Win or Lose (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Gagné ou perdu

Win or Lose (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Gagné ou perdu

Les premières images de Gagné ou Perdu donnent immédiatement le ton : une série qui choisit d’explorer les émotions humaines à travers des instants de vie simples mais profondément significatifs. En s’appuyant sur une approche narrative bien pensée, chaque épisode adopte un angle unique en se plaçant du point de vue d’un personnage différent, à la veille d’un événement marquant. Cette structure apporte une profondeur inattendue à une histoire en apparence anodine, tout en soulignant la manière dont les perceptions individuelles façonnent notre compréhension du monde.

 

Les Pickles forment l’équipe mixte de softball au collège. D’ici une semaine, ils disputeront un match de championnat. Chaque épisode sera l’occasion de mettre en avant - avec un style visuel qui lui est propre - le point de vue d’un personnage différent à la veille de cette rencontre, qu’il soit joueur, parents ou arbitre.

L’un des choix les plus intéressants de Gagné ou Perdu réside dans cette volonté de donner à chaque protagoniste une voix singulière. Chaque épisode met en lumière un personnage et propose une plongée dans son quotidien, ses doutes et ses espoirs. Cette approche permet non seulement d’enrichir la narration, mais aussi d’inviter à une réflexion plus large sur l’importance du point de vue. Les premiers épisodes introduisent ainsi Laurie et Frank, deux figures à la fois distinctes et universelles dans leurs préoccupations. Laurie, fille de l’entraîneur, se débat avec des insécurités qui prennent une forme bien réelle dans son esprit. 

 

Frank, arbitre discret d’un championnat local, découvre une facette insoupçonnée de lui-même à travers une expérience nouvelle. Ces récits, en apparence simples, se révèlent rapidement profonds et résonnent par leur sincérité. Dès les premiers instants, un lien évident se tisse avec l’univers Pixar. La capacité à traduire des émotions complexes en images fortes rappelle des œuvres comme Vice-Versa, tout en s’en distinguant par une approche résolument ancrée dans le quotidien. Là où Vice-Versa donnait corps aux émotions elles-mêmes, Gagné ou Perdu préfère illustrer les luttes intérieures de ses personnages à travers des mises en scène inventives.

Le deuxième épisode, Blue, en est un exemple marquant. La représentation des échanges numériques sous une forme ludique et dynamique apporte une dimension visuelle originale au ressenti du personnage. Le « fantôme » qui illustre le ghosting est une trouvaille qui traduit avec justesse cette expérience moderne, sans jamais tomber dans la caricature. Contrairement aux productions qui cherchent à capter l’attention immédiatement, Gagné ou Perdu adopte un rythme plus posé. Plutôt que d’enchaîner les rebondissements, la série privilégie le développement des personnages et la subtilité des émotions. 

 

Ce choix pourra surprendre ceux qui attendent une accroche immédiate, mais il permet en contrepartie d’établir une connexion plus profonde avec les protagonistes. Chaque épisode prend le temps d’installer une ambiance propre, renforcée par une bande-son signée Ramin Djawadi. Ce dernier, connu pour son travail sur Game of Thrones, apporte ici une sensibilité musicale qui accompagne et enrichit les états d’âme des personnages. Loin d’être omniprésente, la musique agit comme un fil conducteur discret, participant à l’atmosphère immersive de la série.

Derrière son esthétique accessible et son format engageant, Gagné ou Perdu s’adresse à un large public. Que l’on se retrouve dans les questionnements de Laurie ou dans les hésitations de Frank, la série touche par sa justesse et sa capacité à évoquer des expériences universelles. Elle rappelle que derrière chaque moment du quotidien se cachent des émotions profondes, et que la manière dont nous percevons une situation n’est qu’une facette d’une réalité plus vaste. 

 

Ces premiers épisodes posent ainsi les bases d’une série qui ne cherche pas à impressionner par des effets spectaculaires, mais qui mise sur la sincérité et la finesse de son écriture. Une approche qui trouve toute sa force dans le soin apporté à chaque détail, et qui invite à suivre avec curiosité l’évolution des personnages au fil des épisodes à venir.

 

Note : 8/10. En bref, les émotions sont toujours une question de perception. Pixar délivre ici une première série animée réussie, touchante et pleine d’idées. 

Disponible sur Disney+

 

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