Melo Movie (Saison 1, 10 épisodes) : Comme un film 

Melo Movie (Saison 1, 10 épisodes) : Comme un film 

Les dramas coréens ont ce don unique de capturer les émotions humaines avec une sincérité touchante. Certains se distinguent par leur capacité à réconforter le spectateur, à lui offrir une bulle de douceur où l'on se sent compris et accompagné. Comme un film (Melo Movie en version originale) s'inscrit parfaitement dans cette catégorie. Avec son approche intimiste et son rythme posé, la série explore les rêves, les doutes et les relations humaines avec une finesse appréciable. Toutefois, malgré ses nombreuses qualités, elle souffre aussi de quelques longueurs qui pourraient diviser les spectateurs.

 

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L’intrigue repose sur deux personnages principaux : Gyeom, un jeune homme passionné par le cinéma depuis son enfance au point d’en faire son métier, et Mubee, une femme dont le prénom même est un hommage à l’amour paternel pour le septième art. Leur rencontre marque le début d’une relation évolutive qui oscille entre amitié sincère et sentiments naissants. Dès les premiers épisodes, la série installe une atmosphère chaleureuse, portée par des dialogues soignés et une mise en scène élégante. 

 

Loin des romances flamboyantes où la passion explose dès les premiers regards, Comme un film prend le temps de construire une histoire crédible et nuancée, où les émotions émergent progressivement. Cette lenteur sera sans doute perçue comme un atout par certains, mais elle pourrait aussi en frustrer d'autres, habitués à des développements plus rythmés. L’un des aspects les plus intéressants de la série réside dans sa représentation sans fard du milieu du cinéma. Contrairement aux idées reçues, Comme un film ne cherche pas à embellir ce métier souvent idéalisé. 

 

Entre les désillusions, les compromis nécessaires et la pression constante, la série offre un regard sincère sur les coulisses de l’industrie. Loin du glamour habituel, elle rappelle que la passion pour le cinéma ne suffit pas toujours à surmonter les défis du quotidien. Cet angle narratif apporte une touche d’authenticité bienvenue. Il permet aussi d’ancrer les personnages dans une réalité tangible, où les rêves doivent composer avec les contraintes de la vie adulte. Ce réalisme renforce l’attachement aux protagonistes et permet une immersion plus profonde dans leur parcours.

 

Le point central de la série reste bien sûr la romance entre Gyeom et Mubee. Leur relation se construit sur des bases solides, nourries par une compréhension mutuelle et des échanges empreints de sincérité. Contrairement aux romances classiques où l'attirance est immédiate, ici, tout se développe avec une grande délicatesse. Cette approche apporte une dimension touchante, car elle reflète davantage la réalité des relations humaines, où les sentiments naissent souvent au fil du temps et des expériences partagées. Cependant, cette lenteur narrative peut aussi être un frein. 

 

Certains épisodes s’étendent parfois inutilement, donnant l’impression que la série aurait pu être plus efficace en quelques épisodes de moins. À plusieurs reprises, l’intrigue semble s’égarer sur des sous-histoires qui n’apportent pas toujours une réelle valeur ajoutée au récit principal. Là où la série aurait pu briller encore davantage, c'est dans la gestion de ses personnages secondaires. Si certains d’entre eux enrichissent le récit, d’autres semblent occuper trop d’espace sans réellement captiver. 

 

En particulier, l’histoire du couple secondaire occupe une part significative du récit, sans parvenir à susciter le même intérêt que les personnages principaux. L’épisode 9 illustre bien ce déséquilibre, avec une demi-heure consacrée à cette sous-intrigue qui rompt le rythme général de la série. Bien sûr, certaines histoires parallèles peuvent parfois surpasser l’intrigue principale et devenir un atout. Mais dans le cas de Comme un film, ce n’est malheureusement pas le cas. Cette sous-intrigue secondaire, bien que correctement interprétée, aurait mérité un traitement plus concis pour éviter d’alourdir le déroulement global.

 

Malgré ces petites failles, la série se distingue par la qualité de son casting. Park Bo-Young et Choi Woo-Sik livrent des performances pleines de justesse, incarnant leurs personnages avec une aisance naturelle. Leur alchimie à l’écran repose davantage sur une complicité subtile que sur une passion ardente, ce qui correspond parfaitement au ton général de la série. Parmi les seconds rôles, Kim Jae-Wook tire particulièrement son épingle du jeu. Son interprétation du frère aîné de Gyeom apporte une dimension supplémentaire au récit, et son charisme indéniable capte immédiatement l’attention. 

 

De son côté, Ko Chang-Seok, dans le rôle du réalisateur Ma, ajoute une touche d’humour et de sagesse qui équilibre parfaitement l’ensemble. Si Comme un film brille par sa sincérité et son atmosphère apaisante, elle n’est cependant pas une série à binge-watcher. Son rythme posé invite davantage à une consommation progressive, permettant d’apprécier pleinement ses nuances et son esthétique soignée. Loin des romances survitaminées, la série se rapproche plutôt d’œuvres où l’émotion prime sur l’action. Elle saura séduire celles et ceux en quête d’une fiction réconfortante, où les relations humaines se construisent avec douceur et patience.

 

Comme un film est une série qui ne laisse pas indifférent. Son approche réaliste, sa mise en scène soignée et ses performances d’acteurs solides en font une œuvre à part dans le paysage des dramas coréens. Pourtant, elle souffre aussi de certaines longueurs qui auraient pu être évitées pour maximiser son impact émotionnel. Pour celles et ceux qui aiment les histoires contemplatives et les romances subtiles, la série a tout pour plaire. En revanche, si l’on recherche un drama au rythme plus soutenu et aux rebondissements nombreux, Comme un film risque d’être un peu trop lent.

 

Dans l’ensemble, la série reste une belle expérience, portée par une sincérité rare et une esthétique agréable. Une œuvre qui ne révolutionne pas le genre, mais qui, lorsqu’on la savoure avec patience, laisse une empreinte douce et mélancolique, à l’image d’un bon film que l’on garde en mémoire longtemps après le générique de fin.

 

Note : 6.5/10. En bref, une romance douce-amère qui prend son temps. C’est bourré de bons sentiments mignons qui nous attachent au fil des épisodes aux deux héros. 

Disponible sur Netflix

 

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