26 Décembre 2024
Werewolves // De Steven C. Miller. Avec Frank Grillo, Katrina Law et Ilfenesh Hadera.
Le cinéma regorge de tentatives de revisiter des mythes classiques comme celui des loups-garous. Cependant, certaines œuvres peinent à trouver un équilibre entre hommage au genre et innovation. Werewolves est un exemple frappant d’un film qui échoue sur presque tous les plans, malgré un concept de base prometteur. L’idée derrière Werewolves avait de quoi séduire : un monde où un phénomène astronomique transforme une grande partie de la population mondiale en loups-garous, et où une équipe de scientifiques tente de sauver ce qu’il reste de l’humanité. Cependant, au lieu de développer un scénario captivant, le film s’engouffre dans une narration incohérente et mal structurée. Les règles établies par l’histoire sont rapidement contredites, créant une frustration constante pour le spectateur.
Il y a un an, une super-lune a provoqué un gène qui a transformé en loup-garou, le temps d'une nuit, toute personne exposée au clair de lune. Des millions de personnes sont mortes - et maintenant, la super lune est de retour...
Ce manque de cohérence rend l’expérience difficile à suivre et diminue l’impact émotionnel des enjeux. Le scénario de Werewolves souffre d’un problème majeur : il manque de profondeur et de subtilité. Les dialogues sont souvent ridicules, voire inutiles. Certains moments auraient presque gagné à se passer totalement de paroles, tant celles-ci semblent superflues. En tentant de se prendre au sérieux, le film rate une opportunité de jouer sur l’autodérision, un choix qui aurait pu atténuer les faiblesses de l’écriture. Le film tente de combiner éléments d’action et ambiance horrifique, mais échoue à exceller dans l’un ou l’autre de ces domaines. Plutôt que de construire une tension ou de jouer sur les codes du suspense, Werewolves s’éparpille dans des scènes d’action mal rythmées et dépourvues de sens dramatique.
Les effets spéciaux de Werewolves sont un mélange de pratiques traditionnelles et de CGI. Si certaines scènes montrent un effort notable avec des effets pratiques, d’autres sombrent dans le ridicule. Les transformations en loup-garou, par exemple, oscillent entre le crédible et le risible, ce qui nuit à l’immersion. La réalisation semble hésiter entre le sérieux et le kitsch, mais ce manque de cohérence laisse au spectateur une impression d’amateurisme. Le problème ne s’arrête pas là. La cinématographie et l’éclairage du film ajoutent à la confusion. Les scènes sont souvent assombries par un éclairage excessif de type stroboscopique, rendant certaines séquences littéralement difficiles à regarder. Ce choix artistique, probablement pensé pour amplifier l’intensité dramatique, finit par alourdir l’expérience visuelle.
Le nombre de spectateurs quittant la salle ou détournant les yeux face à ces lumières agressives témoigne de ce raté. Un bon film repose sur des personnages engageants. Malheureusement, Werewolves échoue à proposer des protagonistes captivants. Les personnages semblent dépourvus de personnalité ou d’arcs narratifs significatifs. Leur rôle se limite souvent à remplir les besoins immédiats du scénario, sans qu’un véritable travail d’écriture vienne les enrichir. Cette absence de connexion rend difficile, voire impossible, de se sentir investi dans leur sort. Même les performances d’acteurs expérimentés comme Lou Diamond Phillips n’ont pas réussi à sauver le film. Sa présence à l’écran, bien que brève, est éclipsée par une écriture faible et une mise en scène maladroite.
Werewolves donne l’impression d’avoir été conçu comme une introduction à un univers plus large, peut-être même un jeu vidéo ou une série dérivée. Cependant, au lieu de poser des bases solides pour une suite ou une expansion, le film se perd dans des intrigues mal exploitées et des éléments non expliqués. Le spectateur est laissé avec plus de questions que de réponses, non pas par choix narratif, mais par négligence. L’un des aspects les plus irritants de Werewolves est sa bande sonore. Le film s’appuie sur une partition musicale excessive, presque assourdissante, qui semble vouloir compenser le manque de substance visuelle et narrative. Ces choix rendent l’ensemble encore plus difficile à apprécier, transformant ce qui aurait pu être une ambiance oppressante en une cacophonie pesante.
Malgré ses nombreux défauts, Werewolves pourrait trouver un certain public parmi les amateurs de films d’action décomplexés. Les scènes de fusillades, bien que répétitives et peu innovantes, offrent une dose d’adrénaline qui pourrait plaire à un public spécifique. Cependant, pour quiconque cherche un film de loup-garou captivant ou une exploration originale du genre, ce film risque d’être une grande déception. Werewolves avait le potentiel d’être une œuvre mémorable dans le genre du film de loup-garou. Malheureusement, il s’agit d’un exemple flagrant de ce qui arrive lorsque les ambitions ne s’accompagnent pas d’un soin particulier dans l’exécution.
Entre son scénario bâclé, ses dialogues maladroits, ses effets spéciaux inégaux et sa direction artistique confuse, le film échoue à captiver. En terminant ce film, je ne pouvais m’empêcher de penser que le mythe des loups-garous méritait mieux. À une époque où les films d’horreur et d’action redéfinissent sans cesse leurs frontières, Werewolves semble coincé dans un passé où les standards étaient bien moins exigeants. Ce n’est pas un hommage, ni une réinvention, mais un effort avorté qui laisse un goût amer.
Note : 3/10. En bref, tentative ratée de film de loup-garous.
Prochainement en France
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