23 Décembre 2024
Dexter: Original Sin // Saison 1. Episode 3. Miami Vice.
Trois épisodes seulement, et Dexter : Original Sin continue de captiver son audience avec un équilibre délicat entre hommage aux fans de la série originale et développement d'une intrigue rafraîchissante. Cet épisode 3, intitulé « Miami Vice », nous plonge encore plus profondément dans les débuts tumultueux de Dexter Morgan. Et si l’on a des moments d’émerveillement devant la richesse des détails et la profondeur des personnages, on se pose aussi quelques questions sur la logique de certaines scènes. Mais qu’importe : cet épisode marque sans doute un tournant dans cette première saison du spin-off. Le cœur de cet épisode repose sur la deuxième victime de Dexter : "Handsome Tony" Ferrer, un usurier sans scrupule qui sème la mort sur son chemin.
On voit ici un Dexter en plein apprentissage, jonglant maladroitement entre respect du code inculqué par Harry et impulsions parfois hasardeuses. La scène du meurtre dans le club de jai alai, bien que visuellement captivante, soulève une question essentielle : est-ce que le jeune Dexter est déjà aussi imprudent ? Dans la série originale, nous avons connu un Dexter méticuleux, chaque action calculée au millimètre près. Ici, on sent une certaine précipitation, une prise de risque qui dénote de l’image du tueur méthodique que nous connaissons. Mais peut-être est-ce justement là l’objectif : montrer un Dexter encore novice, loin d’être le maître du meurtre que l’on a appris à redouter.
Cette décision scénaristique soulève néanmoins des interrogations. Si le but est de montrer l’apprentissage du "Code", on espère que les prochains épisodes approfondiront cette évolution de manière plus nuancée. Pour l’instant, ce passage donne une impression de désalignement avec ce que l’on sait déjà du personnage. Pour les fans de la série originale, cet épisode regorge de moments d’anthologie. Dès le début, une scène évoque directement le célèbre générique de Dexter. On découvre également l’arrière-plan de LaGuerta, interprétée ici par Christina Milian, dont l’arrivée au sein de Miami Metro est marquée par un contexte social et politique intéressant. La série utilise habilement des éléments de l’époque (1991) pour contextualiser ses intrigues, comme le traitement des affaires dites NHI (No Humans Involved) et les tensions au sein du département de police.
Autre clin d’œil savoureux : le perroquet de Ferrer, qui répète sans cesse "Honey, I’m home". Cette touche d’humour noir typiquement "Dexterienne" équilibre les moments de tension. On notera aussi le soin apporté aux détails, comme la balle tirée dans un arbre pour relier Ferrer à un meurtre précédent – une astuce digne des meilleurs moments de Dexter. Ces petites attentions montrent que les scénaristes comprennent et respectent l’univers qu’ils explorent. Les flashbacks sur Harry et Laura Moser, bien qu’importants pour enrichir l’intrigue, commencent à montrer leurs limites. Certes, ils ajoutent de la profondeur à l’histoire de Dexter, mais à ce stade, on peine à voir ce qu’ils apportent de vraiment neuf. La relation entre Harry et Laura, bien que fascinante sur le papier, semble parfois ralentir le rythme de l’épisode principal.
L’idée de montrer comment Harry a pris des décisions qui ont indirectement façonné le futur de Dexter est intéressante, mais l’exécution manque de dynamisme. Peut-être que les prochains épisodes révéleront un rebondissement majeur qui justifiera pleinement ces retours dans le passé. Un des points forts de cet épisode est le développement des personnages secondaires. LaGuerta, par exemple, se positionne comme une force montante au sein de Miami Metro. Son arrivée, motivée par un article dénonçant les lacunes de la police dans la gestion des affaires impliquant des victimes marginalisées, apporte une dimension sociétale à la série. Quant à Harry, son incapacité à accepter pleinement la nature de Dexter devient de plus en plus évidente, ajoutant une tension émotionnelle palpable à leurs interactions.
Enfin, la dynamique entre Dexter et sa sœur Debra est explorée avec finesse, notamment à travers des moments plus légers, comme l’épisode des boucles d’oreilles de Sofia. Avec cet épisode, Dexter : Original Sin commence à trouver son rythme. La structure narrative, rappelant celle de la série originale, alterne entre intrigues principales et secondaires, tout en maintenant un équilibre entre humour, suspense et moments de réflexion. Le concept de "petits méchants" temporaires, comme Handsome Tony, fonctionne bien pour maintenir l’intérêt tout en laissant entrevoir un "grand méchant" à venir. Cela crée une dynamique qui a fait ses preuves dans la série originale, et il est réjouissant de voir qu’elle est reprise ici avec succès.
Trois épisodes plus tard, il est clair que Dexter : Original Sin n’est pas un simple spin-off destiné à capitaliser sur le succès de la série originale. Au contraire, c’est une œuvre qui enrichit véritablement l’univers de Dexter, en apportant des détails captivants sur son passé et celui de ses proches. Certes, il y a des imperfections, notamment dans la gestion des flashbacks et quelques incohérences dans le comportement de Dexter. Mais dans l’ensemble, cette série est un ajout précieux à la franchise. Cet épisode 3 se distingue par son mélange habile de tension dramatique, de développement des personnages et de clins d’œil aux fans. Il laisse entrevoir un avenir prometteur pour le reste de la saison.
Et pour ceux d’entre nous qui se demandaient si l’on pouvait encore s’attacher à une version plus jeune de Dexter et Debra, la réponse est un grand oui. À présent, nous attendons avec impatience la suite, curieux de voir comment les intrigues vont s’entrelacer pour nous conduire au Dexter que nous connaissons et adorons.
Note : 7/10. En bref, une plongée dans les origines fascinantes du Dark Passenger qui renoue habilement avec l’esprit des premières saisons de Dexter.
Prochainement sur myCanal
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog