Critiques Séries : Tracker. Saison 2. Episode 16.

Critiques Séries : Tracker. Saison 2. Episode 16.

Tracker // Saison 2. Episode 16. The Mercy Seat.

 

Dans l’épisode 16 de la saison 2 de Tracker, la série nous embarque une fois de plus hors des sentiers battus. Cette fois, c’est au cœur d’un paysage enneigé et isolé que Colter Shaw se lance à la recherche de deux sœurs disparues. Ce qui aurait pu être une enquête de survie en terrain hostile prend rapidement une tournure bien plus étrange et inquiétante, révélant encore une fois la capacité de la série à surprendre sans verser dans l’excès. Dès les premières minutes, on sent que quelque chose cloche. Contrairement à la structure habituelle où l’on assiste à la disparition avant que Colter entre en scène, ici, on est plongé directement dans l’action, sans réel contexte. 

 

Un choix narratif audacieux, qui crée un sentiment d’urgence, mais qui donne aussi l’impression de rater quelques pièces du puzzle. Colter retrouve les deux sœurs, Shelly et Brianna, étonnamment vite, accompagné de son vieil ami Roger. On aurait pu s’attendre à le voir plus longtemps en mode survie dans les montagnes, affrontant les éléments. Mais ce n’est pas vraiment ce que propose cet épisode. À la place, on bascule rapidement dans un huis clos oppressant, porté par une ambiance quasi ésotérique. Là où Tracker brille souvent, c’est dans sa capacité à traiter des cas de disparition atypiques. Loin des standards des séries procédurales, les épisodes jouent régulièrement avec les codes du thriller psychologique. 

Et cet épisode ne fait pas exception. Une cabane isolée, des inconnus trop serviables pour être honnêtes, et un Colter privé de ses alliés habituels, sans moyen de communication ni repères clairs : tous les ingrédients sont réunis pour faire monter la tension. Le trio qu’il rencontre – Rufus, Dash et Amelia – installe immédiatement un malaise subtil. Trop accueillants, trop disponibles. Et lorsqu’on comprend que ces gens ne sont pas simplement des montagnards excentriques, mais impliqués dans des pratiques rituelles inquiétantes, l’épisode change de registre. On quitte le drame humain pour entrer dans un thriller glaçant.

 

Ce qui déstabilise, c’est l’absence d’explication claire sur les motivations de ces personnages. On devine une forme de fanatisme religieux, une organisation marginale fondée sur des croyances tordues, mais rien n’est réellement développé. Cela laisse un goût d’inachevé, comme si le récit n’allait pas au bout de ses intentions. Amelia, elle, incarne la complexité morale de l’épisode. Prisonnière depuis des années de ce groupe, contrainte à des actes impensables pour survivre, elle finit par aider Colter. Pas par héroïsme, mais parce que l’horreur dépasse les limites de l’acceptable. 

Son sort, tragique et brutal, rappelle que dans Tracker, même les personnages les plus ambivalents ne sont pas à l’abri. Et c’est peut-être là l’un des éléments les plus récurrents (et frustrants) de la série : le prix élevé payé par ceux qui croisent la route des criminels. L’épisode, pourtant riche en suspense, peine parfois à maintenir son équilibre. L’absence de ses habituels seconds rôles – Bobby, Randy, Reenie – isole Colter plus que jamais. Et même si cela le pousse à se débrouiller seul, on ressent un manque : celui du travail d’équipe, qui donne souvent à la série sa dynamique singulière.

 

Et puis il y a cette fin abrupte, presque déconcertante. L’arrivée de l’hélicoptère, la promesse de secours pour Roger… et c’est tout. Pas de retour à la base, pas de moment de conclusion pour les survivants. Un choix assumé sans doute, mais qui laisse une impression d’inachevé, surtout après un épisode aussi intense. Quant à l’intrigue secondaire autour de Reenie et Sharf, elle continue de se tisser en arrière-plan. On sent que cette affaire va mal tourner, et que Reenie, malgré sa rigueur professionnelle, risque gros. Ce fil rouge pourrait bien devenir central dans les épisodes à venir, apportant une autre forme de tension, plus juridique, mais tout aussi menaçante.

En somme, cet épisode 16 reste fidèle à l’ADN de Tracker : proposer des récits hors normes, explorant les zones grises de la moralité humaine. Mais il illustre aussi les limites de cette approche quand les motivations des antagonistes ne sont pas suffisamment travaillées. Malgré quelques incohérences, l’épisode tient en haleine et offre des scènes marquantes, tout en rappelant que dans le monde de Colter Shaw, rien n’est jamais vraiment ce qu’il paraît.

 

Note : 4.5/10. En bref, cet épisode 16 reste fidèle à l’ADN de Tracker : proposer des récits hors normes, explorant les zones grises de la moralité humaine. Mais il illustre aussi les limites de cette approche quand les motivations des antagonistes ne sont pas suffisamment travaillées.

Prochainement en France

 

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