Critiques Séries : Reacher. Saison 3. Episode 5.

Reacher // Saison 3. Episode 5. Smackdown.

Chaque saison de Reacher a son lot de tensions, d’actions et de stratégies à double tranchant. Cet épisode 5 de la saison 3 ne fait pas exception, mais il met aussi en lumière certaines failles du récit et des personnages. Entre un affrontement sous haute pression, des révélations inattendues et des décisions discutables, cet épisode marque un tournant dans l’histoire de cette saison. L’épisode démarre fort avec une fusillade dans un entrepôt. Reacher, fidèle à lui-même, impose sa loi, éliminant sans difficulté une partie des hommes de main de Beck et Quinn. 

Pourtant, il choisit d’épargner Harley, un sbire au look douteux, par pure stratégie : un survivant rend la scène plus crédible. Ce choix, pragmatique en apparence, montre que Reacher n’est pas qu’un bulldozer en quête de justice, mais aussi un fin tacticien. Cependant, cet affrontement ne bouleverse pas totalement l’intrigue. L’action, bien que spectaculaire, reste sans réel enjeu émotionnel, car les antagonistes manquent de substance. Harley, avec son attitude grotesque et ses souvenirs macabres, se veut menaçant, mais peine à imposer une véritable crainte. 

C’est une constante dans cette saison : les ennemis de Reacher semblent moins imposants que lui, tant physiquement que stratégiquement. L’épisode tente de marquer un coup en sacrifiant deux personnages secondaires : l’agent Eliot et Annette. Le premier, un jeune agent de la DEA maladroit, trouve une fin brutale et prévisible. Son destin était écrit dès son introduction, son insouciance signant son arrêt de mort bien avant que Cooper ne l’achève. Annette, quant à elle, se révèle être une infiltrée de l’ATF avant d’être éliminée à son tour. Si son rôle dans l’histoire aurait pu être plus développé, elle finit par servir d’élément déclencheur pour la colère de Reacher. 

Ce choix scénaristique pose une question : pourquoi faut-il systématiquement qu’un personnage féminin disparaisse pour alimenter la rage du protagoniste ? Ce schéma narratif, usé jusqu’à la corde, donne l’impression que le scénario peine à trouver d’autres ressorts dramatiques. Reacher, toujours en infiltration chez Beck, trouve le moyen de dissimuler un badge de la DEA sous son oreiller. Un choix étonnant pour un homme aussi méthodique. La scène où Annette est confondue en tant qu’infiltrée repose également sur un élément peu subtil : la découverte d’un dispositif de communication. 

La tension dramatique aurait mérité d’être mieux amenée au lieu de reposer sur des coïncidences aussi évidentes. L’un des moments marquants de l’épisode reste la réaction de Paulie après la mort d’Annette. D’un simple “Oops”, il évacue un meurtre qui aurait dû provoquer bien plus de remous. Ce détachement renforce l’impression que les antagonistes manquent de profondeur et de crédibilité. Dans les dernières minutes, Reacher se retrouve face à un ultimatum : Quinn veut le voir, et cette rencontre pourrait bien être le point culminant de cette saison. 

Pourtant, au lieu d’afficher une tension palpable, l’échange entre Beck et Reacher reste étrangement froid. Le protagoniste semble déconnecté de l’urgence du moment, prononçant des phrases qui sonnent plus comme une formalité que comme une véritable montée en pression dramatique. Cet épisode laisse un goût d’inachevé. Il aligne des scènes importantes sans toujours leur donner le poids émotionnel qu’elles méritent. La suite devra impérativement renforcer la menace que représente Quinn pour éviter que cette saison ne perde en intensité.

Note : 4/10. En bref, un épisode mineur. 

Disponible sur Amazon Prime Video