28 Mars 2025
Derrière une façade ordinaire, certaines familles cachent des secrets inavouables. Family Matters, une série sud-coréenne récente, explore cette idée en mêlant action, comédie noire et thriller. Avec une mise en scène soignée et des personnages atypiques, les deux premiers épisodes plongent immédiatement dans une intrigue où se mêlent faux-semblants, tension et questionnements sur les liens familiaux. Dès les premières minutes, l’histoire met en scène cinq individus contraints de se faire passer pour une famille afin d’échapper à une organisation aux intentions troubles.
Fuyant une mystérieuse organisation, cinq individus aux compétences extraordinaires se font passer pour les membres d’une même famille et se mettent en tête de combattre le mal, tout en cherchant à garder l’anonymat.
Ce postulat de départ pose une double problématique : survivre tout en gardant une apparence normale. Chaque membre apporte une compétence spécifique, rendant leur dynamique à la fois complémentaire et instable. Loin d’être une famille unie par le sang, ces personnages doivent apprendre à fonctionner ensemble sous le même toit. Mais jusqu’où peuvent-ils aller pour préserver leur couverture ? Les tensions émergent dès les premiers épisodes, révélant que le plus grand danger ne vient pas seulement de leurs poursuivants, mais aussi des non-dits et des différences entre eux.
Les réalisateurs Kim Sun et Kim Gok maîtrisent l’art du contraste. Family Matters oscille entre le burlesque et la noirceur, une approche qui rappelle certains films coréens où l’humour sert à désamorcer la violence, sans jamais en atténuer la portée dramatique. Le choix des couleurs, des plans serrés et des séquences chorégraphiées renforce cette dualité. Les scènes d’action ne sont pas qu’un prétexte à l’adrénaline, elles servent aussi à caractériser les personnages. Chaque combat ou affrontement révèle quelque chose sur leur manière de penser ou d’agir. La mise en scène évite le spectaculaire gratuit au profit d’une tension progressive.
Le casting donne corps à cette dynamique en apportant des nuances à chaque personnage. Bae Doona incarne un rôle complexe où elle oscille entre une façade impassible et des émotions contenues. Ryoo Seung-bum, quant à lui, joue sur une palette allant du charismatique au déroutant, tandis que Baek Yoon-Sik apporte une profondeur particulière à son personnage. Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont la série interroge la notion de famille. Peut-on se considérer comme une famille sans liens biologiques ? Quels sacrifices faut-il faire pour protéger un groupe qui n’existe que par nécessité ?
Ces questions se posent en filigrane dès les premiers épisodes, laissant entrevoir une exploration plus poussée au fil de la saison. Family Matters ne se contente pas de raconter une histoire d’évasion ou de survie. Son ton oscille entre le cynisme et l’émotion, avec des touches d’absurde qui rappellent certaines œuvres de Bong Joon-ho. L’humour surgit là où on ne l’attend pas, brisant la tension tout en soulignant l’absurdité de certaines situations. L’univers visuel renforce cet équilibre : des décors soignés où se mêlent banalité et étrangeté, des scènes nocturnes qui accentuent le sentiment de menace, et une bande-son qui accompagne autant l’action que les moments plus introspectifs.
Ces deux premiers épisodes posent des bases solides. L’histoire avance rapidement, mais prend le temps d’installer ses enjeux et ses personnages. Si l’on peut s’attendre à des affrontements spectaculaires et des retournements de situation, Family Matters semble aussi vouloir creuser des thématiques plus profondes sur l’identité et l’appartenance. L’intérêt de cette série ne réside pas seulement dans son intrigue, mais aussi dans sa manière de détourner les codes du genre. En jouant avec les apparences et les contradictions de ses personnages, elle laisse entrevoir une suite où les choix moraux prendront autant d’importance que l’action elle-même.
Note : 8/10. En bref, l’intérêt de cette série ne réside pas seulement dans son intrigue, mais aussi dans sa manière de détourner les codes du genre. En jouant avec les apparences et les contradictions de ses personnages.
Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025
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