Critiques Séries : Grosse Pointe Garden Society. Saison 1. Pilot.

Critiques Séries : Grosse Pointe Garden Society. Saison 1. Pilot.

Grosse Pointe Garden Society // Saison 1. Episode 1. Pilot.

 

Le premier épisode d’une série est souvent un pari risqué. Il doit captiver sans trop en dire, poser des bases solides tout en conservant une part de mystère, et surtout donner envie de continuer. Grosse Pointe Garden Society, la nouvelle série dramatique de NBC, tente de relever ce défi en nous plongeant dans l’univers feutré, mais loin d’être paisible, d’un club de jardinage d’une banlieue chic du Michigan. Derrière ses allures de soap opéra moderne, cette série distille une intrigue où secrets, jalousie et trahisons prennent racine parmi les massifs de fleurs soigneusement entretenus. Ce premier épisode pose d’emblée la question centrale : qui est mort et pourquoi ?

 

Quatre membres d'un club de jardinage de banlieue, tous issus de milieux différents, se retrouvent mêlés à des meurtres.

Dès les premières images, la série affiche son ambition narrative : un corps inerte est découvert, mais son identité reste inconnue. Ce choix d’ouverture rappelle certaines grandes séries du genre, à commencer par Desperate Housewives, avec son ton de dramédie et son mystère principal qui sert de fil conducteur. En quelques minutes, on comprend que l’histoire sera racontée en allers-retours temporels, entre le passé et le présent. Un parti pris récurrent dans les séries de ce type, qui peut apporter du rythme et du suspense, à condition de ne pas trop en abuser. L’action se déroule à Grosse Pointe, une banlieue cossue de Detroit. 

 

Ici, les habitants affichent une vie de famille parfaite, mais on devine très vite que les apparences sont trompeuses. Le club de jardinage devient l’épicentre d’une intrigue où les relations entre ses membres sont bien plus complexes qu’il n’y paraît. Derrière ce cadre bucolique, des tensions se dessinent autour de Gary Mills, un homme qui semble avoir le don de semer la discorde. Infidélités, trahisons, jalousie... Le scénario insinue que certaines femmes du groupe ont des raisons de vouloir lui faire payer son comportement. La question est de savoir si l’une d’elles est allée jusqu’à commettre l’irréparable.

L’épisode adopte une structure narrative en flashbacks et flashforwards, jonglant entre les événements qui ont mené au crime et ceux qui suivent la découverte du corps. Si cette construction permet de maintenir le suspense, elle peut aussi donner l’impression que la série s’appuie sur des codes déjà vus ailleurs. Les amateurs du genre reconnaîtront facilement les influences de séries comme Good Girls ou Big Little Lies, qui jouent sur la même dynamique de récit morcelé. Cela dit, le choix de présenter les personnages au fur et à mesure, tout en révélant leurs secrets par petites touches, fonctionne plutôt bien.

 

Un des points forts de ce premier épisode réside dans son casting. Si tous les acteurs livrent des performances solides, Melissa Fumero tire clairement son épingle du jeu dans le rôle de Birdie Bradley. Son personnage est une autrice prétentieuse et détachée, qui débarque au club de jardinage en talons Louboutin plus par obligation que par réel intérêt pour l’horticulture. Elle apporte une dose d’humour bienvenue, notamment grâce à des répliques mordantes et un comportement souvent inadapté aux situations qu’elle traverse. 

L’une des scènes les plus marquantes la met face à un secret douloureux : elle a abandonné son enfant et l’adoptante refuse qu’elle entre en contact avec lui. Cette révélation humanise un personnage qui aurait pu rester trop caricatural. Aux côtés de Fumero, AnnaSophia Robb incarne Alice, une professeure de lycée et écrivaine frustrée qui rêve de reconnaissance littéraire. Son personnage semble être la voix de la raison du groupe, mais des failles apparaissent progressivement. Aja Naomi King et Ben Rappaport complètent ce quatuor avec des personnages attachants, bien que moins marquants dans ce premier épisode.

 

Au-delà du simple whodunit, Grosse Pointe Garden Society cherche aussi à dépeindre une banlieue où les conventions sociales étouffent certains de ses habitants. Le ton oscille entre comédie noire et critique sociale, une alchimie délicate à manier qui fonctionne plutôt bien ici. Le scénario évite le piège du drame trop appuyé et préfère jouer avec des personnages imparfaits, parfois absurdes, mais toujours humains. C’est cet équilibre entre le mystère policier et les interactions sarcastiques qui donne envie de voir la suite.

Avec ce premier épisode, Grosse Pointe Garden Society pose des bases intrigantes. La question du meurtre est assez bien amenée pour captiver, et le casting fait un bon travail pour donner vie à des personnages nuancés. Le principal défi sera de maintenir l’intérêt sur la durée en évitant les schémas trop prévisibles. L’histoire devra réussir à dépasser ses influences pour trouver sa propre identité. En attendant, ce premier épisode est une bonne introduction à un univers où les rosiers cachent bien des épines. Reste à voir si la série saura cultiver son propre style ou si elle finira par ressembler à un bouquet déjà vu.

 

Note : 5/10. En bref, avec ce premier épisode Grosse Pointe Garden Society marque un retour des soaps de network et il y a des qualités qui donnent envie de s’y plonger. Reste à savoir si cela saura se concrétiser au fil des épisodes mais cette introduction fonctionne assez bien. 

Prochainement en France

 

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