Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 11.

Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 11.

Will Trent // Saison 3. Episode 11. Best of Your Recollection.

 

La série Will Trent a toujours su jongler entre légèreté et intensité, mais cet épisode 11 de la saison 3 pousse cette dynamique à un niveau supérieur. Cette fois-ci, ce n’est pas un criminel ordinaire qui est sur la sellette, mais Will Trent lui-même. Contrairement aux intrigues classiques où un policier est injustement accusé, ici, la culpabilité de Will ne repose pas sur une erreur judiciaire ou une machination, mais bien sur ses propres actions. Et c’est précisément cette approche qui rend l’épisode aussi marquant.

 

Dès les premières minutes, l’épisode plonge dans une ambiance lourde. Will, en état de choc, observe ses mains couvertes de sang. Son regard est vide, perdu dans un flot de pensées qui semblent l’éloigner du présent. Face à lui, le capitaine Heller lui demande de remettre son arme de service. L’image est forte : Will n’est plus seulement un enquêteur, il est maintenant un suspect. Cette scène d’introduction fonctionne à merveille car elle joue sur l’incompréhension du spectateur. Qu’a-t-il fait ? Pourquoi se retrouve-t-il dans cette situation ? 

Très vite, l’épisode adopte une narration fragmentée, revenant en arrière pour nous dévoiler progressivement la vérité. Ce procédé narratif, qui rappelle certaines intrigues des saisons précédentes, comme lorsque Will est hanté par des visions de son passé ou de victimes qu’il n’a pas pu sauver, permet de maintenir une tension constante. Ici, ce n’est pas une victime qui revient lui parler, mais sa propre conscience qui le ronge. C’est cette culpabilité omniprésente qui donne toute sa force à l’épisode.

 

En revenant deux heures en arrière, on découvre que tout a commencé par une poursuite. Will et Faith traquaient un certain Paco, un individu recherché par la police de l’Alabama. Rapidement, la situation dégénère : Paco prend la fuite, Will le poursuit dans un immeuble bondé et finit par tirer sur lui, pensant qu’il a sorti une arme. Jusque-là, une intervention policière presque classique, du moins en apparence. Mais c’est là que le drame prend une tournure bien plus complexe. Une balle traverse une cloison et touche un enfant dans l’appartement voisin. Marco, un simple gamin qui jouait à un jeu vidéo, se retrouve entre la vie et la mort. 

C’est alors que tout bascule. Will, dans l’urgence, décide de ne pas attendre l’ambulance et tente lui-même de sauver Marco en l’emmenant à l’hôpital. Une décision risquée, qui aurait pu être vue comme héroïque, mais qui, dans ce contexte, ne fait qu’ajouter à la tragédie. Coincé dans un embouteillage, Will voit Marco mourir dans ses bras. Une scène brutale qui l’anéantit. Ce n’est pas la première fois que Will Trent aborde la question de la responsabilité des forces de l’ordre, mais rarement de manière aussi viscérale. L’épisode joue sur l’impuissance du personnage, un aspect qui avait déjà été exploré, notamment lors des moments où Will est confronté à ses traumatismes d’enfance. 

 

Ici, c’est une toute autre forme d’impuissance : celle d’un policier qui pensait faire ce qu’il fallait, mais qui se retrouve à porter le poids d’une vie innocente perdue. Si la mort de Marco est déjà un choc en soi, ce qui suit rend la situation encore plus difficile pour Will. En tentant de reconstituer les faits, il réalise qu’il n’a pas été visé par Paco. Ce qu’il avait pris pour un coup de feu n’était en réalité qu’une porte qui claquait. Ce détail change tout : il n’a pas répliqué à une menace, il a tiré le premier. Cette révélation le brise, car il sait que, quelles que soient les justifications, son erreur a coûté la vie à un enfant.

Ce dilemme moral est renforcé par l’arrivée d’Odessa Shaw, chargée de l’enquête interne. Contrairement aux antagonistes habituels qui cherchent à piéger Will, Odessa est une enquêtrice droite et méticuleuse. Son objectif n’est pas de le faire tomber injustement, mais bien de découvrir la vérité. C’est là que l’épisode se démarque : il ne s’agit pas d’une conspiration contre Will, mais d’une véritable remise en question de ses actes. Parallèlement, l’épisode met en avant un autre conflit, plus personnel mais tout aussi impactant : la trahison ressentie par Faith. Elle découvre que Will a fait de son fils Jeremy un informateur sans lui en parler. 

 

Une décision prise dans l’intention de protéger Jeremy, mais qui, dans les faits, remet en question la confiance entre les deux partenaires. Cette rupture émotionnelle ajoute une couche supplémentaire à la détresse de Will. Perdre la confiance de Faith, c’est perdre son principal soutien. Cette tension rappelle d’autres moments clés de la série, notamment lorsque Will a disparu sans prévenir Faith, mettant leur partenariat à rude épreuve. Mais ici, le contexte est encore plus grave. Will a agi seul, croyant bien faire, mais ses choix ont eu des répercussions désastreuses. 

Ce parallèle entre l’affaire Marco et la situation avec Jeremy est particulièrement bien construit : dans les deux cas, Will pensait prendre la meilleure décision, et dans les deux cas, il réalise trop tard qu’il aurait dû impliquer ceux qui comptent sur lui. L’épisode ne joue pas sur un retournement spectaculaire pour sauver Will. Il est disculpé grâce à une vidéo d’une voisine prouvant que Paco portait bien une arme. Cette preuve évite à Will une condamnation, mais elle ne le libère pas de son propre jugement intérieur. Il sait qu’il a tiré trop vite, qu’il a pris une décision précipitée, et surtout, qu’un enfant est mort par sa faute, même si ce n’était pas intentionnel.

 

Le dernier moment de l’épisode, où Angie vient soutenir Will, est l’un des plus forts. Elle sait ce que c’est que de vivre avec une culpabilité aussi lourde. Contrairement à Marion, qui tente de le réconforter sans vraiment comprendre, Angie, elle, sait ce que c’est d’avoir du sang sur les mains. Leur étreinte silencieuse en dit plus que n’importe quel dialogue. Ce n’est pas un pardon, ce n’est pas une excuse, c’est juste un moment de compréhension mutuelle entre deux âmes brisées. Cet épisode marque un tournant dans Will Trent. Jusque-là, Will était souvent présenté comme un enquêteur brillant, capable de voir ce que les autres ne voient pas.

Ici, c’est tout l’inverse : il commet une erreur, une erreur aux conséquences irréparables. Cet événement pourrait bien redéfinir son personnage pour la suite de la saison. Au-delà de l’intrigue policière, l’épisode pose une question essentielle : comment vit-on avec nos erreurs quand elles coûtent la vie à quelqu’un ? Will n’a peut-être pas perdu son badge, mais il a perdu quelque chose d’encore plus précieux : une part de lui-même. La série a déjà exploré les blessures de son passé, mais cette fois, c’est son présent qui le hante.

 

Si Will Trent continue sur cette lancée, il pourrait bien offrir une des saisons les plus intenses et les plus complexes de la série. Un épisode marquant, non pas par son action, mais par sa capacité à plonger son personnage principal dans une crise morale profonde, sans réponse simple ni échappatoire facile.

 

Note : 9.5/10. En bref, l’un des meilleurs épisodes de Will Trent.

Prochainement sur TF1 et TF1+

 

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