Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 4.

Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 4.

Will Trent // Saison 3. Episode 4. Floor is Lava.

 

L’épisode 4 de la saison 3 de Will Trent prend une tournure particulière en plongeant le GBI et l’APD dans un univers d’espionnage et de manipulations. Cet épisode repose sur un équilibre délicat entre intrigue policière, tensions relationnelles et humour bien dosé. Ce qui ressort ici, ce n’est pas seulement l’enquête captivante, mais aussi la manière dont les personnages, en proie à leurs propres dilemmes, tentent de naviguer dans des eaux troubles. Chaque saison, autour du quatrième ou cinquième épisode, une enquête pousse le GBI et l’APD à travailler ensemble. Cette fois-ci, l’affaire prend un tournant inattendu avec une mystérieuse connexion à la CIA, créant un climat de méfiance et d’incertitude. 

 

L’équipe se retrouve face à un cas où les apparences sont trompeuses : une victime liée au Département de la Défense, des suspects convaincus d’agir sous couverture pour une agence secrète et un jeu de dupes qui sème le doute. Ce qui frappe dans cet épisode, c’est l’impact des tensions internes sur la dynamique de groupe. Will et Angie évitent soigneusement tout échange personnel, ce qui n’échappe pas à Faith et Michael. La cohésion d’équipe s’en trouve affectée, et l’enquête met en lumière ces fissures. Ces déséquilibres, loin de parasiter l’histoire, renforcent l’authenticité des interactions.

Dès les premières scènes, l’enquête oscille entre sérieux et moments plus légers. L’image des enquêteurs sautant sur les meubles pour éviter un sol suspect, surnommé le “Floor is Lava” par Faith, donne le ton. Ce mélange d’humour et de tension fonctionne bien, rendant certaines séquences presque irréelles, mais jamais déconnectées de la logique du récit. L’affaire tourne autour de Hannah Anderson, persuadée d’être une espionne opérant sous couverture pour la CIA. Son comportement, oscillant entre assurance et confusion, illustre bien comment certaines personnes peuvent être manipulées. La série joue intelligemment avec l’idée de faux espions, à l’image de Will et Faith qui découvrent, à leur grande surprise, que leurs collègues connaissent bien mieux qu’eux la série Alias, utilisée ici comme référence.

 

L’ajout de la vraie CIA dans l’histoire renforce le décalage. Michael, avide de reconnaissance, tente désespérément d’impressionner l’agent en charge, créant des scènes aussi drôles qu’embarrassantes. Son enthousiasme mal placé contraste avec la gravité de l’enquête, ce qui en fait un ressort comique efficace. Will et Angie ne se sont pas vus depuis six mois. Leur première rencontre sur la scène de crime est marquée par une tension palpable. Will, fidèle à lui-même, tente d’éviter le sujet, préférant se concentrer sur l’affaire. Mais Faith, fidèle à son rôle de confidente, l’encourage à affronter ses émotions. Ce face-à-face, longtemps différé, éclate finalement lors d’une conversation au bar. Angie, blessée, reproche à Will d’avoir détruit ce qu’ils construisaient ensemble. 

L’échange, brutal et sincère, met en lumière leurs différences fondamentales. Will voit le monde en noir et blanc, tandis qu’Angie est prête à franchir les lignes pour défendre ses convictions. Cette opposition, bien qu’essentielle à leur dynamique, semble désormais un obstacle insurmontable. Leur passé commun, riche en hauts et bas, rend cette scène particulièrement forte. Malgré leur douleur respective, ils restent irrémédiablement liés. Cette tension laisse planer un doute : pourront-ils redevenir plus que de simples collègues ou leur relation appartient-elle définitivement au passé ?

 

Amanda Wagner, figure d’autorité incontestée du GBI, se retrouve confrontée à un défi inédit : élever une adolescente. Sunny, récemment accueillie par Amanda, peine à trouver ses marques, et sa frustration se manifeste par une bagarre à l’école. Amanda, peu habituée aux subtilités de l’éducation parentale, tente de trouver un équilibre entre fermeté et compréhension. Ce qui fonctionne ici, c’est la progression naturelle de leur relation. Amanda, d’ordinaire distante et pragmatique, réalise qu’elle doit offrir à Sunny plus qu’un simple cadre strict. L’admiration que l’adolescente éprouve pour Amanda se renforce lorsqu’elle la voit en action sur le terrain. 

Cette évolution pose les bases d’un lien plus profond, apportant une nouvelle dimension au personnage d’Amanda. Marion, incarnée par Gina Rodriguez, revient dans cet épisode et son interaction avec Will ne passe pas inaperçue. Angie, déjà sur la défensive, interprète immédiatement sa présence comme une menace. La scène où Marion sort du bureau de Will, portant sa chemise, alimente cette impression. Pourtant, la relation entre Will et Marion semble plus nuancée. Ils partagent une complicité évidente, mais leur lien repose sur une compréhension mutuelle plutôt que sur une véritable attirance amoureuse. 

 

Tous deux ont connu des relations chaotiques et semblent chercher quelque chose de plus léger. Le fait qu’ils regardent Alias avec Faith souligne cette dimension amicale. Cette dynamique a le mérite d’apporter un souffle nouveau à la vie sentimentale de Will, tout en conservant une part d’ambiguïté. La série joue habilement sur cette tension naissante, laissant planer le doute sur la direction que prendra cette relation. Michael Ormewood, souvent en arrière-plan, occupe ici une place plus centrale. Son divorce le plonge dans un moment de remise en question. S’il est loin d’être irréprochable, il tente de s’améliorer, notamment en se concentrant sur son rôle de père.

Sa frustration grandit lorsqu’il découvre que l’agent Case, qui l’intriguait, s’intéresse en réalité à Angie. Ce coup à son ego le pousse à se replier sur lui-même. Heureusement, Faith est là pour lui rappeler qu’il mérite aussi du soutien. L’épisode se termine sur une invitation à dîner de sa part, laissant planer une ambiguïté sur la nature de leur relation. Est-ce un simple geste amical ou une ouverture vers autre chose ? Cet épisode de Will Trent mélange efficacement suspense, drame et humour. L’enquête, bien qu’intrigante, sert surtout de prétexte à explorer des tensions plus profondes entre les personnages. Les relations compliquées entre Will et Angie, la quête d’identité de Michael, le défi parental d’Amanda et l’ambiguïté autour de Marion offrent plusieurs niveaux de lecture. 

 

Cet équilibre entre intrigue policière et développement personnel est l’une des forces de la série. Les prochains épisodes devraient poursuivre ces arcs narratifs, notamment la reconstruction difficile de certaines relations et l’impact des choix passés sur l’avenir des personnages. Avec autant d’émotions en jeu, la suite promet d’être tout aussi intense.

 

Note : 7/10. En bref, chaque année il y a un épisode où le GBI et l’APD travaillent ensemble et je dois avouer que c’est souvent une réussite. Cet épisode ne fait pas défaut à la tradition, surtout quand celui-ci se permet de faire référence à Alias. 

Prochainement sur TF1 et TF1+

 

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