23 Mars 2025
Les rénovations d'un immeuble de Frederiksberg, à Copenhague, prennent une tournure inattendue lorsqu'un corps de nourrisson momifié est découvert entre les murs. Ce fait divers, à la fois tragique et troublant, sert de point de départ à Generations, une série danoise qui propose une plongée dans les intrications familiales sur plusieurs décennies. Là où l'on pourrait s'attendre à une enquête purement policière, la fiction choisit un chemin plus intime, explorant la transmission des secrets et des blessures au fil du temps.
Le corps de nourrisson momifié est découvert lors de travaux de rénovation dans un immeuble de Frederiksberg à Copenhague. Dans ce même immeuble vit Martha, 87 ans. À la stupéfaction de sa famille et de ses voisins, Martha affirme que c’est elle qui a tué le bébé. Cet aveu inattendu est le début d’un voyage qui met à jour l’histoire complexe d’une famille sur plusieurs générations et des secrets enfouis depuis longtemps.
L'intrigue s'installe rapidement avec la déclaration choc de Martha, une vieille dame de 87 ans vivant dans l'immeuble. Contre toute attente, elle affirme être responsable de la mort du bébé retrouvé. Une confession qui soulève d'innombrables questions. Pourquoi Martha aurait-elle commis un tel acte ? Que cache cette révélation ? Les deux premiers épisodes posent les bases d'un drame familial où le présent et le passé s'entrelacent. Plutôt que d'axer l'histoire sur une simple recherche de la vérité, la réalisation s'attarde sur les réactions des proches de Martha et sur l'onde de choc que son aveu provoque dans leur quotidien.
La structure narrative de Generations repose sur un va-et-vient constant entre différentes époques. Ce choix permet de mieux appréhender la complexité des relations qui unissent les protagonistes. Peu à peu, les éléments du passé remontent à la surface, révélant les fêlures de plusieurs générations de femmes. Les secrets de famille, parfois enterrés depuis des décennies, ressurgissent et bousculent les certitudes des personnages. Les scènes du passé, bien que fragmentées, apportent une richesse supplémentaire à l'intrigue et soulignent à quel point les choix d'hier influencent les vies d'aujourd'hui.
Malgré son point de départ digne d'un polar nordique, Generations s'éloigne rapidement des codes du thriller traditionnel. L'enquête autour du nourrisson momifié existe bien, mais elle passe au second plan face aux déchirements familiaux. Ceux qui s'attendent à un récit haletant, ponctué de rebondissements et d'investigations minutieuses, risquent d'être surpris. Ici, ce sont les liens entre les personnages qui priment. Le scénario, signé par Anna Emma Haudal et Rune Schjøtt-Wieth, s'attache à explorer la transmission intergénérationnelle, avec ses non-dits et ses traumatismes.
Plutôt qu'une véritable chasse à la vérité, Generations mise sur l'émotion et l'observation des dynamiques familiales, tout en gardant un certain mystère qui pousse à poursuivre la série. Visuellement, Generations adopte une mise en scène sobre, parfois attendue. L'esthétique rappelle d'autres productions nordiques récentes, avec une photographie qui joue sur les contrastes entre des intérieurs feutrés et des extérieurs grisés. Si l'ensemble est cohérent, l'approche reste assez classique, sans grande prise de risque. Ce choix peut donner une impression de déjà-vu pour ceux qui sont familiers des fictions danoises.
Cependant, la justesse du casting compense cette sobriété formelle en apportant de l'épaisseur aux personnages. Ce qui capte l'attention, au-delà de l'intrigue, c'est la manière dont les personnages évoluent face à cette révélation. Martha, en particulier, fascine par son ambiguïté. Son aveu est-il une véritable confession ou cache-t-il autre chose ? Les autres membres de la famille, pris dans cette déflagration, réagissent chacun à leur manière, oscillant entre incrédulité, déni et volonté de comprendre.
Ce sont ces interactions qui donnent envie d'en apprendre plus sur leur passé et sur les non-dits qui les lient. Les deux premiers épisodes de Generations installent efficacement les bases d'un drame familial à plusieurs niveaux de lecture. Loin d'être un simple polar, la série préfère une approche introspective qui met en avant la complexité des relations humaines. Si certains aspects restent académiques, notamment dans la mise en scène, la curiosité est suscitée par la profondeur des personnages et les mystères qui les entourent. Reste à voir comment l'intrigue se déploiera dans les épisodes suivants et si Generations saura apporter une véritable singularité à son récit.
Note : 6/10. En bref, certains aspects restent académiques, notamment dans la mise en scène, la curiosité est suscitée par la profondeur des personnages et les mystères qui les entourent. Reste à voir comment l'intrigue se déploiera dans les épisodes suivants.
Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025
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