Nobody Wants This (Saison 1, 10 épisodes) : un vent de fraîcheur romantique

Nobody Wants This (Saison 1, 10 épisodes) : un vent de fraîcheur romantique

S’il est un genre qui peut souvent sembler figé dans ses propres codes, c’est bien la comédie romantique. Pourtant, Nobody Wants This parvient à insuffler une touche de modernité et de fraîcheur à ce style souvent prévisible. Avec sa première saison de dix épisodes, la série pose un regard désinvolte mais sincère sur les relations humaines, en jouant sur des contrastes culturels et émotionnels qui lui confèrent une vraie saveur. L’un des piliers de la réussite de cette série repose indéniablement sur son duo principal. Kristen Bell incarne Joanne, une femme à l’énergie pétillante, dont l’esprit vif est contrebalancé par la présence calme et réfléchie de Noah, interprété par Adam Brody. 

 

La relation improbable entre une femme au franc-parler et agnostique et un rabbin non conventionnel.

 

Leur dynamique repose sur une alchimie palpable, mais aussi sur une écriture qui met en valeur leurs forces et leurs failles, créant ainsi une relation à la fois crédible et attachante. Noah, rabbin charismatique, se trouve confronté à une situation qui aurait pu tomber dans la caricature : son attirance pour une femme en dehors de sa communauté religieuse. Mais loin d’être enfermée dans un schéma trop simpliste, leur relation explore avec subtilité des thèmes comme l’acceptation de l’autre, les compromis nécessaires au sein d’un couple et les différences culturelles. Les dialogues, souvent drôles et percutants, mettent en lumière une connexion réelle entre ces deux personnages, même si certains moments flirtent avec le cliché.

 

Si le duo principal capte l’attention, les personnages secondaires apportent une richesse indéniable à l’univers de Nobody Wants This. La famille de Noah est un concentré de contradictions hilarantes et touchantes. La figure omniprésente de la mère juive stéréotypée est dépeinte avec une justesse qui oscille entre affection et exaspération. Elle incarne le poids des attentes familiales, tout en offrant des moments de comédie mémorables. D’autres figures, comme le frère et la sœur un peu maladroits, apportent une légèreté bienvenue, tandis que des personnages comme Sasha, beau-frère malicieux, et Miriam, amie proche de Noah, étoffent le récit avec des arcs secondaires bien intégrés. Ces interactions ajoutent des couches d’émotion et de complexité à la série, tout en élargissant son champ thématique.

 

Il serait malhonnête de prétendre que Nobody Wants This échappe totalement aux clichés. Les situations familières — quiproquos, déclarations dramatiques, malentendus humoristiques — sont bien présentes. Mais loin de lasser, ces éléments sont habilement réinterprétés pour servir un propos qui va au-delà des conventions du genre. Le contraste entre Noah, ancré dans sa foi et ses traditions, et Joanne, libre-penseuse à l’humour mordant, pourrait sembler prévisible. Pourtant, la série ne se contente pas de capitaliser sur ces différences ; elle explore ce que signifie réellement construire un pont entre deux mondes apparemment opposés. Le traitement de la religion, par exemple, évite le piège de la moquerie ou du prosélytisme. 

 

Au contraire, la série parvient à présenter la foi comme un élément central mais non exclusif, un aspect parmi d’autres de la vie des personnages. L’un des grands atouts de Nobody Wants This réside dans son équilibre entre humour et tendresse. Chaque épisode offre son lot de rires sincères, que ce soit à travers des dialogues incisifs ou des situations cocasses. Les maladresses de Noah face aux réalités modernes de la vie amoureuse, tout comme les interventions souvent décalées de sa famille, apportent une légèreté constante. Mais derrière ces éclats de rire, la série sait également appuyer là où ça fait mal. Les moments de doute, de remise en question, ou encore les confrontations entre les attentes familiales et les aspirations individuelles, sont traités avec une sensibilité qui touche juste. 

 

C’est ce mélange d’émotions, entre légèreté et profondeur, qui donne à la série son caractère unique. Cela dit, tout n’est pas parfait dans cette première saison. Certains choix narratifs, notamment vers la fin, peuvent laisser un goût d’inachevé. Les deux derniers épisodes manquent de l’intensité émotionnelle et du rythme qui caractérisent le reste de la série. De plus, certaines incohérences dans la représentation de la culture juive — comme l’utilisation récurrente de certains stéréotypes — peuvent irriter les spectateurs les plus attentifs.  Heureusement, ces maladresses n’entachent pas l’ensemble de l’œuvre, qui reste globalement bienveillante et respectueuse. Sous ses airs légers, Nobody Wants This aborde des questions profondes : que signifie vraiment aimer quelqu’un ? Jusqu’où peut-on aller pour surmonter les obstacles, qu’ils soient culturels, religieux ou personnels ? 

 

À travers ses personnages et leurs dilemmes, la série pousse à une introspection douce mais marquante. Le spectateur est amené à se demander quels compromis il est prêt à faire dans sa propre vie, et ce qu’il attend réellement d’une relation. La sincérité qui émane de cette série, combinée à son ton feel-good, en fait une œuvre qui résonne au-delà de son genre. Avec son format court — chaque épisode dure moins de trente minutes —, Nobody Wants This est parfait pour une session binge-watching. L’histoire, bien que pas particulièrement haletante, s’écoule avec fluidité, portée par des personnages si attachants qu’il est difficile de décrocher. La série n’a pas besoin d’un suspense constant ; son charme réside dans son authenticité et sa simplicité. Si cette première saison laisse parfois entrevoir des failles, elle pose néanmoins les bases d’un potentiel remarquable pour une suite. 

 

Avec un peu plus de soin dans la construction des intrigues secondaires et une représentation culturelle plus nuancée, Nobody Wants This pourrait s’élever encore davantage. L’attachement que l’on développe pour ses personnages donne envie de les retrouver, de les voir évoluer et de continuer à explorer leurs histoires. Nobody Wants This n’est pas révolutionnaire, mais elle n’a pas besoin de l’être. Ce qu’elle offre, c’est une bouffée d’air frais, une pause dans le quotidien, et une série qui rappelle l’importance de l’amour, de l’acceptation et de l’humour dans nos vies. Les performances convaincantes de Kristen Bell et Adam Brody, combinées à une écriture qui jongle habilement entre rire et émotion, en font une série à découvrir sans hésiter. Même avec ses imperfections, elle réussit là où beaucoup échouent : captiver, faire sourire, et surtout, toucher le cœur du spectateur.

 

Note : 7/10. En bref, une comédie romantique imparfaite mais irrésistible. 

Disponible sur Netflix

Netflix a renouvelé Nobody Wants This pour une saison 2

 

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