Critiques Séries : Power Book III: Raising Kanan. Saison 4. Episode 5.

Critiques Séries : Power Book III: Raising Kanan. Saison 4. Episode 5.

Power Book III: Raising Kanan // Saison 4. Episode 5. The Nail That Sticks Up.

 

L’épisode 5 de la saison 4 de Power Book III: Raising Kanan marque un véritable tournant, où chaque personnage semble engager une partie décisive. Ce qui frappe d'abord, c’est le ton du début : un flashback sur Famous et sa famille, un retour qui annonce dès les premières minutes une trajectoire inévitable. Il y avait peu de place au doute quant à la direction prise, et pourtant, savoir n’a pas adouci le coup porté. Le fil rouge de cet épisode reste les jeux de pouvoir. Les mouvements s'enchaînent, pas seulement pour survivre, mais pour s’installer stratégiquement dans la suite des événements. 

 

Le sentiment d’urgence est bien présent, et chaque action semble calculée pour servir un dessein à long terme. Mais comme toujours dans cet univers, rien ne reste longtemps sous contrôle. Raq, prise entre la pression de Quan et les sabotages de plus en plus ciblés de Unique, sait qu’elle n’a plus le luxe de subir. Son produit bloqué, le respect qui se désagrège, et des alliances en érosion… Il fallait un pivot. Hafiz devient alors plus qu'une roue de secours : il incarne le plan principal. L'objectif n'est plus de dépendre des autres, mais de devenir celle qui fournit. Face à Quan, Raq montre sa clairvoyance. Elle l’amène à révéler ce qu’elle savait déjà : son absence de respect, et plus encore, son admiration mal déguisée pour Unique. 

Une reconnaissance qui en dit long sur le basculement de l'équilibre. Ce même Unique, que Raq croit mort, s’active dans l’ombre, tissant ses fils dans le dos de tous. Son approche de Quan dévoile un homme isolé, mais toujours stratège, capable d’utiliser son aura pour peser encore dans le jeu. Unique, auparavant maître dans l’art de garder son sang-froid, montre désormais une instabilité qu’il peinait à cacher. La différence est flagrante avec l’homme qu’il était. Mais malgré la solitude, il ne baisse pas les bras. S’il parvient à embarquer Quan et Phil dans sa croisade, le retour au premier plan n’est qu’une question de temps. L’attente devient presque une montée en tension permanente.

 

De son côté, Marvin prend des décisions de plus en plus brutales. Terry ne s’en sort pas vivant, preuve que la diplomatie ne fait plus partie de son arsenal, sauf peut-être face à sa mère. La scène avec Joyce en dit long : l’homme, prêt à tout dans la rue, devient presque vulnérable quand elle tente de le pousser à l’impensable. Sa réaction montre qu’il garde encore une part d’humanité, malgré la carapace. Ce moment soulève une autre question : jusqu’où Joyce est-elle prête à aller ? Si elle n’obtient pas ce qu’elle souhaite de Marvin, ira-t-elle jusqu’à demander l’irreparable à Kanan ? 

Ce dernier, déjà secoué par la disparition de Famous, semble prêt à rompre avec ce qui reste de sa sensibilité. Famous a toujours occupé une place particulière. Présenté d’abord comme le copain un peu encombrant, il avait fini par évoluer en un personnage plus nuancé. Leur amitié avait les allures d’une fratrie, mais elle n’a pas résisté à l’évolution rapide de Kanan, pris dans des réalités que Famous n’a jamais totalement partagées. Les flashbacks permettent d’entrevoir une enfance différente, où Famous était protégé par une mère aimante et une sœur présente. 

 

Leur unité contraste fortement avec la relation de Kanan et Raq. Il n’est pas question ici de dire que Raq ne l’a jamais aimé, mais l’amour n’a pas empêché des choix qui ont brisé l’enfant qu’était Kanan. L’histoire de Famous rappelle que les conséquences ne touchent pas toujours les cibles directes. Sa mort, bien que secondaire dans les dynamiques criminelles, pourrait être un des derniers clous dans le cercueil de l’innocence de Kanan. Ce n’est pas un déclencheur unique, mais plutôt un énième pas vers une transformation irréversible.

Les dernières minutes laissent flotter une tension sourde. Raq sent que les murs se referment. Kanan tangue entre colère et désillusion. Marvin navigue dans un chaos qu’il contribue à entretenir. Et Unique, toujours tapis dans l’ombre, attend son moment. La moitié de saison franchie, les enjeux se dessinent avec plus de précision. Reste à savoir qui survivra aux prochaines secousses. Car si tous avancent leurs pions, peu semblent prêts à assumer l’impact du prochain choc.

 

Note : 7/10. En bref, les dernières minutes laissent flotter une tension sourde. La moitié de saison franchie, les enjeux se dessinent avec plus de précision. 

Prochainement en France

 

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