27 Mars 2025
La mini-série The Deal propose une incursion dans l’univers feutré mais implacable des négociations diplomatiques. L’histoire se déroule en 2015, à Genève, où les États-Unis et l’Iran tentent de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien. Alexandra Weiss, cheffe de la mission diplomatique suisse, se retrouve au centre d’un jeu d’équilibre délicat entre ces puissances. Mais son implication prend une tournure plus personnelle lorsqu’un ancien amour, Payam Sanjabi, ingénieur iranien en danger, refait surface.
Genève, avril 2015. Des négociations internationales sous haute tension s’ouvrent entre les USA et l’Iran, soupçonné de développer en secret l’arme atomique. Alexandra Weiss, cheffe de la mission diplomatique suisse, tente de maintenir un équilibre fragile entre les parties qui manœuvrent en coulisse. L’arrivée inattendue de son ancien amour, Payam Sanjabi, un ingénieur iranien dont la vie est menacée, va lui compliquer dangereusement la tâche…
La série s’ouvre dans un cadre qui évoque immédiatement la tension sous-jacente à ces négociations : Genève, ville de neutralité et d’arbitrage, où les destins se croisent derrière des portes closes. La mise en scène met en avant cet environnement feutré où chaque phrase prononcée a du poids et où les silences en disent parfois plus long que les mots. Dès le premier épisode, l’accent est mis sur l’aspect procédural des négociations. De nombreux personnages sont introduits, chacun avec ses propres intérêts, sa propre stratégie.
Ce démarrage lent peut déconcerter, car il faut un certain temps pour s’immerger pleinement dans cet univers et en saisir les enjeux. La tension monte progressivement, mais l’ensemble semble manquer d’un élément capable de captiver immédiatement. L’un des aspects intéressants de The Deal est son réalisme. La série s’appuie sur une documentation solide et offre une vision crédible des coulisses de la diplomatie. Le soin apporté aux dialogues et aux interactions entre les personnages rend le récit immersif, même si le premier épisode souffre d’une mise en place un peu longue.
C’est réellement dans le second épisode que la dynamique évolue. Une fois les bases posées, les enjeux deviennent plus clairs et les tensions se font plus palpables. L’arrivée de Payam Sanjabi dans l’intrigue ajoute une dimension plus humaine et personnelle au récit. Son lien avec Alexandra Weiss permet d’explorer les dilemmes moraux qui se jouent derrière ces négociations officielles. La force de The Deal réside dans sa capacité à naviguer entre la froideur des tractations diplomatiques et les conflits plus personnels qui en découlent.
Alexandra Weiss incarne bien ce tiraillement : entre son devoir et ses émotions, entre les exigences d’un monde où tout doit être calculé et la réalité plus brute de ceux qui sont directement impactés par ces décisions. Si l’approche réaliste fonctionne bien, l’aspect thriller peine parfois à prendre toute son ampleur. Le rythme posé et la densité des dialogues demandent une certaine patience. Ce choix narratif peut être perçu comme une force pour ceux qui apprécient les récits politiques rigoureux, mais il peut aussi donner l’impression qu’il manque un élément pour accrocher totalement.
Avec The Deal, le cadre et les enjeux sont bien posés dès les deux premiers épisodes. Le réalisme et la précision du récit sont indéniables, mais le premier épisode aurait gagné à être plus percutant. Le deuxième épisode, plus rythmé, parvient à mieux installer les tensions et donne envie de voir la suite. Reste à voir comment la série évoluera dans les épisodes suivants et si elle parviendra à pleinement exploiter son potentiel.
Note : 6/10. En bref, le mélange entre diplomatie et drame personnel est une idée intéressante, qui pourrait gagner en intensité à mesure que l’histoire progresse. Pour le moment, je suis un peu refroidi par l’ensemble bien que le côté documenté reste passionnant.
Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025
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