Critique Ciné : Un Week-end en Enfer (2025, max)

Critique Ciné : Un Week-end en Enfer (2025, max)

Un week-end en enfer // De Craig Johnson. Avec Brian Cox, Edie Falco et Lisa Kudrow.

 

Le mélange entre comédie et horreur est un exercice délicat. Lorsqu’il est réussi, il peut donner naissance à des films mémorables où l’humour désamorce la tension et où l’horreur amplifie les situations comiques. Un week-end en enfer tente de s’inscrire dans cette tradition, mais peine à trouver le bon ton. L’histoire repose sur une situation prometteuse : un couple invite leurs parents respectifs à passer un week-end dans une maison isolée afin de faire les présentations officielles. Ce qui devait être une rencontre un peu stressante se transforme rapidement en une expérience chaotique lorsque des phénomènes étranges commencent à se produire. 

 

Un jeune couple, Rohan et Josh, organise un week-end avec leurs parents dans une maison à la campagne, pour découvrir qu'elle est déjà hantée par un poltergeist vieux de 400 ans.

 

Entre conflits familiaux, tensions non résolues et éléments surnaturels, le film avait matière à offrir une comédie horrifique divertissante. Pourtant, malgré un casting solide et quelques bonnes idées, le résultat est loin d’être convaincant. Dès les premières minutes, Un week-end en enfer laisse espérer une comédie nerveuse, où les différences entre les personnages donneraient lieu à des échanges savoureux et des situations absurdes. L’introduction pose bien les bases, avec des dialogues qui fonctionnent et une dynamique familiale qui semble prometteuse.

 

Mais très vite, le film s’essouffle. L’humour, qui aurait dû être le moteur principal, repose souvent sur des blagues prévisibles et des situations qui manquent de spontanéité. Les dialogues, censés apporter du rythme, semblent parfois trop écrits, manquant de naturel. Ce problème est accentué par un jeu d’acteurs inégal. Le choix des acteurs laissait espérer une alchimie intéressante, mais les performances sont inégales. Certains semblent surjouer, donnant un ton caricatural aux scènes censées être drôles, tandis que d’autres sont en retrait au point d’en devenir transparents.

 

Lisa Kudrow, par exemple, donne l’impression de rejouer un personnage qu’elle connaît par cœur, sans y apporter la moindre nouveauté. Son jeu, autrefois rafraîchissant, paraît ici forcé et sans relief. Parker Posey, qui a pourtant prouvé par le passé qu’elle pouvait exceller dans la comédie, livre une prestation qui manque d’énergie et d’impact. À l’inverse, le couple de parents de Rohan parvient à tirer son épingle du jeu, apportant un peu de justesse et de sincérité dans un ensemble qui en manque cruellement. Brian Cox, acteur talentueux et habitué aux rôles marquants, est malheureusement sous-exploité. 

 

Son charisme naturel aurait pu être un atout, mais le scénario ne lui donne pas suffisamment d’espace pour briller. Si l’ambiance d’une comédie horrifique repose beaucoup sur son écriture, la mise en scène joue aussi un rôle clé dans la réussite du projet. Ici, la réalisation manque de dynamisme. Les scènes d’horreur ne sont ni assez effrayantes pour créer un vrai suspense, ni assez absurdes pour virer dans le grotesque assumé. Résultat : elles tombent à plat. L’idée de situer l’histoire dans une maison isolée aurait pu être un excellent prétexte pour développer une tension croissante, mais l’utilisation de cet espace est maladroite. 

 

Plutôt que de jouer sur l’ambiance oppressante, le film se contente de clichés déjà vus dans d’autres productions du même genre, sans jamais les détourner de manière originale. L’un des principaux problèmes du film réside dans son écriture. Le postulat de départ était pourtant intéressant, avec une situation de départ classique mais efficace : la rencontre de deux familles que tout oppose, plongées dans un contexte surnaturel. Mais le scénario manque cruellement d’idées pour faire évoluer l’intrigue. Les personnages restent figés dans des archétypes sans jamais réellement évoluer, et les enjeux sont rapidement évacués. 

 

L’histoire donne souvent l’impression de tourner en rond, faute d’une vraie montée en puissance. L’élément horrifique, qui aurait pu être un atout, est finalement l’un des aspects les plus faibles du film. Plutôt que d’en faire un moteur narratif, il semble ajouté de manière artificielle, sans réel impact sur le développement des personnages ou la progression du récit. L’humour est sans doute l’élément le plus décevant de Un week-end en enfer. Une bonne comédie horrifique sait jouer sur le décalage entre la peur et le rire, mais ici, le dosage est maladroit. 

 

Les blagues tombent souvent à plat, soit parce qu’elles sont trop prévisibles, soit parce qu’elles sont mal amenées. Là où certaines comédies horrifiques parviennent à surprendre par des dialogues percutants et un rythme effréné, Un week-end en enfer semble constamment hésiter entre différents tons sans jamais trouver le bon équilibre. Lorsque l’on investit du temps dans un film, on espère au moins une conclusion satisfaisante. Malheureusement, Un week-end en enfer se termine de manière abrupte, laissant une impression d’inachevé. Plutôt que de proposer une résolution marquante, le film semble simplement s’arrêter, comme si l’inspiration s’était tarie en cours de route.

 

La scène finale, qui aurait pu être l’occasion d’un dernier sursaut d’originalité ou d’une vraie chute comique, manque totalement de mordant. Une conclusion à l’image du film : frustrante et oubliable. Au final, Un week-end en enfer n’est ni une bonne comédie, ni un bon film d’horreur. Il donne l’impression d’un projet qui ne sait pas vraiment ce qu’il veut être, naviguant entre des scènes burlesques et des tentatives de frisson sans jamais vraiment convaincre dans aucun des deux registres. Ce n’est pas un désastre absolu : quelques moments parviennent à arracher un sourire, certains acteurs s’en sortent mieux que d’autres, et l’idée de départ avait du potentiel. 

 

Mais ce potentiel est largement gâché par un scénario creux, une mise en scène fade et un humour qui ne fonctionne qu’à de rares occasions. Pour ceux qui aiment les comédies horrifiques réussies, mieux vaut se tourner vers des films comme La Cabane dans les bois ou Tucker et Dale fightent le mal, qui maîtrisent bien mieux cet équilibre délicat. Un week-end en enfer, lui, risque fort d’être oublié aussi vite qu’il a été regardé.

 

Note : 4/10. En bref, une comédie horrifique qui débutait bien mais qui ne trouve jamais son équilibre. 

Sorti le 13 mars 2025 directement sur max

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