Critiques Séries : Mayfair Witches. Saison 2. Episode 6.

Mayfair Witches // Saison 2. Episode 6. Michaelmas.

L’épisode 6 de la saison 2 de Mayfair Witches plonge dans une atmosphère toujours plus sombre et dérangeante, avec un déplacement en Écosse qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Rowan, accompagnée de Moira, Cortland et Lark, quitte La Nouvelle-Orléans pour un voyage qui s’apparente davantage à une descente aux enfers qu’à une quête de vérité. Entre conspirations, jeux de pouvoir et traditions occultes, cet épisode s’affirme comme l’un des plus intrigants de la saison. Dès leur arrivée en Écosse, quelque chose cloche. 

Certes, il est facile de comprendre le cheminement logique qui a mené Rowan et sa bande ici, mais tout semble étrangement décalé, comme si les personnages avaient été parachutés dans une intrigue parallèle sans transition. Le seul à réellement ressentir ce malaise est Lark, dont la lucidité contraste avec l’aveuglement de ses compagnons. Sur place, une menace diffuse plane. L’accueil est glacial, l’atmosphère pesante, et tout semble orchestré pour les manipuler. Le responsable de cette mise en scène n’est autre qu’Ian, le frère machiavélique de Cortland, dont les intentions sont claires : empêcher toute interférence dans ses plans, notamment concernant l’union arrangée entre Lasher et Emaleth.

Pour s’assurer que Rowan et les siens restent sous contrôle, Ian ne lésine pas sur les moyens. Plutôt que de les éliminer directement, il opte pour un stratagème plus retors : faux problèmes logistiques, disparition de réservation d’hôtel, et enfin, une solution « providentielle » qui les mène directement dans son repaire. Tout est ficelé avec une précision machiavélique, et pourtant, Rowan se laisse prendre au jeu, convaincue de pouvoir retourner la situation à son avantage. Moira, quant à elle, disparaît très tôt dans l’épisode, happée par une force mystérieuse alors qu’elle suit un homme en rouge dans la foule d’un festival étrange. 

Son absence, bien que préoccupante, est presque reléguée au second plan par ses compagnons, qui semblent trop occupés à se faire manipuler pour se soucier d’elle. Une fois installée dans le manoir familial, Rowan adopte une posture qu’elle croit stratégique, mais qui s’avère désespérément naïve. Confiance excessive en ses capacités, absence de réel levier de négociation… chaque initiative qu’elle tente est un échec cuisant. D’abord, elle demande poliment à Ian un échantillon du sang de Lasher, sans surprise, il refuse. 

Puis elle tente de le contraindre par la magie, mais découvre que toute la famille est reliée à une enfant innocente, transformant son attaque en menace contre une victime collatérale. Son dernier coup d’éclat ? Tenter de convaincre Hamish, le supposé mouton noir de la famille, de trahir les siens en échange d’argent et d’un visa. Flattée par sa propre ruse, elle ne réalise pas qu’elle se jette dans un piège évident : une invitation à explorer des tunnels souterrains en pleine nuit. Toute personne dotée d’un minimum de bon sens aurait flairé le danger, mais pas Rowan, qui s’enfonce tête baissée dans le traquenard.

De son côté, Cortland s’illusionne lui-même en pensant pouvoir manipuler Ian. Aveuglé par son propre besoin de reconnaissance, il tombe dans le panneau dès qu’Ian lui lance une flatterie bien placée sur leur passé familial. Persuadé d’avoir un coup d’avance, il se retrouve en réalité dans une position vulnérable, prisonnier d’un jeu dont il ne maîtrise aucune des règles. Les Mayfair d’Écosse ne font pas dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit d’occultisme et de traditions sanglantes. Si l’on pensait que les pratiques de La Nouvelle-Orléans étaient extrêmes, celles de Kilbride repoussent les limites. 

L’exemple le plus frappant ? Un masque fabriqué à partir de la peau d’Albrecht Escher, ancien membre de la Talamasca, dont le visage est traité comme un vulgaire accessoire rituel. Et pourtant, malgré ces signes flagrants de danger, Rowan s’installe confortablement dans la demeure familiale, incapable d’anticiper qu’elle pourrait être la prochaine sur la liste des sacrifices. Lark, lui, sent bien que l’endroit est un piège mortel, mais sa lucidité est étouffée par son désir pour Rowan, ce qui l’amène à ignorer son instinct.

Pendant que Rowan et sa clique se débattent dans leurs propres illusions, Lasher est en train d’être préparé pour un mariage forcé. Les Mayfair écossais insistent sur le fait qu’Emaleth est son âme sœur, l’unique autre Taltos existant, et donc sa seule véritable destinée. Mais Lasher, fidèle à lui-même, ne semble guère impressionné par cette union imposée. En voyant Emaleth, une femme étrange chevauchant un bovin dans une mise en scène sortie d’un autre temps, il reste impassible. Après tout, chaque union qu’il a connue a mené à la mort, alors pourquoi cette fois serait-elle différente ?

Cet épisode 6 de Mayfair Witches réussit brillamment à installer une tension oppressante, plongeant les personnages dans une atmosphère gothique et inquiétante. Les enjeux montent en intensité, et la confrontation entre les Mayfair de La Nouvelle-Orléans et ceux d’Écosse atteint un point critique. Toutefois, il est difficile d’ignorer l’aveuglement de certains protagonistes, notamment Rowan, dont la confiance excessive la pousse à sous-estimer constamment ses adversaires. Lark reste le seul personnage à faire preuve d’un véritable instinct de survie, mais il se retrouve malheureusement isolé dans sa lucidité.

L’épisode pose ainsi les bases d’un affrontement imminent, où les illusions risquent de se briser face à la brutalité des événements à venir. Avec un mariage forcé, une trahison en cours et une héroïne qui s’enfonce dans le piège, tout est réuni pour un prochain épisode explosif.

Note : 6/10. En bref, le voyage en Ecosse donne une allure différente à Mayfair Witches qui lui sied bien. La tension est là. Finalement, cette saison 2 fonctionne bien depuis deux épisodes. 

Prochainement en France