Critiques Séries : Gen V. Saison 2. Episode 8 (season finale)

Critiques Séries : Gen V. Saison 2. Episode 8 (season finale)

Gen V // Saison 2. Episode 8. Trojan.

SEASON FINALE

 

La saison 2 de Gen V se referme sur un épisode final qui met un terme à la menace de Thomas Godolkin tout en ouvrant la porte à des répercussions évidentes pour The Boys. Après plusieurs semaines de tension et de révélations, l’univers de Godolkin University atteint son point de bascule. Le combat contre la manipulation et la domination mentale trouve enfin sa conclusion, même si le chemin pour y parvenir laisse un goût étrange, entre satisfaction et désillusion. Depuis le début de cette deuxième saison, Thomas Godolkin s’est imposé comme une figure presque mythologique. Réduit à l’état de légende avant d’être révélé dans toute sa cruauté, il a incarné la folie du pouvoir scientifique dévoyé. 

 

Son objectif s’est progressivement clarifié : remodeler la génération des Supes selon son idéal, quitte à éliminer ceux qu’il jugeait inutiles. Cet épisode clôt son arc narratif, mais le fait d’une manière plus directe que prévu. La série a longtemps construit l’aura de ce personnage à travers des manipulations complexes et des manœuvres de coulisses. Le voir être renversé en un affrontement frontal crée un contraste surprenant. Sa mort, brutale mais rapide, marque la fin d’un cycle sans offrir de véritable catharsis. Tout s’achève presque trop simplement, comme si l’intensité dramatique accumulée au fil des épisodes se dissipait au moment où la vérité éclate.

Marie Moreau reste le centre moral et émotionnel de la série. Depuis la révélation de son pouvoir sur le sang, chaque épisode l’a poussée à redéfinir la frontière entre soin et destruction. Dans cette finale, elle prend pleinement conscience de la portée de ses dons, mais aussi du poids de ses erreurs. C’est elle qui met fin à Godolkin, non par vengeance, mais parce qu’il n’existe plus d’autre issue. Sa décision d’affronter celui qu’elle a elle-même contribué à ramener à la vie agit comme un miroir : la guérisseuse devient juge et exécuteur. Le geste final de Marie, à la fois intime et désespéré, confirme sa place dans cet univers : celle d’une figure de rupture. 

 

Elle ne cherche plus à comprendre ou à sauver, mais à empêcher un cycle de domination de se répéter. Et si son acte libère ses amis, il l’éloigne aussi un peu plus de son humanité. La mort de Godolkin ne résout pas tout. Ce personnage, plus idéologue que tyran, laisse derrière lui une idée : celle que le pouvoir doit être purifié. En cela, il incarne une forme de continuité avec les obsessions de The Boys, où les Supes ne cessent de se confronter à la question de leur utilité et de leur légitimité. L’épisode dévoile d’ailleurs les origines de ses pouvoirs : une injection de Compound V dans les flammes d’un laboratoire, symbole d’un homme consumé par son propre génie. 

Le feu l’a défiguré, mais lui a offert la capacité d’imposer sa volonté. C’est cette contradiction – destruction et création entremêlées – qui définit tout son parcours. S’il disparaît physiquement, son influence reste palpable. Il a façonné Marie à son image sans même qu’elle s’en rende compte. Son enseignement, ses tests, ses manipulations avaient un but : prouver qu’un être comme elle pouvait exister, et qu’il pouvait en créer d’autres. Ce constat rend sa défaite moins triomphale, presque mélancolique. Le mal qu’il a semé a déjà pris racine. La bataille finale, située dans ce qui devait être un simple séminaire à Godolkin University, illustre parfaitement la dérive de cette institution. 

 

Les élèves, autrefois formés à la compétition, deviennent des pions dans un massacre déguisé en test de sélection. Cette scène, violente dans son concept plus que dans son exécution, met en lumière le vrai visage du système : un monde où la valeur d’un Supe ne se mesure qu’à sa capacité à survivre. Sister Sage, qui jusque-là semblait calculer chaque mouvement, se retrouve dépassée par l’ampleur de la folie de Godolkin. Elle finit par s’allier à Polarity, conscient que son pouvoir de neutralisation mentale est la seule arme capable d’arrêter la spirale. Ce rapprochement inattendu ajoute une nuance morale à la série : même ceux qui ont cautionné les abus cherchent à réparer ce qu’ils ont contribué à détruire.

Ce dernier épisode donne le sentiment d’un bouclage volontaire, presque méthodique. Chaque intrigue trouve sa résolution, chaque personnage obtient une forme de clôture. Pourtant, l’émotion reste en retrait. Tout s’enchaîne rapidement, comme si la série craignait de s’attarder sur les conséquences. Le combat final, visuellement efficace, manque de tension dramatique réelle. Godolkin tombe plus vite que prévu, et la menace qu’il représentait s’effondre sans véritable résistance. Cela n’enlève rien à la cohérence de l’ensemble, mais laisse une impression d’inachevé, comme si la série retenait ses coups avant la transition vers The Boys. Cette impression est renforcée par les quelques apparitions croisées. 

 

La présence furtive de Starlight ou d’A-Train agit comme un pont entre les deux séries, mais détourne un peu l’attention du cœur de Gen V. Ces caméos rappellent surtout que la suite se jouera ailleurs, dans un univers plus vaste où les étudiants de God U auront sans doute un rôle à jouer. La fin laisse Marie, Annabeth, Jordan, Cate, Sam et Emma sur la route, littéralement et symboliquement. Ils fuient un lieu qu’ils ont contribué à détruire, sans savoir ce qu’ils représentent désormais : des héros, des fugitifs ou les prémices d’une nouvelle génération de Supes conscients de leurs chaînes. Cette fuite clôt un chapitre sans refermer le livre. Les cicatrices de cette saison sont profondes, et chaque personnage semble désormais défini par sa perte. 

Pour Marie, le pouvoir n’est plus une malédiction, mais une responsabilité écrasante. Pour Polarity, la rédemption a un prix. Et pour Godolkin, même mort, l’idée de son monde parfait continue de hanter ceux qui ont survécu. Gen V quitte ainsi son univers académique pour entrer dans une dimension plus large, celle d’un combat politique et moral qui la relie directement à The Boys. Ce final n’a pas besoin d’un grand choc pour marquer. Il agit plutôt comme un passage de relais : les étudiants ne sont plus des apprentis, mais les témoins d’une guerre à venir.

 

Note : 7.5/10. En bref, l’épisode 8 de Gen V saison 2 conclut efficacement l’affrontement contre Godolkin tout en laissant une impression d’urgence inachevée, transformant la victoire de Marie en prélude amer à la guerre annoncée dans The Boys.

Amazon n’a pas encore renouvelé Gen V pour une saison 3 à l’heure où j’écris ces lignes.

 

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Commenter cet article
V
Cette saison 2 est clairement au-dessus de la saison 1.<br /> Dans la saison 1, je trouvais que ça faisait trop série pour ado avec des acteurs qui n'étaient pas forcément très bons.<br /> <br /> Et à ma grande surprise, pour cette saison 2, j'ai trouvé que c'était mieux joué et surtout beaucoup plus mature.
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