Hal & Harper (Saison 1, épisodes 1 à 4) : un regard sensible sur l’enfance et la complexité des liens familiaux

Les histoires de famille ont toujours été une source inépuisable d’inspiration en fiction. Elles capturent les tensions, les non-dits, les blessures du passé et les moments de complicité fugaces. Hal & Harper, la nouvelle série signée Cooper Raiff, s’inscrit dans cette lignée en explorant le lien entre un frère et une sœur confrontés à une réalité qui les oblige à grandir plus vite qu’ils ne le voudraient. Hal et Harper, interprétés respectivement par Cooper Raiff et Lili Reinhart, forment un tandem complice, marqué par une dynamique qui oscille entre l’enfance et la maturité forcée. 

Un frère et une soeur tentent de préserver leur enfance alors que leur père isolé les oblige à grandir trop vite.

Dès les premiers épisodes, la relation qu’ils entretiennent donne le ton : ils tentent de préserver leur innocence dans un environnement qui ne leur en laisse pas vraiment la possibilité. Leur père, joué par Mark Ruffalo, est une figure marquée par le poids du passé. Son isolement et ses silences en disent souvent plus que ses paroles. Il navigue entre culpabilité et maladresse, cherchant un équilibre entre son propre mal-être et son rôle de parent. Cette dynamique crée un climat où chaque interaction semble chargée d’émotions, parfois même plus dans ce qui n’est pas dit que dans ce qui est exprimé.

La réalisation de Cooper Raiff prend son temps, s’attarde sur les silences et les regards. Le rythme peut sembler contemplatif, mais c’est aussi ce qui donne à la série une certaine authenticité. Les scènes du quotidien prennent une dimension presque nostalgique, comme un écho à ces moments où l’enfance semble s’éloigner trop vite. L’image baigne souvent dans une lumière douce, créant un contraste avec la tension qui sous-tend certains dialogues. Il y a une volonté de ne jamais trop en faire, de laisser la place aux personnages et à leurs émotions sans surenchère dramatique. 

C’est un choix qui fonctionne, renforçant l’impression d’une histoire qui pourrait être celle de n’importe quelle fratrie confrontée à une situation difficile. Les premiers épisodes posent des bases solides sans pour autant tout révéler. Il y a une volonté de laisser les personnages évoluer sans précipitation, en leur accordant l’espace nécessaire pour exister pleinement. Les moments de complicité entre Hal et Harper apportent une légèreté bienvenue, sans tomber dans l’excès. Ce qui se dégage de la série, c’est une forme de nostalgie douce, une tentative de capter ce moment charnière où l’on bascule vers l’âge adulte tout en essayant de retenir les fragments d’enfance qui s’effacent progressivement. 

Cette approche, à la fois simple et sincère, donne envie de voir où cette histoire va mener ces personnages. Hal & Harper n’est pas une série qui cherche à impressionner par des rebondissements incessants. Son intérêt réside dans ses personnages, dans la finesse de leurs interactions et dans cette atmosphère à la fois chaleureuse et teintée de mélancolie. L’univers mis en place par Cooper Raiff ne cherche pas à être spectaculaire. Il privilégie la sincérité des émotions, la justesse des dialogues et une certaine tendresse envers ses personnages. 

À travers cette approche, la série propose une réflexion sur la famille, la résilience et ce qui nous construit en tant qu’individus. Avec ces premiers épisodes, Hal & Harper pose des bases solides et laisse entrevoir une suite qui promet d’être tout aussi nuancée et touchante.

Note : 8/10. En bref, Hal & Harper n’est pas une série qui cherche à impressionner par des rebondissements incessants. Son intérêt réside dans ses personnages, dans la finesse de leurs interactions et dans cette atmosphère à la fois chaleureuse et teintée de mélancolie.

Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025