Critiques Séries : Watson. Saison 1. Episode 5.

Critiques Séries : Watson. Saison 1. Episode 5.

Watson // Saison 1. Episode 5. The Man with the Glowing Chest.

 

L’épisode 5 de Watson, intitulé "The Man with the Glowing Chest", laisse une impression étrange. À plusieurs reprises, l’histoire semble vouloir proposer une réflexion sur les limites du système de santé, notamment à travers le cas médical au centre de l’épisode. Pourtant, l’exécution oscille entre le maladroit et le peu convaincant. Certaines scènes, au lieu d’immerger dans la tension du récit, donnent l’impression d’un programme qui ne sait pas toujours comment gérer son ton. Ce déséquilibre rend l’expérience parfois frustrante, et même les moments plus réussis ne suffisent pas à effacer cette sensation de flottement.

 

L’intrigue principale repose sur un cas médical qui aurait pu être un excellent point de départ pour une réflexion sur l’accès aux soins et les limites des avancées scientifiques. Pourtant, la manière dont tout est traité frôle l’absurde. L’idée qu’un traitement révolutionnaire pour la drépanocytose puisse être aussi accessible, voire appliqué sans complications majeures, retire toute crédibilité au scénario. C’est justement cette facilité qui fait décrocher. Il est difficile d’être pleinement impliqué lorsque l’épisode semble éluder des réalités bien ancrées. 

La drépanocytose est une maladie qui touche principalement les populations d’origine africaine, et son traitement est loin d’être aussi simple qu’il l’est ici. Si l’objectif était de soulever une prise de conscience, le message passe mal, car tout est traité avec une légèreté qui ne correspond pas à l’enjeu réel. Peut-être que cette absurdité est intentionnelle, une manière détournée de pointer l’injustice d’un monde où la médecine est parfois plus avancée que son accessibilité. Mais si c’était le cas, la mise en scène ne le laisse pas transparaître clairement. Au lieu d’ouvrir un débat sur la question, l’épisode donne plutôt l’impression de contourner le problème en le réglant d’un simple coup de baguette magique.

 

Si l’histoire principale laisse perplexe, certains aspects secondaires sont plus engageants. Le développement des personnages continue doucement, notamment au sein des étudiants qui entourent Watson. L’épisode met en avant Stephens et Adam, les deux frères qui partagent une relation faite de tensions et de soutien mutuel. Une part de leur passé est dévoilée : Adam a traversé une période sombre, marquée par l’alcoolisme, avant de retrouver un équilibre. Son frère a été présent dans les moments les plus difficiles, et cette fraternité, bien qu’imparfaite, ajoute une touche plus humaine à leurs interactions.

Ce type de relation, où les conflits coexistent avec un attachement sincère, apporte une certaine authenticité à la série. Pourtant, l’épisode ne va pas au bout de cette dynamique. L’évocation du passé d’Adam reste superficielle et ne sert que de toile de fond sans véritable confrontation entre les deux frères. Il y avait matière à creuser davantage, mais cela semble expédié en quelques dialogues. Parmi les autres personnages, Ingrid Derian continue d’être intrigante. Son comportement, toujours calculé, donne l’impression qu’elle joue une partie d’échecs où chaque mouvement est réfléchi à l’avance. 

 

L’épisode la montre sous un jour plus manipulateur, notamment dans sa relation avec Sasha. Alors que les deux femmes semblaient se rapprocher, tout n’est en réalité qu’une question de stratégie pour Ingrid. Son objectif ? Aider sa sœur par tous les moyens, même si cela implique d’agir dans l’ombre et de manipuler ceux qui pourraient lui être utiles. Cette manière de procéder pourrait être compréhensible si elle n’était pas aussi inutilement secrète. Sasha aurait pu l’aider si elle lui avait simplement demandé. Mais Ingrid préfère avancer seule, quitte à jouer avec la confiance des autres.

Ce comportement renforce l’ambiguïté de son personnage, mais il risque aussi de la rendre moins attachante. Il est intéressant de suivre ses décisions, mais si elle continue à fonctionner uniquement sur ce mode, elle risque de devenir prévisible. Pour l’instant, elle capte l’attention, mais il faudrait voir d’autres facettes d’elle pour éviter une impression de redondance. Watson lui-même semble plus en retrait dans cet épisode. Il observe, laisse les autres se mouvoir autour de lui, mais son rôle actif est limité. Pourtant, il donne l’impression de ne rien manquer. Certains indices laissent entendre qu’il a déjà percé certains secrets, notamment ceux d’Ingrid. 

 

Il la laisse avancer, probablement pour mieux comprendre ses véritables intentions. Cette approche est intéressante, mais il manque un moment clé où l’on verrait Watson reprendre le contrôle de la situation. Son intelligence et son sens de l’observation restent sous-exploités ici, ce qui diminue l’impact de l’épisode. Au-delà du fond, la forme pose aussi problème. L’épisode souffre de plusieurs maladresses dans sa mise en scène. Certaines transitions sont abruptes, et certaines scènes qui devraient créer de la tension tombent à plat. Il y a un manque de fluidité dans la narration qui empêche de vraiment s’immerger dans l’histoire.

Un autre souci réside dans l’alternance des tons. Certains passages, comme ceux qui explorent la relation entre les frères, ont une certaine justesse. Mais d’autres, comme le cas médical principal, donnent l’impression d’un scénario qui ne sait pas sur quel pied danser. L’épisode jongle entre sérieux et incohérences, sans jamais vraiment réussir à stabiliser son approche. Cet épisode de Watson donne l’impression d’un faux pas. Après un épisode précédent qui montrait une certaine progression dans l’équilibre entre les intrigues médicales et les développements de personnages, celui-ci ralentit la dynamique.

 

Le traitement du cas médical principal manque de crédibilité, ce qui empêche de vraiment s’investir émotionnellement. Les personnages secondaires continuent d’évoluer, mais sans grande surprise. Seule Ingrid tire son épingle du jeu en restant une figure intrigante, bien que son côté manipulateur commence à être un peu trop appuyé. En fin de compte, cet épisode illustre bien les défauts que la série doit encore surmonter. Les intentions sont là, mais l’exécution reste parfois maladroite. Il faudra voir si les épisodes suivants parviennent à retrouver une cohérence plus marquée, en évitant de tomber dans des facilités narratives qui brisent l’immersion.

 

Note : 3/10. En bref, une intrigue qui vacille entre le ridicule et l’ordinaire. Rien de fou dans cet épisode. 

Prochainement en France

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