien qu’il ne parvienne pas à échapper à ses défauts – un jeu d’acteur inégal, des intrigues secondaires bâclées et une absence d’humour – il réussit à captiver un public en quête de sensations fortes et de romances interdites.
Note : 2/10. En bref, une suite qui n’apporte rien de vraiment original ou intéressant.
Disponible sur Amazon Prime Video
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