Putain (Saison 1, épisodes 1 à 4) : du rififi à Bruxelles

Putain (Saison 1, épisodes 1 à 4) : du rififi à Bruxelles

Les premiers épisodes d’une série donnent souvent le ton de ce qui nous attend pour le reste de la saison. Avec Putain, le début est marquant, tant par son approche narrative que par l’authenticité de ses personnages. L’histoire se concentre sur Gigi, un adolescent bruxellois confronté à une situation familiale instable. Lorsque sa mère Anaïs renoue avec un ex toxique, Gigi se retrouve face à un choix difficile : subir ou partir. Son départ devient alors le point de départ d’un parcours semé d’embûches.

 

Lorsque Gigi, un adolescent de Bruxelles, découvre que sa mère Anaïs sort à nouveau avec son ex, un homme toxique et toxicomane, il lui pose un ultimatum : c’est lui ou son amant. Anaïs alors incapable de choisir, Gigi décide de quitter la maison. Epaulé par ses amis, Gigi se fraye un chemin dans une société sans pitié.

Ces premiers épisodes plongent directement dans la vie de Gigi, avec une mise en scène qui capte sans fioritures la brutalité du quotidien. Les dialogues résonnent avec justesse, loin des clichés souvent associés aux histoires de jeunes en difficulté. La précarité, la solitude, la colère et l’incompréhension sont présents à chaque étape de son cheminement. Les relations entre les personnages ajoutent une profondeur à l’ensemble. Gigi peut compter sur ses amis, bien que ces derniers ne soient pas toujours en mesure de l’aider comme il l’espère.

 

Il y a des tensions, des maladresses, des moments de complicité, tout ce qui compose des liens réalistes. Zola, par exemple, illustre parfaitement cette dynamique : parfois à côté de la plaque, mais toujours présent. Une mise en scène immersive Visuellement, la réalisation se distingue par une proximité avec les personnages qui renforce l’immersion. La caméra suit Gigi dans ses errances, capturant ses émotions sans artifices. Les choix esthétiques, entre plans resserrés et lumières crues, traduisent bien l’ambiance pesante qui l’entoure.

 

Le rythme est bien dosé, alternant moments de tension et instants plus légers. L’humour s’invite par touches discrètes, apportant un équilibre qui évite de sombrer dans un désespoir total. Car même au milieu des galères, il y a des éclats de vie, des instants de répit qui rappellent que tout n’est pas noir. Ces premiers épisodes déroulent une intrigue qui ne cherche pas à tout expliquer d’emblée. On découvre Gigi à travers ses actions et ses interactions, sans narration surlignée. 

Le passé de sa mère, ses rapports conflictuels, la place de son entourage : tout cela se dévoile progressivement, ce qui permet de mieux saisir les nuances de son histoire. L’un des points forts réside dans la manière dont la série aborde la survie au quotidien. Il ne s’agit pas seulement de se battre contre des adversités extérieures, mais aussi de composer avec ses propres doutes. Gigi n’est pas un héros, il fait des erreurs, réagit parfois impulsivement, mais c’est justement ce qui le rend attachant.

 

Le casting apporte une véritable authenticité à l’ensemble. Les acteurs incarnent leurs rôles avec une sincérité qui renforce l’impact des situations. L’interprétation de Gigi est particulièrement marquante, restituant avec précision le mélange de rage et de vulnérabilité qui le caractérise. Le personnage d’Anaïs, quant à lui, est dépeint sans complaisance. Elle n’est ni une victime ni une figure totalement antipathique, mais quelqu’un de perdu, enfermé dans des choix discutables. Cette complexité donne une profondeur supplémentaire au récit.

 

Ces premiers épisodes installent solidement l’univers de Putain, donnant envie de suivre l’évolution de Gigi. Sa trajectoire est encore incertaine, et c’est justement ce qui rend la suite intrigante. La série propose une approche brute et honnête, sans tomber dans l’exagération ou le misérabilisme. Il y a une véritable volonté de montrer une réalité sans fard, tout en laissant une place à l’espoir. La suite promet d’apporter son lot de développements, et si la dynamique se maintient, l’expérience pourrait s’avérer encore plus captivante.

 

Note : 7/10. En bref, loin des productions formatées, Putain prend le parti de l’authenticité. Et rien que pour cela, cette plongée dans le quotidien de Gigi mérite qu’on s’y attarde.

Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025

 

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