Querer (Mini-series, épisodes 1 et 2) : au coeur d’un bouleversement familial

Querer (Mini-series, épisodes 1 et 2) : au coeur d’un bouleversement familial

Lorsque Miren décide de quitter son domicile après trois décennies de mariage, elle ne se contente pas d’une séparation silencieuse. Sa plainte contre son mari fait l’effet d’un séisme dans son entourage. Cette décision inattendue oblige ses fils adultes à affronter une vérité complexe : croire leur mère et remettre en question l’image de leur père, ou au contraire, lui accorder leur confiance et douter des accusations portées contre lui. Les deux premiers épisodes de Querer installent un huis clos où les émotions s’entrechoquent. 

 

Après 30 ans de mariage et deux enfants, Miren quitte son domicile et porte plainte contre son mari, à la surprise générale de leur famille et entourage. Ses accusations graves obligent ses fils désormais adultes à choisir entre croire leur mère et soutenir leur père qui clame son innocence. Un parcours familial émouvant, où chacun a le même objectif : découvrir la vérité.

 

Le récit ne se limite pas à l’histoire d’une femme qui brise le silence, il met en lumière les répercussions d’une telle révélation sur une famille qui se pensait soudée. Loin d’un simple affrontement entre deux versions des faits, la mini-série creuse les fissures invisibles d’un équilibre familial apparemment stable. Dès les premières scènes, l’ambiance est marquée par une tension sourde. Miren ne s’exprime pas dans l’urgence ou la colère, mais son départ porte en lui une résolution sans appel. La manière dont la série choisit de montrer son éloignement ne laisse pas place au doute : ce n’est pas une crise passagère, mais une rupture définitive.

 

Face à cette situation, ses fils réagissent différemment. L’un d’eux tente de comprendre, cherchant à démêler les souvenirs et à questionner la version des faits qui a toujours été la sienne. L’autre, plus réticent, préfère s’accrocher à ce qu’il connaît, refusant d’envisager que son père puisse être coupable de ce dont on l’accuse. Ce contraste dans leurs réactions donne au récit une profondeur particulière, montrant à quel point la perception de la vérité peut être influencée par l’affect et l’histoire personnelle de chacun. Loin d’un drame judiciaire ou d’une enquête classique, Querer place l’intimité au cœur du récit. 

 

L’essentiel ne réside pas dans la recherche de preuves tangibles, mais dans la manière dont chaque membre de cette famille interprète les événements. La caméra capte les silences, les hésitations, les regards fuyants. Les dialogues, eux, oscillent entre non-dits et confrontations directes, traduisant le poids du doute et de la culpabilité. L’absence de certitudes rend l’atmosphère encore plus oppressante. Si Miren est convaincue de sa décision, elle ne tente pas d’imposer sa vérité. C’est aux autres d’affronter leurs propres croyances, d’accepter que l’image qu’ils avaient de leur famille puisse être faussée.

 

Sans tomber dans un discours moralisateur, la mini-série soulève une question centrale : comment aborde-t-on la question du consentement au sein d’un cercle familial ? Ce qui semble évident pour certains peut être sujet à interprétation pour d’autres, et c’est précisément ce que Querer met en avant. À travers les deux premiers épisodes, la série montre que la mémoire est malléable. Les souvenirs refont surface, parfois altérés par le temps, parfois volontairement enfouis. Les personnages sont confrontés à des vérités qu’ils auraient préféré ignorer, ce qui accentue leur malaise et leur difficulté à prendre position.

 

L’authenticité des émotions repose en grande partie sur la qualité des interprétations. Les acteurs parviennent à donner à leurs personnages une dimension humaine, loin des archétypes manichéens. Chaque regard, chaque hésitation traduit l’ambivalence des sentiments qui les traversent. Le père, loin d’être un antagoniste caricatural, affiche une posture de victime convaincue de son innocence. Il ne cherche pas seulement à se défendre face à la justice, mais aussi à préserver le lien avec ses enfants. Quant à Miren, elle n’adopte pas une posture de vengeance, mais celle d’une femme qui refuse de garder le silence plus longtemps.

 

Les deux premiers épisodes construisent une montée en tension qui ne repose pas sur des rebondissements spectaculaires, mais sur une mécanique plus subtile. Chaque échange, chaque confrontation ajoute une pierre à l’édifice du doute et de l’incompréhension. Le spectateur, tout comme les fils de Miren, est pris dans cet engrenage où aucune réponse ne semble pleinement satisfaisante. Ce qui rend cette mini-série particulièrement percutante, c’est sa capacité à montrer que la vérité est parfois insaisissable. 

 

Entre souvenirs fragmentés, émotions contradictoires et besoin de protéger ceux qu’on aime, Querer explore avec justesse les dilemmes moraux qui surgissent lorsqu’une famille est ébranlée par une accusation aussi lourde. À travers les deux premiers épisodes, Querer propose une immersion dans un drame familial où chaque mot, chaque regard compte. Loin des récits spectaculaires ou des conclusions évidentes, la mini-série choisit une approche plus intime, laissant au spectateur le soin de se confronter aux dilemmes des personnages.

 

Le point fort de cette histoire réside dans sa capacité à traiter des thématiques complexes sans jamais forcer une lecture unique des événements. Chaque membre de cette famille fait face à un conflit intérieur, et c’est dans cette lutte silencieuse que réside toute la force du récit. Les épisodes suivants promettent d’approfondir encore davantage ces tensions, laissant entrevoir un dénouement qui ne se contentera pas de donner une simple réponse, mais qui continuera d’interroger sur les mécanismes du souvenir, de la loyauté et de la vérité.

 

Note : 8/10. En bref, à travers les deux premiers épisodes, Querer propose une immersion dans un drame familial où chaque mot, chaque regard compte. Loin des récits spectaculaires ou des conclusions évidentes, la mini-série choisit une approche plus intime, laissant au spectateur le soin de se confronter aux dilemmes des personnages.

Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025

Prochainement sur Arte

 

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