Critiques Séries : Grosse Pointe Garden Society. Saison 1. Episode 7.

Critiques Séries : Grosse Pointe Garden Society. Saison 1. Episode 7.

Grosse Pointe Garden Society // Saison 1. Episode 7. Germination.

 

Après deux épisodes où le scénario semblait piétiner, cet épisode 7 offre enfin un souffle un peu plus dynamique. Pas au point de redorer complètement l’image de la série, mais assez pour relancer un intérêt qui commençait sérieusement à s’émousser. Les personnages continuent d’avoir leur charme, ce qui aide à garder un certain attachement, mais sans cela, la série aurait sans doute déjà perdu de son attrait. L’histoire de Quiche reprend enfin une certaine importance dans cet épisode. Ce n’est pas encore une révélation fracassante, mais au moins, le récit avance. 

 

À ce stade, il ne s’agit plus vraiment de savoir qui a tué Quiche, mais plutôt de comprendre qui ne l’a pas été. Chaque nouvel épisode élimine un suspect de la liste, et cette fois, c’est Tucker qui sort officiellement du champ des hypothèses. Le simple fait que la série recolle un peu à son intrigue centrale aide à redonner de l’intérêt, même si les scénaristes semblent préférer étirer le mystère au maximum. Mais à force de tourner autour, le risque est réel : si l’enquête ne progresse pas de manière un peu plus soutenue, il sera difficile de maintenir la tension.

Tucker, qui semblait jusqu’à présent assez lisse, dévoile enfin une facette plus trouble. Officiellement en déplacement à l’étranger, il est en réalité resté en ville… à fréquenter les casinos. Ce n’est que grâce à une alerte bancaire que Catherine commence à mettre en doute la version de son mari. Le décalage entre les apparences et la réalité commence à devenir un thème récurrent dans cette série. Ici, le mensonge de Tucker pousse Catherine à reconsidérer son avenir professionnel. L’argent ne tombe plus du ciel, et la stabilité du foyer est en péril. C’est ce qui la motive à reprendre les choses en main, non pas en retrouvant un poste classique, mais en se lançant comme indépendante dans l’immobilier. 

 

Une manière pour elle de reprendre le contrôle, mais aussi de prouver qu’elle peut se réinventer sans dépendre de personne. Catherine tente de récupérer d’anciens clients pour démarrer son activité. L’un d’eux se montre intéressé, mais elle doit faire face à son ancienne entreprise, bien mieux installée et dotée de moyens plus solides. C’est finalement sa connaissance intime du quartier et des familles qui lui permet de reprendre l’avantage. Son statut de mère, qui aurait pu sembler un frein, devient un atout. Elle connaît les écoles, les voisins, les enfants… autant d’éléments que les grandes firmes ignorent. 

Un détail bien vu dans le scénario, qui met en valeur l’intelligence émotionnelle de Catherine plus que sa simple ambition. Birdie et Joel poursuivent leur relation secrète… du moins, officiellement secrète. En réalité, cette histoire est connue de tous, ou presque. Difficile de croire que personne n’ait encore mis les pieds dans le plat, tant les deux amants sont peu discrets. La situation atteint un nouveau tournant quand Olga, en rapportant un téléphone oublié, surprend les deux en pleine intimité. Malgré ses principes, Olga reste loyale envers Birdie. 

 

Elle accepte ce qu’elle voit, tout en prévenant Joel de manière très claire : si jamais il fait du mal à Birdie, il le regrettera. Mais Olga n’est sans doute pas le danger le plus imminent. Joel ferait mieux de se méfier de Misty, sa femme, qui est au courant de tout. Le fait que la liaison continue malgré cela suggère que Misty cache aussi son jeu… et une question persiste : pourrait-elle être liée à la mort de Quiche ? De son côté, Alice commence à réaliser qu’elle n’a pas été très attentive aux sentiments de Brett. Ce sont Birdie et Catherine qui doivent le lui faire remarquer. 

Cette prise de conscience débouche sur un léger rapprochement entre les deux, mais cela ne résout pas tout. Leur relation, déjà instable, semble condamnée. Les incompatibilités sont nombreuses, comme cette histoire de cure de jus qui devient la goutte de trop. À travers cela, la série continue d’explorer la difficulté des couples à s’ajuster, même sur des détails du quotidien. Pour Alice, cela crée aussi une tension supplémentaire avec Doug. Le fait qu’elle continue de lui cacher que ses tableaux sont achetés par sa propre mère ajoute une couche de complexité à leur relation. Ce genre de secret est rarement tenable sur le long terme, et il est évident que cela finira par éclater.

 

Pour l’instant, cette intrigue reste la moins captivante du lot. Elle manque d’originalité, et son traitement semble figé. En comparaison, l’histoire de Catherine et Tucker, avec son mélange de tension domestique et de dissimulation, paraît plus vivante. Catherine décide de faire confiance à Tucker, malgré ses mensonges récents. Le retournement est intéressant : alors qu’elle découvre qu’il a caché sa dépendance au jeu, elle choisit de lui révéler ses propres secrets. Il apprend alors qu’elle a pu être impliquée dans une situation bien plus grave… Mais au lieu de la juger, Tucker agit. Il intervient quand la police se présente, munie d’un bracelet appartenant à Catherine, retrouvé dans des circonstances compromettantes. 

Grâce à son expérience dans la sécurité, il parvient à manipuler la situation pour protéger sa femme. La série suggère ici que, dans ce monde, ce n’est pas tant la vérité qui compte que la manière dont elle est racontée – ou effacée. Les preuves vidéo sont mystérieusement altérées, et personne ne semble le remarquer. Catherine ressort blanchie, et l’accusation contre l’employé de station-service perd en crédibilité. Le parallèle entre Catherine et Birdie devient plus net. Toutes deux ont choisi de s’ouvrir à quelqu’un, et cette confiance s’avère payante. 

 

Mais cela pose aussi une question importante : à qui Alice et Brett peuvent-ils se fier ? Si le vent tourne, il n’est pas difficile d’imaginer une situation où Catherine et Birdie, désormais soudées, choisiraient de sacrifier les autres pour se sauver. La série commence à tisser des liens de loyauté, de trahison et d’opportunisme. Si ces dynamiques sont bien exploitées dans les épisodes à venir, elles pourraient apporter une tension psychologique bienvenue. En toute fin d’épisode, un détail vient encore compliquer l’affaire Quiche : Gary est vivant. 

Cela élimine une autre piste, et oblige à revoir certains scénarios envisagés. Même si cette révélation est traitée rapidement, elle modifie l’équilibre du récit. Cela dit, la méthode reste frustrante. Plutôt que d’apporter des réponses, la série semble préférer cocher des cases en écartant les suspects les uns après les autres. Ce rythme, s’il ne s’accélère pas, risque de faire décrocher les spectateurs les moins patients. L’épisode 7 de Grosse Pointe Garden Society réussit enfin à reconnecter l’histoire à son mystère central, ce qui était attendu depuis plusieurs épisodes. 

 

Certaines intrigues secondaires gagnent en épaisseur, notamment grâce aux personnages de Catherine et Tucker. Mais malgré cela, le sentiment dominant reste celui d’une progression trop timide. L’écriture semble plus préoccupée par les petits drames personnels que par l’enquête en elle-même. Si ces éléments sont bien traités, ils ne suffisent pas à maintenir la tension. Le potentiel est là, mais encore faut-il que la série accepte d’avancer un peu plus franchement. Le charme des personnages ne pourra pas éternellement masquer les longueurs. Pour que Grosse Pointe Garden Society tienne ses promesses, les prochains épisodes devront oser prendre plus de risques.

 

Note : 5/10. En bref, certaines intrigues secondaires gagnent en épaisseur, notamment grâce aux personnages de Catherine et Tucker. Mais malgré cela, le sentiment dominant reste celui d’une progression trop timide. L’écriture semble plus préoccupée par les petits drames personnels que par l’enquête en elle-même.

Prochainement en France

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article