4 Avril 2025
Banger // De So Me. Avec Vincent Cassel, Laura Felpin et Mister V.
Le cinéma tente parfois de capturer l’essence d’un univers en le caricaturant pour en faire une satire percutante. Banger semblait vouloir s’inscrire dans cette démarche en explorant le monde de la musique électro et de la mode sous un angle humoristique. Pourtant, entre un scénario flou, des personnages sous-exploités et un humour qui peine à faire mouche, le film donne surtout l’impression de se chercher sans jamais vraiment se trouver. Dès les premières minutes, une question se pose : où veut aller ce film ? Est-ce une enquête ? Une satire du milieu artistique ? Une parodie absurde ?
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Difficile de répondre tant Banger semble osciller entre plusieurs directions sans jamais réellement s’engager. L’intrigue aurait pu offrir un regard intéressant sur les liens entre la mode et la musique électro, sur l’absurdité des codes de ces milieux, mais elle reste en surface. Le récit ne décolle jamais vraiment et donne cette impression de tourner en rond. L’humour, censé être le moteur du film, manque de rythme et d’impact, ce qui rend l’ensemble assez plat. Pour qu’une comédie fonctionne, il faut des personnages marquants. Or, ici, ils peinent à exister.
Tout semble trop lisse, trop sage, comme si le film refusait d’aller au bout de ses idées. Vincent Cassel, pourtant capable de se fondre dans des rôles très variés, paraît ici perdu dans un personnage qui manque de relief. Mister V, habitué aux rôles décalés, livre une performance correcte mais sans éclat. Même des actrices talentueuses comme Laura Felpin n’ont pas l’occasion d’apporter grand-chose à l’ensemble. Au final, les personnages restent des archétypes sans véritable évolution. Leur dynamique aurait pu être plus poussée, plus travaillée, pour donner du corps au film.
Le ton du film laisse penser qu’il cherche à être une satire, à la manière d’un Zoolander qui se moque des codes de l’industrie de la mode. Pourtant, Banger ne va jamais assez loin. Certains gags fonctionnent, mais ils restent trop rares et trop prévisibles pour vraiment marquer. Le mélange entre parodie et critique sociale aurait pu être un atout, mais le film manque de mordant. Il donne parfois l’impression d’être trop timide, comme s’il hésitait entre une comédie pure et un commentaire plus acerbe sur les industries créatives. Résultat : il ne prend jamais vraiment de risques et finit par devenir oubliable.
Un film qui parle de musique électro et de mode aurait pu être un plaisir visuel et sonore. Pourtant, la réalisation reste assez fade.Les scènes de fête, qui auraient pu capturer l’énergie de la nuit et de la musique, manquent d’intensité. La photographie n’a rien de marquant, et même la bande-son, censée être au cœur de l’univers du film, ne parvient pas à vraiment s’imposer. Avec un tel sujet, on aurait pu s’attendre à un film visuellement stylisé, avec une mise en scène qui joue avec les codes du clip musical ou de la mode. Mais ce n’est pas le cas. Tout reste assez générique, sans identité propre.
Si Banger a bénéficié d’une certaine visibilité, c’est en grande partie grâce à son casting. Vincent Cassel, Mister V, Laura Felpin… des noms qui attirent forcément l’attention. Mais un bon casting ne suffit pas à faire un bon film. Le scénario manque trop de consistance pour permettre aux acteurs de réellement briller. On sent qu’ils font le travail, mais sans véritable matière pour s’exprimer pleinement. Cela renforce cette impression de gâchis : avec une meilleure écriture, ce casting aurait pu donner quelque chose de bien plus intéressant.
Au final, Banger laisse une sensation d’inachevé. Il aurait pu être une vraie comédie décalée sur les excès du monde de la nuit et de la mode, ou une satire mordante de ces milieux parfois absurdes. Mais il ne choisit jamais vraiment son camp. Le film semble hésiter entre plusieurs registres, sans jamais trouver son propre ton. Il manque d’originalité, d’audace et d’un vrai parti pris. Tout est trop sage, trop prévisible, et même les quelques bonnes idées qu’il contient sont noyées dans un ensemble trop fade.
Banger n’est pas une catastrophe, mais il ne laisse pas une grande impression non plus. Il se regarde sans réel déplaisir, mais sans grand intérêt. Ceux qui apprécient les acteurs du film pourront peut-être y trouver quelques moments sympathiques, mais pour les autres, l’expérience risque d’être vite oubliée. Ce film aurait mérité plus d’ambition, plus de profondeur et surtout un scénario plus solide. L’univers qu’il explore avait du potentiel, mais il est trop peu exploité pour vraiment marquer les esprits. Un divertissement léger qui passe le temps, mais qui ne laissera pas une trace durable.
Note : 4.5/10. En bref, Banger n’est pas une catastrophe, mais il ne laisse pas une grande impression non plus. Il se regarde sans réel déplaisir, mais sans grand intérêt.
Sorti le 2 avril 2025 directement sur Netflix
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