5 Mars 2025
Mayfair Witches // Saison 2. Episode 8. The Innocents.
SEASON FINALE
Le dernier épisode de la saison 2 de Mayfair Witches avait tout pour être explosif : des confrontations attendues, des révélations cruciales et une montée en puissance des enjeux. Pourtant, ce final s’effondre sous le poids de son propre chaos narratif. Entre des conflits balayés en quelques minutes, des personnages qui n’évoluent pas et des décisions absurdes, cet épisode clôt la saison de la pire des manières. L’épisode démarre avec une scène qui aurait pu être puissante : Emaleth enchaîne les naissances surnaturelles dans une sorte de rituel grotesque, renforçant l’idée que dans l’univers de Mayfair Witches, la puissance féminine se résume avant tout à la capacité de donner naissance.
Le problème ? Cette scène, qui aurait pu être dérangeante et marquante, est noyée dans une mise en scène molle et une absence totale d’émotion. Pendant ce temps, Lasher est victime d’un sacrifice sur un autel de pierre, la gorge tranchée sans grande opposition. Rowan, toujours fidèle à elle-même, intervient juste à temps pour le sauver… avant qu’il ne soit éliminé à nouveau une heure plus tard. Le retour et la disparition express de Lasher traduisent parfaitement le problème majeur de l’épisode : aucune conséquence réelle, aucun moment de tension véritable.
Tout ce qui semble être un obstacle disparaît en un claquement de doigts, rendant chaque scène inutilement précipitée. Les membres de la Talamasca, supposément cette organisation puissante et omnisciente, se lancent dans une mission de sauvetage des nourrissons Taltos. Une mission qui, en théorie, aurait dû être périlleuse et stratégique, mais qui se résume en réalité à une séquence d’action fade où 90 % du clan Mayfair est éliminé sans aucune résistance notable. C’est une suite de scènes où les enjeux disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent, rendant le tout prévisible et dénué d’impact.
La série a constamment jonglé avec plusieurs intrigues secondaires cette saison, mais ce dernier épisode enterre définitivement celles qui avaient encore un semblant d’intérêt. Qu’est-il advenu de la tentative de coup d’État de la famille Mayfair contre Rowan ? La rivalité amoureuse entre Sip et Lark, qui aurait pu ajouter une tension dramatique ? Le rôle exact de Bonnie et sa connexion avec les événements ? Autant de pistes scénaristiques introduites puis abandonnées, sans la moindre explication. L’un des exemples les plus frustrants reste la demande de Sip à Moira de lui rendre un service en échange de son aide.
Ce fil narratif, qui laissait entrevoir une intrigue complexe et retorse, ne revient jamais sur le devant de la scène. Il en va de même pour la fameuse « Bible enregistrée » de Sip, qui aurait pu apporter un éclairage fascinant sur le passé et le fonctionnement de la Talamasca. Tout cela est simplement jeté aux oubliettes. Le principal problème ici est la gestion du rythme. Mayfair Witches alterne entre des conflits qui traînent en longueur et d’autres qui sont expédiés en quelques minutes. Dans ce final, tout semble précipité, comme si les scénaristes réalisaient au dernier moment qu’il fallait boucler un maximum d’intrigues en un minimum de temps. Résultat : aucune résolution ne procure la moindre satisfaction.
Le schéma de l’épisode suit une logique désastreuse : chaque problème posé trouve une solution immédiate et simpliste. Un bon exemple est l’arrestation de Sip et Polina, enfermés dans une prison improvisée au sein de la demeure Mayfair. En quelques secondes, Sip sort une solution miraculeuse en parlant en néerlandais (un détail jamais mentionné auparavant) pour utiliser une astuce de manipulation mentale. Résultat ? L’obstacle est balayé sans la moindre difficulté. Rowan, de son côté, est capturée par Julien dans le corps de Cortland et empoisonnée dès le matin.
On pourrait croire que cet empoisonnement va entraîner une lutte pour sa survie, une quête pour trouver un antidote… mais non. Elle est réveillée en quelques secondes par Sip et Polina, rendant toute la scène totalement inutile. Au lieu de créer du suspense et de l’engagement, cet épisode adopte la pire approche possible : présenter un danger, puis l’effacer aussitôt sans aucune conséquence. Même les éléments qui devraient provoquer des confrontations réelles sont balayés. L’infiltration de Moira parmi les Mayfair écossais, qui aurait pu être tendue et risquée, passe comme une lettre à la poste grâce à un accent écossais à peine crédible.
Pas de soupçon, pas de difficulté, juste une infiltration de série B qui enlève tout intérêt à la mission. Rowan assiste au rituel de sacrifice de Lasher et, dans une scène qui aurait pu être déterminante pour son personnage, elle décide enfin d’agir… trop tard. Après avoir laissé les événements se dérouler sans intervenir, elle élimine finalement la matriarche Mayfair avec une décharge électrique, mais l’impact dramatique est inexistant. Pourquoi attendre ce moment précis pour révéler ses pouvoirs, alors qu’elle aurait pu changer le cours des événements bien plus tôt ?
La scène suivante enfonce encore plus le clou : Julien, toujours dans le corps de Cortland, propose à Rowan de boire le sang de Lasher pour obtenir des pouvoirs incommensurables. L’épisode essaie de donner une aura occulte à cette scène, rappelant un rituel satanique, mais cela se transforme rapidement en un simple « essaye, tu vas voir, c’est cool » digne d’une mauvaise publicité de cour de récréation. Malgré une hésitation forcée, Rowan finit par boire, sans que cela ne déclenche une transformation particulièrement impressionnante.
Et puis, sans transition, tout le monde se retrouve sur un quai en Écosse, prêt à prendre le ferry pour rentrer. Le rythme narratif devient tellement erratique qu’il en devient risible. Rowan et Lark officialisent leur séparation avec une simplicité déconcertante, avant que Lark ne prenne un thé d’amnésie pour oublier leur relation. Une décision qui aurait pu être tragique si elle avait été mieux amenée, mais qui, ici, semble juste être une excuse scénaristique pour tirer un trait sur leur histoire. Enfin, de retour à La Nouvelle-Orléans, tout est presque comme avant. La maison des Mayfair est toujours debout, Jojo et Daphne sont libérées de leur emprise, et surtout, personne ne semble tenir rigueur à Rowan de quoi que ce soit.
Le final nous laisse sur une image de Julien/Cortland qui espionne la maison depuis les buissons, preuve que la série n’a même pas la décence de conclure proprement son intrigue principale. Cet épisode 8 est le parfait reflet des failles de Mayfair Witches. La saison a constamment oscillé entre des idées ambitieuses mal exécutées et des intrigues prometteuses abandonnées en cours de route. Ce final, censé offrir une conclusion digne de ce nom, enchaîne les raccourcis narratifs, sabote les enjeux et laisse un goût d’inachevé.
Les conflits sont évaporés dès leur apparition, les personnages n’ont aucune évolution marquante, et les révélations manquent cruellement d’impact. Rowan, qui aurait dû être au centre de ce dénouement, reste fidèle à elle-même : passive, indécise, et rarement à la hauteur de son potentiel. Si cette saison avait pour but de donner envie de voir une suite, c’est un échec total. Entre maladresses scénaristiques et manque de cohérence, Mayfair Witches termine sa saison 2 en naufrage complet. Une chose est sûre : difficile d’imaginer que cette série puisse encore retenir l’intérêt après un final aussi catastrophique.
Note : 2/10. En bref, une fin abrupte et ratée à une saison 2 ratée. Si parfois cette saison avait l’occasion de démontrer qu’elle était capable de construire quelque chose de cohérent et palpitant, c’est trop rare pour être noté. L’envie de voir une saison 3 est pour moi inexistante.
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